Le Liban se prépare à accueillir, dans un climat de vive tension, la visite de Morgan Ortagus, émissaire américaine pour le Moyen-Orient, prévue pour le 5 avril 2025. Cette visite s’inscrit dans une dynamique d’accroissement des pressions exercées par Washington sur Beyrouth, visant à obtenir des engagements fermes sur des dossiers sensibles. Selon Ad Diyar du 4 avril 2025, les autorités libanaises craignent que la diplomatie américaine ne tente d’imposer un agenda serré portant sur le désarmement du Hezbollah, la normalisation avec Israël et la démarcation définitive des frontières sud. Le quotidien précise que les États-Unis, soutenus par des relais locaux, accentuent leurs exigences dans un contexte de tensions régionales exacerbées.
De son côté, Al Joumhouriyat, également daté du 4 avril 2025, rapporte que le Liban entend afficher un front uni face à la délégation américaine. Le président de la République Joseph Aoun, le Premier ministre Nawaf Salam et le président du Parlement ont convenu d’une position commune. Leur objectif est de réaffirmer l’engagement du Liban envers la résolution 1701 de l’ONU tout en rejetant catégoriquement toute proposition de normalisation avec Israël. Ils insistent également sur le fait que la question des armes détenues par le Hezbollah relève exclusivement d’une stratégie nationale de défense, élaborée dans le respect de la souveraineté du pays.
Positions officielles libanaises et stratégies de résistance
Al Akhbar du 4 avril 2025 ajoute que, dans les cercles diplomatiques de Beyrouth, des informations circulent sur la possibilité que Morgan Ortagus insistera pour obtenir un calendrier clair concernant la limitation des armes du Hezbollah. Toutefois, les autorités libanaises restent prudentes et refusent toute précipitation. Elles rappellent que toute initiative dans ce domaine doit être inscrite dans un processus graduel et consensuel, à l’écart de toute contrainte externe. Al Sharq du même jour souligne que Joseph Aoun a donné des instructions fermes aux forces de sécurité intérieure et à la Sûreté générale, leur demandant de ne céder à aucune pression communautaire ou partisane.
Le quotidien Al Liwa’, daté du 4 avril 2025, précise que Washington, par la voix de son émissaire, pourrait également exiger une accélération des négociations techniques sur la démarcation des frontières, notamment concernant les points de friction encore non résolus le long de la Ligne bleue. Cependant, selon Al Joumhouriyat, les responsables libanais réitèrent qu’il ne sera pas question d’ouvrir des discussions directes avec Israël, et que toute négociation devra passer par des mécanismes internationaux établis.
Renforcement des manœuvres diplomatiques françaises et réactions internationales
Face à l’intransigeance américaine, Paris tente de jouer un rôle de médiateur. D’après Ad Diyar du 4 avril 2025, la diplomatie française s’emploie à désamorcer les tensions en appelant à un dialogue équilibré qui tiendrait compte des contraintes politiques et sécuritaires du Liban. Al Joumhouriyat confirme que les diplomates français multiplient les contacts pour éviter que le Liban ne se retrouve acculé par des exigences impossibles à satisfaire dans les délais demandés par Washington. Toutefois, selon Al Akhbar, la marge de manœuvre de la France demeure limitée, face à une administration américaine déterminée à obtenir des concessions rapides de la part de Beyrouth.
Sur le plan régional, Al Sharq Al Awsat du 4 avril 2025 indique que les frappes israéliennes se sont intensifiées en Syrie, avec des cibles stratégiques touchées à Damas, Homs et Hama. Ces actions sont perçues comme des messages indirects adressés au Liban, compte tenu de la proximité géographique et des interconnexions entre les théâtres d’opérations. Al Quds, dans son édition du 4 avril 2025, rapporte que ces offensives israéliennes ont provoqué de nombreux déplacements de populations civiles en Syrie, alimentant l’instabilité régionale et augmentant les risques d’extension du conflit aux frontières libanaises.
