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La géopolitique de l’or : le métal refuge face au chaos mondial

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En octobre 2025, l’or a franchi le seuil historique de 4 060 $ l’once. Ce chiffre n’est pas qu’un record : c’est un symptôme géopolitique. L’or est redevenu le miroir des tensions mondiales, de la fragilité des dettes publiques et de la perte de confiance dans les grandes monnaies.

Un doublement spectaculaire

Sur les vingt dernières années, le prix de l’or a été multiplié par près de dix — passant d’environ 430 $ en 2005 à plus de 4 000 $ aujourd’hui. En moyenne, son prix double tous les cinq ans lorsque les crises s’accumulent, notamment celles de 2008, 2020 et 2024.

L’or n’obéit pas à une logique de rendement, mais à une logique de refuge : il grimpe lorsque la confiance dans les institutions, les monnaies ou les marchés se fissure.

La dette américaine : la fissure du dollar

Les États-Unis vivent une succession de crises budgétaires : déficit public au plus haut, dette dépassant 36 000 milliards de dollars, menaces répétées de shutdown. Chaque blocage politique au Congrès érode la crédibilité du dollar. Les marchés savent qu’à ce rythme, Washington ne peut financer indéfiniment sa dette sans créer davantage de monnaie.

Résultat : les investisseurs cherchent un refuge hors dollar — et se tournent vers l’or, qui ne dépend d’aucune banque centrale.

L’Europe, prisonnière de sa dette

Sur le vieux continent, la situation n’est guère meilleure. La zone euro chancelle entre stagnation et dette chronique : l’Allemagne s’enlise dans la récession, l’Italie et la France dépassent les 110 % du PIB de dette publique, et la BCE se trouve piégée entre inflation et croissance atone.

Cette incertitude structurelle alimente, elle aussi, la montée de l’or : les investisseurs doutent de la pérennité politique de l’Union monétaire.

Les BRICS : vers un nouvel étalon or ?

Pendant que l’Occident doute, le Sud s’organise. Les pays des BRICS — Chine, Russie, Inde, Brésil, Afrique du Sud — accumulent de l’or à un rythme inédit. Objectif : réduire leur dépendance au dollar, contourner les sanctions et préparer, à long terme, un système d’échanges fondé sur l’or ou sur des monnaies adossées à des métaux précieux.

En 2024, les banques centrales des BRICS ont acheté plus d’or que le reste du monde réuni. C’est une véritable dédollarisation rampante : l’or redevient la monnaie du monde multipolaire.

L’or, juge silencieux de la confiance mondiale

Lorsque les monnaies chancellent, l’or reste. Ce n’est ni un actif spéculatif, ni une relique barbare, mais un baromètre de la peur. Chaque crise budgétaire, chaque tension géopolitique, chaque fissure dans la confiance mondiale renforce son attrait.

Aujourd’hui, à 4 060 $, l’or ne crie pas victoire : il tire simplement la sonnette d’alarme. Et tant que la dette, la division et la défiance domineront l’économie mondiale, ce métal ancien continuera de briller comme le seul langage universel de la valeur.

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Bernard Raymond Jabre
Bernard Raymond Jabre
Bernard Raymond Jabre, Etudes scolaires à Jamhour puis à l’Ecole Gerson à Paris, continua ses études d’économie et de gestion licence et maitrise à Paris -Dauphine où il se spécialise dans le Master « Marchés Financiers Internationaux et Gestion des Risques » de l’Université de Paris - Dauphine 1989. Par la suite , Il se spécialise dans la gestion des risques des dérivés des marchés actions notamment dans les obligations convertibles en actions et le marché des options chez Morgan Stanley Londres 1988 , et à la société de Bourse Fauchier- Magnan - Paris 1989 à 1991, puis il revint au Liban en 1992 pour aider à reconstruire l’affaire familiale la Brasserie Almaza qu’il dirigea 11 ans , puis il fonda en 2003 une société de gestion Aleph Asset Management dont il est actionnaire à 100% analyste et gérant de portefeuille , de trésorerie et de risques financiers internationaux jusqu’à nos jours.