Le 28 mars 2025, à 11h15 CET, le Liban est plongé dans une tension extrême alors qu’Israël intensifie ses opérations militaires et ses menaces contre le pays, visant directement Beyrouth et sa banlieue. Ce matin, l’armée israélienne a annoncé des frappes dans le sud du Liban, suivies de menaces d’une attaque ciblée dans la banlieue sud de Beyrouth, à seulement 300 mètres du Lycée des Arts et de l’école St. Georges, selon un communiqué de l’armée libanaise. Ces actions coïncident avec les menaces explicites du ministre israélien de la Défense, Israel Katz, qui a averti que « si le calme ne règne pas dans les localités de Galilée, il n’y aura pas de calme à Beyrouth ». Cette escalade intervient alors que le président libanais, Joseph Aoun, se trouve à Paris pour une visite officielle, rencontrant actuellement son homologue français, Emmanuel Macron, dans l’espoir de mobiliser un soutien international face à la crise. Dans un contexte de violations répétées du cessez-le-feu du 27 novembre 2024, ces événements ravivent les craintes d’une guerre totale, menaçant la stabilité d’un Liban déjà fragilisé.
Frappes israéliennes : du sud à la banlieue sud de Beyrouth
La journée du 28 mars a débuté par une série d’incidents qui ont rapidement dégénéré. À 06h12, l’armée israélienne a signalé le tir de deux projectiles depuis le Liban vers le nord d’Israël : l’un a été intercepté, l’autre est retombé côté libanais, déclenchant des sirènes d’alerte dans les localités de Margaliot et Kiryat Shmona. À 10h00, un communiqué israélien publié sur Telegram annonçait des frappes dans le sud du Liban, ciblant des « positions de l’organisation terroriste Hezbollah », sans préciser les lieux exacts ni les pertes. Le Hezbollah a nié toute implication dans les tirs de roquettes, affirmant à 09h25 sur Telegram son « ferme engagement » envers le cessez-le-feu, tout en accusant Israël de chercher des prétextes pour justifier ses attaques.
L’escalade a pris une tournure encore plus alarmante avec une attaque israélienne dans la banlieue sud de Beyrouth, un bastion du Hezbollah. Selon un communiqué de l’armée libanaise, relayé par l’Agence nationale de l’information (ANI), une frappe a visé un bâtiment situé à 300 mètres du Lycée des Arts et de l’école St. Georges, deux établissements éducatifs bien connus dans cette zone densément peuplée. Une carte satellite jointe au communiqué montre la zone ciblée, entourée d’un rectangle rouge, mettant en évidence la proximité de ces écoles. Bien que les détails sur les dégâts ou les victimes n’aient pas été immédiatement précisés, cette attaque marque une rupture significative : c’est la première fois depuis le cessez-le-feu que Beyrouth et sa banlieue sont directement visées, signalant une volonté israélienne d’élargir le théâtre des opérations au cœur de la capitale.
Cette frappe dans la banlieue sud, un quartier majoritairement chiite où le Hezbollah bénéficie d’un soutien populaire important, est perçue comme une provocation majeure. La zone, déjà lourdement bombardée lors de la guerre de 2024, abrite des infrastructures civiles et des résidences densément peuplées, rendant toute attaque particulièrement risquée pour les civils. La proximité des écoles souligne le danger pour les populations vulnérables, notamment les enfants, dans un contexte où les tensions régionales menacent de dégénérer en conflit ouvert.
Menaces explicites contre Beyrouth : une rhétorique belliqueuse
Les frappes de ce matin ont été accompagnées de menaces explicites visant Beyrouth et sa banlieue, proférées par Israel Katz. À 07h20, le ministre israélien de la Défense a déclaré dans un communiqué : « Si le calme ne règne pas dans les localités de Galilée, il n’y aura pas de calme à Beyrouth. Nous agirons avec force face à toute menace. » Cette mise en garde, qui lie directement la sécurité des citoyens israéliens à des représailles contre la capitale libanaise, constitue une menace sans ambiguïté. Katz a ajouté que « nous ne permettrons pas un retour à la réalité d’avant le 7 octobre », une référence à l’attaque de Hamas en 2023 qui avait déclenché une série de conflits régionaux, suggérant une politique de tolérance zéro envers toute activité hostile, même non revendiquée.