Dimension économique de la pression internationale
Au-delà des considérations diplomatiques et militaires, la dimension économique pèse lourdement sur le Liban. Al Akhbar souligne que l’économie libanaise, déjà en grande difficulté, pourrait subir de nouvelles secousses si les sanctions internationales venaient à se renforcer. La volatilité des marchés mondiaux, accentuée par la guerre commerciale déclenchée par Donald Trump, est également une source d’inquiétude. Selon Al Sharq Al Awsat, les mesures protectionnistes américaines provoquent des déséquilibres majeurs dans les échanges internationaux, fragilisant davantage les économies dépendantes des importations comme le Liban.
Al Liwa’, toujours en date du 4 avril 2025, met en lumière l’impact concret de ces tensions économiques sur la vie quotidienne des Libanais. La dépréciation continue de la livre libanaise, couplée à l’inflation galopante, érode le pouvoir d’achat des ménages et accentue la pauvreté. Les analystes interrogés par Nahar estiment que sans soutien financier international, le Liban risque de sombrer dans une crise économique encore plus profonde, avec des répercussions sociales majeures.
Les enjeux sécuritaires et l’implication des acteurs régionaux
Sur le front sécuritaire, Nida’ Al Watan du 4 avril 2025 évoque les inquiétudes liées à la résurgence d’activités hostiles le long de la frontière sud du Liban. Le quotidien rapporte que des éléments armés auraient tenté de franchir la ligne de démarcation, entraînant une réponse rapide de l’armée libanaise. Al Quds confirme ces incidents et précise que les forces israéliennes demeurent en état d’alerte maximale, redoutant des représailles ou des infiltrations en provenance du territoire libanais.
Dans ce contexte tendu, les forces armées libanaises renforcent leurs positions et multiplient les patrouilles pour dissuader toute tentative de déstabilisation. Le président Joseph Aoun a réaffirmé, selon Al Sharq, son engagement à garantir la sécurité du territoire et à préserver la souveraineté nationale contre toute ingérence externe. Al Akhbar souligne que cette posture est soutenue par une large frange de l’opinion publique, qui voit dans la fermeté de l’armée un rempart face aux menaces extérieures.
Mobilisation politique intérieure et perspectives
Sur le plan politique interne, les appels à l’unité nationale se multiplient. Al Joumhouriyat met en avant l’appel de plusieurs leaders politiques en faveur de la tenue d’une conférence nationale, destinée à jeter les bases d’un consensus sur les grandes orientations du pays. Cette initiative vise à renforcer la cohésion interne face aux pressions externes et à établir un cadre de dialogue inclusif pour aborder les défis économiques, sécuritaires et diplomatiques.
Al Akhbar observe toutefois que la persistance des pratiques clientélistes et la lenteur des réformes continuent de miner la crédibilité du gouvernement. Le quotidien déplore que les premières mesures adoptées par le cabinet dirigé par Nawaf Salam n’aient pas encore permis de répondre aux attentes de la population, notamment en matière de transparence et de lutte contre la corruption.
Politique locale : Pressions internes et repositionnements politiques face aux tensions régionales
Déclarations présidentielles sur la neutralité des forces de sécurité
Le président de la République, Joseph Aoun, a profité de sa visite à la direction générale de la Sûreté générale et à celle des Forces de sécurité intérieure pour adresser un message ferme à l’ensemble des forces de sécurité du pays. Selon Ad Diyar du 4 avril 2025, le président a insisté sur la nécessité pour les institutions sécuritaires libanaises de rester à l’écart des pressions confessionnelles et politiques qui tentent régulièrement de s’infiltrer dans leur fonctionnement. Joseph Aoun a rappelé que « l’État seul est le garant de la stabilité et de la souveraineté du Liban », soulignant ainsi la détermination du pouvoir exécutif à préserver l’indépendance des organes de sécurité nationale.
