dimanche, mai 18, 2025

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FocusLiban: 2025, l’économie libanaise au bord du gouffre ou du renouveau ?

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L’économie libanaise, terrassée par une série de crises depuis 2019, vacille entre une stagnation mortelle et une lueur d’espoir de plus en plus ténue en ce début 2025. La dévaluation de la livre de plus de 98 %, une inflation galopante et un PIB réduit à 18 milliards de dollars en 2023 illustrent un effondrement sans précédent, exacerbé par l’explosion du port de Beyrouth en 2020 et les frappes israéliennes de 2024 contre le Hezbollah. La croissance économique, déjà fragile, s’est éteinte sous ces chocs, tandis que le secteur bancaire, autrefois colonne vertébrale du pays, reste englué dans des pertes estimées à 75 milliards de dollars, sans réforme significative à l’horizon. Les flux de la diaspora, jadis un pilier vital, continuent de baisser, aggravant une situation où l’absence de progrès, notamment dans la restructuration bancaire, paralyse toute relance. Yassine Jaber, ministre des Finances depuis février 2025 et membre du comité parlementaire ayant minimisé les pertes en 2020, incarne les défis d’une classe politique contestée. Alors que le gouvernement de Nawaf Salam appelle à une aide internationale, les bailleurs de fonds exigent des réformes restées lettres mortes, laissant planer le doute sur un éventuel sursaut économique.

Une croissance économique écrasée par des crises en cascade

Avant 2019, le Liban prospérait grâce à une économie de services portée par le tourisme, les transferts de la diaspora et un secteur bancaire robuste, avec un PIB de 55 milliards de dollars. La crise économique de cette année-là a marqué une rupture brutale, contractant le PIB à 20 milliards en 2023, selon la *Direction générale du Trésor*. La livre, stable à 1500 contre un dollar, s’échangeait à plus de 100 000 sur le marché noir en 2024, une chute de 98 % signalée par *RFI*, anéantissant le pouvoir d’achat. L’inflation a culminé à 200 % en 2022 selon le FMI, précipitant 80 % de la population sous le seuil de pauvreté cette même année, comme rapporté par *Libération*.

L’explosion du port de Beyrouth le 4 août 2020 a amplifié ce désastre, coûtant entre 3,8 et 4,6 milliards de dollars en dégâts matériels et 2,9 à 3,5 milliards en pertes de PIB, selon la *Banque mondiale*. Les frappes israéliennes de 2024, ciblant le Sud-Liban, la Bekaa et les banlieues sud de Beyrouth, ont porté un nouveau coup, avec des pertes estimées entre 15 et 20 milliards de dollars entre octobre 2023 et novembre 2024 par Amin Salam, alors ministre de l’Économie, sur *Les Échos*. La croissance pour 2024 est projetée en contraction entre -6 % et -10 %, contre une stabilisation autour de 20 milliards en 2023 avant le conflit, selon *Direction générale du Trésor*.

Le tourisme, qui représentait 20 % du PIB avant 2019, s’est effondré, avec les arrivées aériennes passant de 98,8 % des vols programmés le 7 octobre 2023 à 63,3 % début novembre 2024 sur *Les Échos*. L’agriculture dans le Sud-Liban a été dévastée, avec 10 millions de mètres carrés de terres contaminés par le phosphore blanc, comme rapporté par *Human Rights Watch*. Le 16 octobre 2024, des villages comme Aïtaroun voyaient leurs récoltes d’olives anéanties, privant les agriculteurs de revenus essentiels, selon *Libnanews*. Ces crises successives ont anéanti toute perspective de croissance en 2025 sans intervention majeure.

Le secteur bancaire : un géant paralysé

Le secteur bancaire, autrefois fleuron avec des actifs dépassant 170 milliards de dollars en 2018 selon *Coface*, est devenu un poids écrasant. La crise de 2019 a révélé un système insoutenable, basé sur des taux d’intérêt élevés pour attirer les dépôts étrangers et financer une dette publique galopante. En mars 2020, le Liban faisait défaut sur sa dette extérieure de 1,2 milliard de dollars, une première historique, selon *Wikipedia*. Les pertes du secteur financier, estimées à 75 milliards de dollars par la *Direction générale du Trésor*, ont paralysé les banques, qui détiennent 90 milliards de dépôts de clients contre des actifs largement évaporés.

La Banque du Liban (BDL) a vu ses réserves fondre de 30 milliards en 2018 à 8,6 milliards mi-2023, avant un léger rebond à 10,4 milliards mi-août 2024 sur *Direction générale du Trésor*. Depuis l’été 2023, la BDL impose une parité artificielle à 89 500 livres pour un dollar via des restrictions monétaires, une politique jugée insoutenable à moyen terme par la même source. Les banques commerciales, avec 84 milliards déposés à la BDL aujourd’hui irrécupérables, restent dysfonctionnelles, bloquant les dépôts citoyens, comme dénoncé par *La Croix*.

