Amnesty International accuse le Liban d’avoir déporté 2 500 réfugiés syriens

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L’ONG Amnesty International accuse les autorités libanaises et notamment la Sureté Générale d’avoir déporté 2 447 réfugiés syriens en Syrie entre mai et août.

Pour rappel, ces individus auraient pénétré en territoire libanais de manière illégale après avril 2019, alors que de nombreuses zones en Syrie sont désormais considérées comme sûres suite aux défaites des groupes islamistes Al Nosra et Daesh, estime Beyrouth.

Suite à une directive adoptée par le Haut Conseil de la Défense Libanais, ces derniers ont fait l’objet d’une procédure d’expulsion, indique la Sureté Générale.

Pour sa part, Amnesty International appelle les autorités libanaises à cesser ces opérations de rapatriement, indiquant qu’un retour forcé “est une violation claire des obligations libanaises à ne pas les refouler”, citant notamment des réglementations internationales, empêchant des opérations d’expulsion de personnes vers des pays – ici la Syrie – où ils risquent d’être persécutés.

172 046 réfugiés syriens de retour volontairement en Syrie selon la Sureté Générale (Mars)

Ces accusations interviennent alors que plusieurs milliers de réfugiés syriens sont déjà retournés en Syrie dans le cadre d’une opération de rapatriement menée par la Sureté Générale.

L’institution libanaise avait ainsi indiqué que 172 046 réfugiés sont retournés dans leur pays depuis décembre 2017 en mars dernier.

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Les autorités libanaises accusent régulièrement la communauté internationale de souhaiter l’implantation des réfugiés syriens sur le territoire du Pays des Cèdres, en conditionnant leur rapatriement à une solution politique à la guerre civile syrienne.

Ainsi, le Ministre des AF Libanais, Gébran Bassil, avait durement critiqué la conférence dite de Bruxelles III qui s’est déroulé au mois de mars, estimant que les 7 milliards de dollars de fonds alloués visent à permettre aux réfugiés syriens de rester dans leurs pays d’accueils respectifs au lieu de retourner en Syrie.

2.2 millions de réfugiés dont 1.5 millions de réfugiés syriens présents au Liban

Pour rappel, les autorités libanaises indiquent que le Pays des Cèdres héberge plus de 2.2 millions de réfugiés dont 1.5 millions de réfugiés syriens dont 1 million seulement sont enregistrés par le Haut Commissariat aux Réfugiés. Nombreux sont ceux entrés de manière illégale au Liban.

Par ailleurs, la présence de ces réfugiés est responsable d’une importante pression sur les infrastructures et sur le marché de l’emploi au Liban, alors que le taux de chômage de la population active continue à croitre. Les estimations vont de 23% selon certains experts à 43% de l’aveux du Président de la République, le Général Michel Aoun.

Sur 300 000 travailleurs syriens, seuls 1 733 bénéficient d’un permis de travail

Le ministre du travail – appartenant aux Forces Libanaises -, Camille Abousleiman, a ainsi révélé en juin dernier, que, selon les chiffres fournis par son ministère, seuls 1 733 ressortissants syriens possèderaient un permis de travail légal, sur les 300 000 syriens présents sur le marché de l’emploi au Liban, « une goutte d’eau dans un océan », a-t-il précisé.

Face à cette situation, plusieurs opérations visant à fermer les établissements illégaux ou employant une main d’oeuvre illégale a été lancée. Elle vise à lutter contre la compétition illégale qui oblige « notre jeunesse à quitter le pays pour travailler ». Il s’agit également d’appliquer les lois locales alors que les autorités ont fait preuve jusqu’à présent de laxisme.

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Le Liban craint une implantation des réfugiés syriens

Aussi, certains réfugiés ont commencé à construire des installations en dur de manière illégale dans certaines localités, faisant craindre que ces derniers s’implantent au Liban. Face à cette situation, les autorités libanaises demandent la destruction de ces constructions illégales. Ce fut le cas depuis le mois de juin à Aarsal où plus de 3 500 structures ont été démolies suite à un appel des autorités locales.

Les réfugiés syriens et les ONG sont également accusées par les autorités libanaises de contribuer à la pollution du Litani, principal fleuve du Pays, en raison d’installations sanitaires et d’individus qui déversent les déchets directement dans le lit du fleuve. Plusieurs plaintes à ce sujet ont été déposées par l’Office du Litani à l’encontre d’ONG locales et internationales.

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Certaines localités indiquent également et notamment dans la Békaa, héberger plus de réfugiés syriens que d’habitants libanais.

1 COMMENTAIRE

  1. Nous pensons plûtôt que accroître les dépenses inutiles en bons alimentaires, hopitaux gratuits ecoles gratuites sans permis de travail avec une pondaison qui depasse le civisme des conditions lamentables pour faire venir non pas un mais pour chaque famille 1 enfant par an par famille avec un travail illegal ( vendeuses, couturieres, vendeurs de kaak et de cafe, chauffeurs de taxis ou de camions, augmente la surpopulation dans notre pays du tiers-monde suite aux infrastructures de bases ineffectuées avec vous connaissez le problème des vols en electricité et des investissements où la sécurité est instable en raison du refus de nous accorder une pleine souveraineté depuis la guerre est un peu trop exiger au peuple libanais, a croire que nous sommes nés pour avoir le regret de ne pas pouvoir être heureux au quotidien même si nous le faisons croire contrairement aux peuples assistés dans vos démocraties.

    Une asphyxie libanaise clémente des droits humains.

    Et nous ??

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