Cette déclaration trouve un écho dans les analyses publiées par Al Sharq du même jour, qui observe que le président a souhaité rassurer la population libanaise face aux risques d’instrumentalisation des forces de l’ordre dans un contexte politique particulièrement tendu. Le journal précise que Joseph Aoun entend maintenir une ligne de neutralité stricte, alors que des accusations récurrentes visent certains corps sécuritaires soupçonnés de partialité dans le traitement des affaires internes.
Dans la même veine, Al Liwa’ daté du 4 avril 2025 rapporte que Joseph Aoun a mis en avant l’importance de la « restauration de la confiance entre les citoyens et l’État ». Ce faisant, il veut envoyer un signal fort en interne mais aussi à la communauté internationale, qui observe attentivement la capacité du Liban à maîtriser ses tensions internes dans un contexte d’instabilité régionale accrue.
Appels à une conférence nationale pour sortir de l’impasse
Face à une situation politique bloquée, plusieurs figures de la classe politique libanaise appellent à l’organisation d’une conférence nationale. Al Joumhouriyat du 4 avril 2025 rapporte que cette proposition est soutenue par un large éventail d’acteurs politiques, convaincus que seul un dialogue inclusif permettra de surmonter les divisions internes. Les promoteurs de cette initiative souhaitent réunir l’ensemble des forces politiques du pays pour discuter des grandes priorités nationales, notamment la mise en œuvre des réformes économiques, le renforcement des institutions et la gestion de la crise de gouvernance.
Selon Al Sharq, toujours daté du 4 avril 2025, cette conférence serait l’occasion de redéfinir les équilibres internes dans le respect des prérogatives de chacun. Le journal souligne que certains partis redoutent toutefois que ce type de forum ne serve à entériner les rapports de force actuels sans proposer de véritables solutions aux problèmes structurels du pays. Malgré ces réticences, l’idée d’une conférence nationale fait son chemin, car beaucoup estiment que l’heure n’est plus aux calculs partisans mais à la sauvegarde de l’État libanais.
Les défis du gouvernement de Nawaf Salam face aux attentes populaires
Le Premier ministre Nawaf Salam est confronté à une pression croissante pour répondre aux attentes de la population et des bailleurs de fonds internationaux. Al Akhbar du 4 avril 2025 souligne que son gouvernement est attendu sur plusieurs fronts cruciaux, à commencer par la mise en œuvre des réformes structurelles indispensables pour restaurer la confiance des investisseurs et relancer l’économie du pays. Le journal note que Nawaf Salam cherche à naviguer habilement entre les exigences parfois contradictoires des partenaires internationaux et les résistances internes alimentées par les élites politico-financières traditionnelles.
Nahar du même jour dresse un constat similaire, mettant en lumière le scepticisme d’une partie de la population quant à la capacité du nouveau gouvernement à rompre avec les pratiques du passé. Le quotidien rappelle que les premières nominations au sein de l’appareil d’État ont déjà suscité des critiques, certains observateurs dénonçant la persistance du clientélisme et du népotisme. Toutefois, Nawaf Salam continue d’affirmer que son équipe est résolue à conduire le pays vers la stabilité et la prospérité, en dépit des nombreux obstacles qui se dressent sur sa route.
Position du Hezbollah et recomposition des alliances locales
La position du Hezbollah, dirigé par Naim Kassem, demeure un élément central de la scène politique locale. Ad Diyar du 4 avril 2025 indique que le mouvement chiite, tout en restant ferme sur ses positions de principe, adopte actuellement une posture de prudence stratégique. Le Hezbollah cherche à éviter toute escalade interne susceptible de fragiliser davantage le front domestique, tout en maintenant ses capacités de dissuasion face aux pressions extérieures. Al Joumhouriyat confirme que Naim Kassem insiste sur la nécessité de préserver l’unité nationale et appelle ses alliés à la retenue dans un contexte déjà surchauffé.
Selon les analyses d’Al Akhbar, le Hezbollah observe avec attention l’évolution des discussions autour de la conférence nationale. Le parti entend y participer activement pour défendre ses intérêts et ceux de ses électeurs, tout en évitant de donner l’image d’un acteur rigide. Cette stratégie vise à préserver son influence politique tout en s’inscrivant dans une dynamique de dialogue national, ce que le quotidien qualifie de « réalisme tactique ».