Cette rhétorique belliqueuse, combinée à l’attaque dans la banlieue sud, envoie un message clair : Israël est prêt à frapper Beyrouth et ses environs pour répondre à toute provocation, réelle ou supposée. La banlieue sud, souvent appelée « Dahiyeh », est un fief du Hezbollah, où le mouvement dispose de bases logistiques, de centres communautaires, et d’un réseau de soutien social. En ciblant cette zone, Israël vise à la fois à affaiblir le Hezbollah et à intimider la population locale, tout en mettant une pression directe sur le gouvernement libanais. La menace de Katz, qui inclut explicitement Beyrouth, suggère que la capitale elle-même – et pas seulement sa banlieue – pourrait devenir une cible en cas d’escalade, un scénario qui rappellerait les bombardements massifs de 2006 lors de la guerre entre Israël et le Hezbollah.
Joseph Aoun à Paris : une visite sous haute tension
Ces menaces et attaques surviennent alors que le président libanais, Joseph Aoun, se trouve à Paris pour une visite officielle, où il rencontre actuellement Emmanuel Macron à 11h15 CET. Aoun est arrivé ce matin dans la capitale française pour une « rapide visite de travail », comme l’ont rapporté des posts sur X. Cette rencontre, prévue depuis le 14 mars 2025 selon des annonces officielles relayées par Orient-Le Jour, vise à mobiliser un soutien international face à l’escalade israélienne et à renforcer la position du Liban dans un contexte de violations répétées du cessez-le-feu.
La visite d’Aoun à Paris intervient à un moment critique. Alors qu’il discute avec Macron des moyens de faire respecter l’accord de novembre 2024 et de pousser Israël à se retirer des territoires occupés, les frappes dans la banlieue sud de Beyrouth et les menaces de Katz contre la capitale soulignent l’urgence de la situation. Aoun, qui a déjà exprimé son pessimisme quant à la fiabilité d’Israël dans le respect des accords, pourrait chercher à obtenir de la France un engagement plus ferme, notamment via le groupe de contact international sur le Liban, où Paris joue un rôle clé aux côtés des États-Unis et de l’Arabie saoudite. Cependant, l’attaque de ce matin dans la banlieue sud et les menaces contre Beyrouth risquent de compliquer ces discussions, mettant en lumière l’incapacité de la communauté internationale à contenir l’escalade israélienne.
Violations du cessez-le-feu : une trêve en lambeaux
Les événements du 28 mars s’inscrivent dans une série de violations israéliennes du cessez-le-feu signé le 27 novembre 2024, qui avait mis fin à deux mois de guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah. Cet accord prévoyait le retrait des forces israéliennes du sud du Liban avant le 15 février 2025, mais Israël maintient une présence militaire dans plusieurs secteurs frontaliers, défiant les termes de la trêve. Depuis novembre, les frappes israéliennes sont quasi quotidiennes, ciblant des positions supposées du Hezbollah, souvent dans des zones civiles. Le 23 mars, des roquettes tirées depuis le Liban avaient déjà provoqué une riposte israélienne, marquant une première rupture notable de la trêve.
Ce 28 mars, l’escalade atteint un nouveau palier avec l’attaque dans la banlieue sud de Beyrouth. Les survols à basse altitude signalés par l’ANI à Saïda, Jezzine, et dans le sud, combinés aux frappes dans le sud et à Beyrouth, montrent une intensification des opérations israéliennes, en violation flagrante de l’accord. À Tyr, les écoles ont fermé leurs portes après les menaces de Katz, reflétant la peur d’une population confrontée à une insécurité croissante. Ces violations répétées transforment le cessez-le-feu en une coquille vide, laissant les Libanais dans l’angoisse d’une reprise des hostilités à grande échelle.
Une occupation prolongée : le refus d’évacuer
L’attaque dans la banlieue sud de Beyrouth et les menaces contre la capitale s’inscrivent dans une stratégie israélienne plus large : prolonger une occupation de facto du Liban, malgré les engagements du cessez-le-feu. Israël justifie sa présence par la nécessité de neutraliser les menaces du Hezbollah, mais cette posture donne à l’armée israélienne une latitude pour maintenir ses opérations, y compris dans des zones urbaines comme Beyrouth. Les survols à basse altitude signalés par l’ANI à Saïda et Jezzine, en plus de l’attaque dans la banlieue sud, montrent une volonté d’intimidation qui dépasse le sud du Liban, visant à maintenir une pression constante sur l’ensemble du pays.