En 2023, des épargnants ont vandalisé des banques à Beyrouth, réclamant leurs fonds gelés, selon *Libération*. La dollarisation de facto, où les transactions se font en « dollars frais » rather qu’en « lollars » (livres dévaluées), exclut la majorité de la population, selon *Les Échos*. L’absence de réformes bancaires, aggravée par la minimisation des pertes en 2020 par un comité parlementaire incluant Yassine Jaber, aujourd’hui ministre des Finances, sur *Yahoo*, entrave toute relance en 2025.

Réformes nécessaires : un mur politique

Pour échapper à cette spirale, des réformes structurelles sont indispensables. Une restructuration bancaire, impliquant recapitalisation et répartition équitable des pertes, est cruciale, comme le soulignait le FMI en 2022 sur *Les Échos*. Un nouveau cadre monétaire, abandonnant la parité fixe pour un taux flottant, est nécessaire pour restaurer la confiance, selon *La Banque mondiale*. Une réforme fiscale, élargissant l’assiette pour augmenter les recettes publiques (6 % du PIB en 2023 contre 20 % avant 2019 sur *Direction générale du Trésor*), et une réduction des subventions inefficientes, comme celles sur l’électricité, sont également urgentes.

Ces réformes buttent sur une paralysie politique. Jusqu’à l’élection de Joseph Aoun le 9 janvier 2025 et la nomination de Nawaf Salam le 13 janvier sur *Sud Ouest*, le Liban était sans président depuis octobre 2022. Le Parlement fragmenté et un gouvernement intérimaire depuis mai 2022 ont bloqué toute avancée, comme noté par *Le Sénat*. Le 8 février 2025, une réunion d’urgence convoquée par Salam pour un comité de reconstruction était freinée par des divisions politiques, selon *Libnanews*. Le FMI insiste sur une action immédiate pour éviter une « crise sans fin » sur *Les Échos*, une urgence irrésolue en février 2025.

Perspectives d’aide internationale : des flux en baisse et des conditions strictes

L’aide internationale est vitale, mais les flux de la diaspora, un pilier historique, continuent de baisser. En 2022, les remises atteignaient 6,8 milliards de dollars (37,8 % du PIB) selon le *PNUD*, mais cette manne décline avec la perte de confiance post-crise bancaire et les guerres récentes, comme noté par *The New Arab*. En 2018, la conférence CEDRE promettait 11 milliards de dollars, mais ces fonds restent bloqués faute de réformes, selon *La Tribune*. En 2024, les Nations Unies ont lancé un appel de 426 millions de dollars pour 1 million de déplacés, mais les contributions sont limitées sur *UN News*. Le PAM réclamait 250 millions pour six mois d’aide alimentaire le 30 novembre 2024, un objectif non atteint sur *Human Rights Watch*.

L’Union européenne conditionne 500 millions d’euros d’un prêt de 1 milliard à des réformes bancaires, selon *Wikipedia*. Des discussions avec le Qatar et la France débutaient le 8 février 2025, sans engagements fermes, selon *Libnanews*. Les États-Unis et la France, via le comité d’Amos Hochstein, supervisent le cessez-le-feu et exigent transparence et restructuration bancaire sur *Le Monde*. Le 17 février 2025, une reconstruction transparente était réclamée par *Human Rights Watch*, un défi que Salam tente de relever.

Un sursaut possible en 2025 ?

En 2025, l’économie libanaise peut-elle se relever ? La stabilisation politique avec l’élection de Joseph Aoun et la nomination de Nawaf Salam offre une opportunité, selon *Sud Ouest*. Les transferts de la diaspora, bien qu’en baisse, représentaient 6,7 milliards en 2023 (33 % du PIB) sur *Direction générale du Trésor*, et une résilience dans le numérique persiste, selon *Direction générale du Trésor*. Le 23 février 2025, Salam plaidait pour éviter l’effondrement total, une lueur fragile relayée par *Libnanews*.

Cependant, les obstacles demeurent : une dette publique à 280 % du PIB en 2022, un secteur bancaire figé, et l’absence de réformes, aggravée par la minimisation des pertes en 2020 sous Yassine Jaber, aujourd’hui ministre des Finances, sur *Yahoo*. Sans aide internationale massive et un consensus politique, le Liban risque une stagnation prolongée. La croissance mondiale à 2,7 % en 2025-2026 sur *Banque mondiale* offre un contexte favorable, mais le redressement reste hors de portée sans rupture interne.

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Newsdesk Libnanews
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