Réactions politiques à la visite imminente de Morgan Ortagus
La scène politique libanaise réagit également à l’annonce de la visite de Morgan Ortagus, émissaire américaine pour le Moyen-Orient. Selon Ad Diyar, cette visite suscite des interrogations parmi les responsables locaux, qui redoutent des pressions directes visant à contraindre le Liban à prendre des engagements sur le désarmement du Hezbollah et la normalisation avec Israël. Al Joumhouriyat relève que les principaux partis politiques, y compris ceux historiquement alliés aux États-Unis, s’accordent à dire que le Liban ne saurait accepter de diktats étrangers remettant en cause sa souveraineté.
Al Akhbar souligne que la visite d’Ortagus intervient dans un contexte de fortes tensions régionales, et que le Liban est déterminé à préserver sa neutralité. Pour sa part, Nida’ Al Watan du 4 avril 2025 indique que plusieurs responsables politiques préconisent de maintenir une posture de dialogue ouvert avec l’émissaire américaine, tout en affirmant clairement les lignes rouges du pays.
Mobilisation des partis politiques en vue des échéances électorales
Enfin, la scène politique locale est animée par les préparatifs en vue des prochaines échéances électorales. Al Liwa’ du 4 avril 2025 rapporte que plusieurs formations politiques accélèrent leur mobilisation sur le terrain afin de renforcer leur base électorale. Le quotidien note que les partis traditionnels cherchent à capitaliser sur le mécontentement populaire, tandis que les nouvelles forces politiques issues de la société civile tentent de proposer des alternatives crédibles.
Al Quds souligne que ces mouvements de recomposition sont observés de près par la communauté internationale, qui espère voir émerger des dynamiques politiques plus inclusives et transparentes. Le journal rappelle toutefois que le chemin reste semé d’embûches, compte tenu des pratiques enracinées du système politique libanais et des résistances aux changements structurels.
Diplomatie : Paris s’active, Washington durcit le ton et les équilibres régionaux se fragilisent
L’activisme français pour éviter la marginalisation du Liban
La France, traditionnellement proche du Liban, redouble d’efforts pour maintenir un dialogue ouvert avec Beyrouth et tenter de désamorcer les tensions régionales qui pourraient précipiter le pays dans une crise profonde. Selon Ad Diyar du 4 avril 2025, la diplomatie française s’inquiète du durcissement de la position américaine et s’efforce de convaincre ses homologues de Washington de privilégier la négociation plutôt que la confrontation. Les diplomates français soulignent que le Liban, déjà affaibli par une crise économique et politique majeure, ne saurait supporter des pressions additionnelles sans risquer un effondrement institutionnel.
Al Joumhouriyat du même jour renchérit en indiquant que Paris a intensifié ses contacts avec les principaux responsables libanais, en particulier le président Joseph Aoun et le Premier ministre Nawaf Salam, pour s’assurer que Beyrouth reste dans une dynamique de dialogue constructif. Les échanges entre la diplomatie française et les autorités libanaises portent notamment sur la préservation de la stabilité interne du Liban et sur la nécessité de maintenir une position équilibrée vis-à-vis des exigences américaines concernant le Hezbollah et la démarcation des frontières sud.
Al Sharq précise que la France cherche à jouer le rôle de facilitateur entre le Liban et ses interlocuteurs occidentaux, tout en multipliant les consultations avec d’autres partenaires régionaux. L’objectif est de créer une coalition de pays influents capables de peser sur les décisions de Washington et de désamorcer la spirale de tensions qui menace d’engloutir le Liban. Paris mise sur ses liens historiques avec Beyrouth, mais aussi sur sa crédibilité régionale, pour convaincre les acteurs internationaux de la nécessité d’un traitement diplomatique de la crise libanaise.
