Le secteur de la construction au Liban traverse une période difficile, marquée par une baisse significative du nombre de permis de construire délivrés. Selon les données des Ordres des Ingénieurs de Beyrouth et de Tripoli, le total des permis de construire a connu une diminution importante de 22,23 % en glissement annuel (par rapport à l’année précédente) pour atteindre 1 588 permis en février 2024. Cette baisse s’explique par plusieurs facteurs :
- Grève des institutions publiques: Les grèves répétées des administrations publiques ont ralenti le traitement des demandes de permis.
- Diminution du pouvoir d’achat: La crise économique qui frappe le Liban a réduit le pouvoir d’achat de la population, limitant les investissements dans la construction.
- Insécurité dans le sud du pays: Les tensions continues à la frontière sud et la guerre à Gaza ont créé un climat d’incertitude qui freine les projets de construction.
Paradoxalement, la superficie autorisée à la construction (SAAC) a augmenté de 20,36 % pour atteindre 975 212 mètres carrés (m²) en février 2024. Cela pourrait s’expliquer par une tendance accrue vers les projets collectifs plutôt qu’individuels.
Répartition géographique des permis de construire :
La diminution de l’activité de construction se constate également à l’échelle régionale. Voici la répartition des permis par gouvernorat en février 2024 par rapport à février 2023 :
- Mont-Liban : 33,5 % du total des permis (532 permis en 2024 contre 852 en 2023)
- Sud : 28,4 % du total des permis (451 permis en 2024 contre 562 en 2023)
- Nabatieh : 15,3 % du total des permis (243 permis en 2024 contre 353 en 2023)
- Békaa : 14,23 % du total des permis (226 permis en 2024 contre 180 en 2023)
- Beyrouth : 5,04 % du total des permis (80 permis seulement en 2024)
