Selon des sources proches des autorités libanaises, la délégation du Fonds Monétaire International dirigée par Ernesto Ramirez qui a rencontré différents responsables locaux aurait exigé l’approbation de différentes mesures visant à enrayer l’effondrement économique du Liban avant les élections législatives de mai 2022.

Ces mesures inclueraient cependant des amendements au budget 2022 que refuserait le gouvernement et les partis politiques, puisqu’il s’agirait dé décisions impopulaires. Le FMI soulignerait pour sa part que les chiffres du budget 2022 sont irréalistes et impossibles à tenir. Il souligne également que l’augmentation des salaires décidé en 2017 en raison des prochaines élections législatives auraient coûté le double que les estimations chiffrées du ministère des finances alors dirigé par Ali Hassan Khalil.

Outre un correctif du budget 2022, les responsables du FMI auraient souligné la nécessité d’unir les taux de change mais surtout de déterminer avec plus de précisions les pertes du secteur bancaire et de mieux répartir celles-ci. Pour rappel, le plan présenté par le gouvernement Mikati III prévoyait de faire porter 55% des pertes de ce secteur aux seuls déposants, un chiffre du-jamais-vu, cela en faveur des actionnaires des banques qui seraient ainsi moins touché par ces pertes. Pour rappel, plus de 40% des actions des banques appartiennent à des personnes exposées politiques.

La délégation du FMI aurait ainsi souligné la nécessaire franchise concernant les pertes du secteur bancaires. Pour rappel, si le gouvernement Mikati III estime les pertes de ce secteur à 63 milliards de dollars, les experts du FMI estimaient à 83 milliards de dollars en 2020 celles-ci. Par ailleurs, les agences notations estiment les pertes du secteur financier local à plus de 100 milliards de dollars fin 2021.

Autre éceuil, la délégation du FMI aurait souligné les manques du plan libanais et notamment l’absence de projets précis et des calendriers liés à la restructuration du secteur financier mais également des secteurs des télécommunications et de l’électricité publique.

Pour sa part, le chef de l’état, le général Michel Aoun a rappelé la responsabilité du gouvernement Mikati III et de son premier ministre, soulignant que l’absence de mise en place rapide des réformes en coûte à la population. Il a ainsi souligné que “la communauté internationale exige clairement d’avoir de la crédibilité dans le travail des différentes institutions libanaises, ainsi que d’accélérer l’adoption du projet de loi de finances 2022. Ces retards, notent les sources libanaises, sont préjudiciables aux intérêts libanais notamment financiers et bancaires.

Une nouvelle visite de la délégation devrait intervenir vers la moitié de ce mois pour discuter des progrès accomplis.

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