Le durcissement de la position américaine vis-à-vis du Liban
En parallèle, les États-Unis continuent de maintenir une ligne dure à l’égard du Liban. D’après Al Akhbar du 4 avril 2025, la visite annoncée de Morgan Ortagus, émissaire américaine pour le Moyen-Orient, symbolise cette posture intransigeante. Washington souhaite obtenir des garanties claires sur la limitation de l’influence du Hezbollah, ainsi que sur la coopération sécuritaire avec Israël. Le quotidien rapporte que les responsables américains insistent pour que le Liban accélère le processus de démarcation des frontières et accepte d’aborder la question des armes détenues par le Hezbollah dans un cadre plus contraignant.
Selon Nahar du 4 avril 2025, les autorités libanaises, tout en affichant leur volonté de dialogue, rejettent fermement toute tentative de pression extérieure visant à imposer des engagements unilatéraux. Le président Joseph Aoun a ainsi déclaré que « le Liban ne saurait accepter de diktats extérieurs qui compromettraient sa souveraineté et son indépendance nationale ». Nawaf Salam, pour sa part, s’est montré plus nuancé, rappelant que le Liban « reste ouvert à la discussion avec ses partenaires internationaux, dans le respect de ses intérêts fondamentaux ».
Al Liwa’ indique que, dans les coulisses, les autorités libanaises redoutent que les États-Unis, en cas de refus de coopérer sur certains dossiers sensibles, n’élargissent encore leur arsenal de sanctions économiques contre le Liban. Les milieux économiques locaux, déjà éprouvés par la crise actuelle, suivent avec inquiétude ces développements, conscients que toute détérioration supplémentaire des relations avec Washington pourrait avoir des conséquences désastreuses sur les flux financiers internationaux dont dépend largement le pays.
La recomposition des alliances régionales et leurs effets sur le Liban
Sur le plan régional, les tensions entre les grandes puissances se répercutent directement sur le Liban. Selon Al Sharq Al Awsat du 4 avril 2025, les États-Unis et la France ont multiplié les concertations avec Israël pour contenir l’expansion de l’influence iranienne et, par ricochet, celle du Hezbollah. Le quotidien souligne que Tel-Aviv exige des garanties de la part de ses partenaires occidentaux quant à la maîtrise de la situation au Liban, qu’elle considère comme un prolongement direct de la menace sécuritaire en provenance de Syrie et d’Iran.
Al Quds du même jour rapporte que les frappes israéliennes en Syrie, notamment à Damas, Homs et Hama, ont été accompagnées de messages discrets adressés à Beyrouth. Ces frappes visent non seulement à affaiblir les positions de l’Iran et de ses alliés, mais aussi à rappeler au Liban les risques encourus en cas de dérapage régional. Les responsables israéliens, toujours selon Al Quds, considèrent que le Liban joue un rôle clé dans l’équation stratégique de la région et attendent des autorités libanaises qu’elles prennent leurs distances avec les réseaux pro-iraniens.
Dans ce contexte, Nida’ Al Watan du 4 avril 2025 fait état d’une inquiétude grandissante parmi les diplomates arabes, qui craignent une conflagration régionale impliquant directement le Liban. Le journal mentionne des discussions en cours entre plusieurs chancelleries arabes pour éviter que le pays du Cèdre ne soit entraîné dans un conflit plus large, alors même que sa situation interne demeure extrêmement fragile.
La médiation arabe pour soutenir la diplomatie libanaise
Face à l’intensification des tensions, plusieurs capitales arabes tentent de jouer un rôle de médiateur pour soutenir la diplomatie libanaise. D’après Al Joumhouriyat, les émissaires de pays du Golfe ont multiplié les contacts avec les autorités libanaises pour les inciter à maintenir une position de neutralité active. L’objectif est d’empêcher toute escalade militaire ou diplomatique qui viendrait aggraver encore la situation régionale.
