Décidément, l’armée israélienne a un talent certain pour transformer ses opérations en véritables fiches de poste. Dernier exemple en date : une frappe de drone près de Hermel, au Liban, où un pickup a été visé, faisant un mort et deux blessés. Un incident parmi d’autres ? Pas tout à fait. À en croire le communiqué officiel, on dirait presque une annonce de recrutement. Mohammad Mahdi Ali Shahin, nous explique-t-on, était un « Hezbollah operative » aux compétences variées : coordination de « deals » entre la Syrie et le Liban, gestion logistique de matériel militaire, et un rôle clé dans le « rebuilding » des capacités de l’organisation. On jurerait un profil LinkedIn bien rempli : « Spécialités : partenariats stratégiques, supply chain sous pression, leadership régional dans la Bekaa Valley. » Il ne manque qu’une recommandation de ses « collaborateurs » pour parfaire le tableau !
Évidemment, ce n’était pas juste un CV prometteur. Selon Tsahal, Shahin représentait une « menace sérieuse » pour Israël et un accroc aux accords avec le Liban – ces arrangements qu’on semble tous interpréter avec une certaine… souplesse. De son côté, Hezbollah dénonce une attaque contre des « civils », histoire de rappeler que, dans ce genre de récit, chaque camp a sa version des faits. La trêve signée le 27 novembre ? Elle tient à peu près, disons, comme une résolution de nouvelle année : on y croit, mais les entorses se multiplient. D’ailleurs, le ministre de la Défense, Israel Katz, a gentiment prévenu que les forces israéliennes resteraient dans une « buffer zone » au sud du Liban pour un petit moment. Une façon polie de dire : « On s’installe, merci de votre compréhension. »
Alors, chapeau pour le style narratif, presque cinématographique, de ces communiqués. Mais à force de rédiger des portraits aussi soignés, ne pourrait-on pas envisager une autre approche ? Disons, mettre autant d’énergie à consolider une paix durable qu’à décrire les exploits des uns et des autres. Ce serait moins palpitant à lire, certes, mais tellement plus utile. En attendant, continuez à mettre vos expériences à jour, messieurs : la prochaine « opération ciblée » pourrait bien être une opportunité de carrière !