Le port de Beyrouth, le 27 février 2024. Crédit Photo: Libnanews.com, tous droits réservés


La chute spectaculaire de la liberté d’investissement au Liban, telle que rapportée par la Heritage Foundation dans l’Index de la Liberté Économique pour 2024, soulève des inquiétudes alarmantes concernant l’avenir économique du pays. Le Liban, autrefois considéré comme un hub financier et un centre d’entrepreneuriat dans la région, présente un tableau sombre avec un score de seulement 16,5% en termes de liberté d’investissement, se positionnant loin derrière ses voisins régionaux.

Cette régression marque une diminution significative par rapport à la décennie précédente, où le pays jouissait d’un score oscillant autour de 55-60%. La chute à 34% en 2021 et la baisse continue jusqu’à 16,5% en 2024 témoignent des profondes turbulences économiques et des crises successives qui ont ébranlé la confiance des investisseurs.

Les origines de cette détérioration sont multiples. La crise financière du Liban, exacerbée par l’instabilité politique, les conflits régionaux, et une gouvernance économique mal assurée, a érodé les fondements qui soutenaient autrefois l’investissement et l’innovation. Les restrictions bancaires sévères, les contrôles de capitaux et la dépréciation drastique de la livre libanaise ont fortement entravé l’accès au capital et découragé l’investissement étranger.

L’impact de cette réalité se reflète non seulement dans les chiffres mais aussi dans la vie quotidienne des citoyens libanais, confrontés à une inflation galopante, à une pénurie de biens essentiels, et à une émigration des talents en quête de meilleures opportunités ailleurs. La crise a également touché les secteurs clés de l’économie libanaise, y compris le tourisme, l’immobilier et les services, qui étaient traditionnellement des moteurs de croissance.

La Fondation Heritage définit la liberté d’investissement comme un environnement d’investissement libre et ouvert qui fournit des opportunités entrepreneuriales maximales et des incitations pour l’activité économique, la productivité accrue, et la création d’emplois. Ce classement est crucial pour les pays qui cherchent à attirer des investissements étrangers et à stimuler leur développement économique.

Ces scores sont particulièrement importants pour les économies du Moyen-Orient, où la diversification est souvent recherchée pour réduire la dépendance aux hydrocarbures. Les résultats de la Heritage Foundation pourraient inciter les décideurs politiques à réviser les stratégies d’investissement et les réformes réglementaires pour améliorer leur classement et, par conséquent, stimuler la croissance économique.

Selon l’Index de la Liberté Économique pour 2024, Bahreïn mène la région avec un impressionnant score de 96%, suivi de la Jordanie et de l’Égypte qui partagent une position similaire à 65,3%.

Maroc, Oman, et Djibouti s’affichent également avec un score respectable de 58,5%, tandis que le Koweït, l’Arabie Saoudite, et les Émirats Arabes Unis sont tous à égalité à 34%. Surprenamment, des pays tels que le Liban, l’Algérie, la Tunisie et le Soudan affichent des scores nettement inférieurs, mettant en évidence des défis significatifs en termes de liberté d’investissement, avec le Liban donc à seulement 16,5%.

Newsdesk Libnanews
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