Al Sharq précise que ces médiations s’appuient sur la volonté partagée de préserver la stabilité régionale, mais aussi sur des considérations économiques. Les pays du Golfe restent des partenaires économiques essentiels pour le Liban, et nombre d’entre eux redoutent que le pays ne bascule dans une nouvelle spirale de chaos qui aurait des répercussions sur l’ensemble de la région.
Selon Al Diyar, ces efforts de médiation se heurtent toutefois à la complexité des enjeux internes libanais, où les équilibres confessionnels et politiques rendent toute décision particulièrement délicate. Les diplomates arabes tentent néanmoins de convaincre les différents protagonistes libanais de la nécessité d’une approche pragmatique, fondée sur le dialogue et la désescalade.
Perspectives diplomatiques pour le Liban dans le contexte actuel
Au terme de cette séquence diplomatique intense, le Liban se trouve à la croisée des chemins. Comme le souligne Al Akhbar du 4 avril 2025, le pays doit jongler entre les attentes de ses partenaires occidentaux, la pression de ses alliés régionaux et la nécessité de préserver sa souveraineté. Les autorités libanaises, conscientes de la fragilité de leur position, cherchent à maintenir un équilibre subtil qui leur permettrait d’éviter les sanctions tout en sauvegardant leurs intérêts fondamentaux.
Nahar analyse que la réussite de cette stratégie dépendra largement de la capacité de Beyrouth à convaincre ses partenaires internationaux de la nécessité d’un traitement particulier du dossier libanais, tenant compte de ses spécificités historiques et géopolitiques. Le quotidien conclut que, pour le Liban, la voie diplomatique reste la seule option viable pour surmonter ses multiples crises et éviter un embrasement général.
Politique internationale : Guerre commerciale, escalade régionale et repositionnements géopolitiques
L’intensification de la guerre commerciale mondiale
La politique commerciale de Donald Trump continue de faire trembler les marchés internationaux. Selon Al Akhbar du 4 avril 2025, les nouvelles hausses des tarifs douaniers décidées par la Maison-Blanche ont provoqué une onde de choc dans le système économique mondial. Le journal rapporte que les principaux indices boursiers ont enregistré des pertes importantes, en particulier le Standard & Poor’s 500, qui a perdu près de 1,7 trillion de dollars en capitalisation boursière en moins de 20 minutes d’échanges. Les effets de cette décision américaine ne se limitent pas aux États-Unis, ils touchent aussi les économies dépendantes des exportations, notamment la Chine et l’Union européenne.
Dans son édition du même jour, Al Sharq Al Awsat explique que la décision américaine a provoqué un « séisme commercial » qui menace de faire basculer l’économie mondiale vers une récession prolongée. Le quotidien souligne que la réaction immédiate des partenaires commerciaux des États-Unis ne s’est pas fait attendre. La Chine a exigé que Washington annule immédiatement ses nouveaux droits de douane, tandis que l’Union européenne prépare des mesures de rétorsion pour protéger ses industries stratégiques.
Al Liwa’, daté du 4 avril 2025, observe que cette escalade commerciale fragilise aussi les économies émergentes, déjà mises à mal par la volatilité des marchés financiers. Le journal met en garde contre un effet domino qui pourrait plonger de nombreux pays dans des crises de balance des paiements, alors que les investisseurs fuient les actifs jugés risqués. Nahar, quant à lui, décrit la nervosité qui s’est emparée des bourses asiatiques et européennes à la suite des annonces de Trump, avec des pertes dépassant 4 % sur certaines places financières.
Les tensions militaires en Syrie et leurs répercussions régionales
En parallèle de cette guerre commerciale, les tensions militaires s’intensifient au Moyen-Orient, en particulier en Syrie. D’après Al Quds du 4 avril 2025, Israël a multiplié les frappes aériennes sur des cibles stratégiques situées à Damas, Homs et Hama, visant des installations liées à l’armée syrienne et aux groupes pro-iraniens. Le journal précise que ces opérations ont été accompagnées de mises en garde explicites adressées à Damas et à ses alliés, dans le but de contenir l’expansion de l’influence iranienne en Syrie.