Cette occupation prolongée exacerbe les tensions dans un Liban déjà fragilisé par des années de crise économique et politique. Le gouvernement de Nawaf Salam, en place depuis février 2025, manque de ressources pour renforcer l’armée libanaise dans le sud, une exigence clé de l’accord, laissant la FINUL et les civils en première ligne face aux incursions israéliennes. La population, confrontée à un taux de pauvreté de 80 % et à une inflation galopante, vit sous la menace constante d’une nouvelle guerre, un scénario que les menaces de Katz rendent de plus en plus plausible.
Impacts immédiats : Beyrouth et sa banlieue sous tension
L’attaque dans la banlieue sud de Beyrouth ce 28 mars a des répercussions immédiates sur la population locale. La zone ciblée, à 300 mètres du Lycée des Arts et de l’école St. Georges, est un quartier résidentiel densément peuplé, où des familles, des étudiants, et des travailleurs vivent au quotidien. Bien que les détails sur les victimes ou les dégâts matériels n’aient pas été précisés dans le communiqué de l’armée libanaise, la proximité des écoles souligne le risque pour les civils, dans une région où les infrastructures éducatives sont essentielles pour une communauté déjà éprouvée par des années de crise.
La banlieue sud, bastion du Hezbollah, est particulièrement vulnérable à ce type d’attaques. En 2024, lors de la guerre entre Israël et le mouvement chiite, cette zone avait été lourdement bombardée, avec des centaines de morts et des milliers de déplacés. L’attaque de ce jour ravive ces traumatismes, poussant les habitants à craindre une nouvelle vague de violence. Les menaces de Katz, qui visent explicitement Beyrouth, amplifient cette peur : la capitale, qui abrite plus de 2 millions de personnes, pourrait devenir un théâtre d’opérations si les tensions dégénèrent.
À Tyr, plus au sud, les écoles ont également fermé leurs portes après les menaces israéliennes, une mesure qui reflétant l’impact psychologique de cette escalade. Les survols à basse altitude signalés par l’ANI à Saïda et Jezzine ajoutent à cette atmosphère d’insécurité, rappelant aux Libanais les bombardements massifs de l’automne 2024. Cette stratégie d’intimidation semble conçue pour maintenir une pression constante sur le gouvernement libanais et le Hezbollah, tout en dissuadant toute tentative de résistance.
Contexte régional : un Liban pris dans un étau
Les menaces israéliennes et les frappes du 28 mars s’inscrivent dans un contexte régional explosif. Le même jour, des sirènes ont retenti à Jérusalem en raison d’une attaque de missiles depuis le Yémen, signalant l’implication croissante des Houthis dans les tensions au Proche-Orient. Israël, engagé sur plusieurs fronts – Gaza, le Liban, la Syrie, et désormais le Yémen – adopte une posture offensive qui relie ces conflits à l’« axe de la résistance » soutenu par l’Iran, dont le Hezbollah fait partie. Cette interconnexion amplifie les risques pour le Liban, qui devient un pion dans une guerre par procuration plus large.
Le refus d’Israël d’évacuer et ses violations du cessez-le-feu contrastent avec les efforts internationaux pour stabiliser la région. La France et les États-Unis, principaux artisans de la trêve de novembre, peinent à faire respecter l’accord face à l’intransigeance israélienne. La FINUL, déployée dans le sud avec 10 000 casques bleus, se retrouve impuissante face aux survols et aux frappes, son mandat limité l’empêchant d’intervenir directement contre les forces israéliennes.
Perspectives : une escalade imminente ?
Le 28 mars 2025 marque un tournant dangereux dans la crise libanaise. Les frappes dans le sud et dans la banlieue sud de Beyrouth, combinées aux menaces explicites contre la capitale, placent le Liban sous une menace imminente. À court terme, la retenue du Hezbollah, qui a nié toute implication dans les tirs de roquettes, pourrait éviter une escalade immédiate, mais la pression israélienne – via des frappes, des survols, et des menaces – pourrait forcer une réponse, brisant la trêve.
La visite de Joseph Aoun à Paris, où il rencontre actuellement Macron, pourrait offrir une opportunité de renforcer la position internationale du Liban, mais les événements de ce matin – notamment l’attaque dans la banlieue sud – soulignent l’urgence d’une action concertée. Sans une pression internationale accrue sur Israël pour respecter le cessez-le-feu et se retirer complètement, la diplomatie risque de rester vaine. Pour les habitants de Beyrouth et de sa banlieue, pris entre les menaces israéliennes et l’impuissance de leurs dirigeants, l’avenir s’annonce sombre, marqué par la peur d’un retour à une guerre dévastatrice.