Al Sharq Al Awsat rapporte que ces attaques israéliennes ont non seulement détruit des infrastructures militaires, mais ont aussi causé des pertes humaines importantes, poussant des milliers de civils à fuir les zones de combat. Selon les informations du journal, les frappes israéliennes s’inscrivent dans une stratégie plus large visant à empêcher la consolidation d’un axe Téhéran-Damas-Hezbollah le long de la frontière syro-libanaise.
Dans ce contexte, Al Akhbar souligne que la communauté internationale, bien que préoccupée, peine à adopter une position unifiée face à l’escalade militaire. Les divisions au sein du Conseil de sécurité de l’ONU persistent, rendant toute initiative de désescalade diplomatique particulièrement complexe. Les positions divergentes entre les membres permanents, notamment entre les États-Unis et la Russie, paralysent les efforts pour contenir le conflit syrien.
États-Unis et Iran : entre pressions et ouverture au dialogue
Sur le front des relations entre Washington et Téhéran, les tensions ne faiblissent pas. Selon Al Sharq Al Awsat, la Maison-Blanche continue de renforcer sa posture militaire dans la région en déployant des bombardiers stratégiques et des porte-avions au large des côtes iraniennes. Cette démonstration de force vise à dissuader l’Iran de toute escalade militaire, mais elle alimente également les craintes d’un affrontement direct.
Le journal rapporte toutefois que des signaux d’ouverture persistent. Des diplomates iraniens auraient exprimé leur volonté d’engager des négociations indirectes avec les États-Unis, pour éviter un engrenage incontrôlable. Cette disposition au dialogue est confirmée par Al Quds, qui cite des responsables iraniens affirmant qu’ils sont « prêts à discuter pour éviter le pire ».
Al Joumhouriyat du 4 avril 2025 indique que la France et d’autres puissances européennes tentent d’encourager cette dynamique diplomatique naissante. Paris, en particulier, milite pour une reprise des discussions sur le programme nucléaire iranien, estimant qu’un nouvel accord permettrait de stabiliser la région et de rassurer les marchés internationaux.
L’Europe face à la stratégie protectionniste américaine
Sur le plan économique, l’Union européenne réagit avec fermeté aux initiatives protectionnistes de Donald Trump. Selon Al Sharq Al Awsat, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé que Bruxelles prépare des mesures de rétorsion ciblées pour défendre les intérêts européens. L’Union européenne envisage notamment d’imposer des taxes sur les produits américains emblématiques, tels que les technologies de pointe et les biens agricoles.
Al Liwa’ note que les dirigeants européens expriment également leur solidarité avec les autres grandes économies affectées par la politique commerciale américaine, notamment la Chine et le Japon. Le quotidien explique que cette convergence d’intérêts pourrait déboucher sur la création d’une coalition internationale pour contrecarrer les effets des hausses tarifaires décidées par Washington.
Dans le même registre, Nahar rapporte que les milieux d’affaires européens appellent à une désescalade rapide des tensions commerciales, redoutant une spirale de représailles qui affaiblirait la croissance mondiale. Les responsables économiques européens estiment que le protectionnisme américain pourrait faire perdre jusqu’à un point de croissance à l’économie européenne sur l’année 2025.
La Cour pénale internationale et les tensions avec Israël
Sur le front judiciaire international, Al Sharq Al Awsat du 4 avril 2025 rapporte que la Hongrie a annoncé son retrait de la Cour pénale internationale à la suite de la visite du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou à Budapest. Ce retrait est interprété par plusieurs observateurs comme un geste de soutien à Israël, alors que la CPI enquête sur les opérations militaires israéliennes dans les territoires palestiniens.
Al Quds ajoute que cette décision hongroise alimente les débats au sein de l’Union européenne, certains États membres exprimant leur inquiétude quant aux répercussions de cette rupture avec le droit international. Le journal souligne que la position de la Hongrie pourrait encourager d’autres pays, critiques vis-à-vis de la CPI, à envisager des retraits similaires.
Selon Nida’ Al Watan du même jour, la décision de Budapest est perçue comme une victoire diplomatique pour Israël, qui cherche depuis plusieurs années à discréditer la Cour pénale internationale. Le journal rappelle que Tel-Aviv considère les enquêtes de la CPI comme biaisées et politiquement motivées, accusant l’institution de servir des objectifs partisans.
Économie : La fragilité persistante de l’économie libanaise face aux pressions externes et à l’immobilisme interne
La dépréciation continue de la livre libanaise et ses répercussions
La livre libanaise poursuit sa chute inexorable sur les marchés, exacerbant les difficultés quotidiennes des citoyens. Selon Al Liwa’ du 4 avril 2025, la monnaie nationale a franchi de nouveaux seuils critiques, perdant encore de sa valeur face au dollar américain. Cette dépréciation constante alimente une spirale inflationniste qui affecte tous les secteurs de l’économie, de l’alimentation à l’énergie. Les ménages peinent à couvrir leurs besoins essentiels, alors que les prix des produits importés ne cessent de grimper, conséquence directe de la dépendance du Liban aux marchés extérieurs pour ses approvisionnements.
Nahar du même jour souligne que cette situation engendre un climat d’inquiétude généralisée au sein de la population. Les commerçants font état d’une baisse drastique de la consommation, tandis que les importateurs doivent jongler avec des coûts d’achat multipliés par trois ou quatre selon les catégories de biens. Le quotidien indique que plusieurs entreprises envisagent désormais de réduire leurs activités, voire de fermer temporairement, incapables de répercuter sur leurs clients la totalité de la hausse des prix.
De son côté, Al Akhbar précise que le secteur énergétique est particulièrement touché. Les coupures d’électricité sont devenues monnaie courante, contraignant les entreprises à recourir à des générateurs privés, eux-mêmes alimentés par un carburant de plus en plus coûteux. Ce cercle vicieux renforce la pression sur les prix et mine la compétitivité des produits libanais, déjà pénalisés par la volatilité du marché des changes.
Les milieux d’affaires face aux incertitudes internationales
La pression extérieure, notamment celle émanant des États-Unis, suscite des interrogations profondes dans les milieux économiques libanais. Al Joumhouriyat du 4 avril 2025 rapporte que les sanctions économiques supplémentaires envisagées par Washington en cas d’absence de coopération du Liban sur certains dossiers sensibles font planer la menace d’un isolement financier accru. Les chefs d’entreprise redoutent une paralysie des circuits bancaires, déjà restreints par les contrôles sur les transferts internationaux.
Al Akhbar confirme ces inquiétudes en précisant que plusieurs institutions financières libanaises peinent à maintenir leurs relations avec les banques correspondantes à l’étranger. La défiance croissante vis-à-vis du système bancaire libanais complique les transactions commerciales et freine l’accès aux financements internationaux indispensables pour soutenir les entreprises locales.
Dans le même registre, Ad Diyar du 4 avril 2025 rapporte que les restrictions imposées par les banques sur les retraits en devises étrangères alimentent la colère des déposants. De nombreux citoyens dénoncent l’impossibilité d’accéder à leurs économies, ce qui aggrave la perte de confiance envers le système financier national. Ce climat délétère nuit également aux investissements, pourtant essentiels pour espérer relancer la croissance.
L’impact de la guerre commerciale mondiale sur l’économie libanaise
La guerre commerciale déclenchée par les États-Unis sous la présidence de Donald Trump n’épargne pas le Liban. Selon Al Sharq Al Awsat du 4 avril 2025, les nouvelles taxes imposées par Washington sur les produits étrangers ont un effet d’entraînement sur les prix des importations au Liban, pays largement dépendant des marchés internationaux pour son approvisionnement en matières premières et biens de consommation.
Al Liwa’ précise que la flambée des prix mondiaux de certaines denrées stratégiques, telles que le blé et le sucre, se répercute immédiatement sur le marché libanais, provoquant une hausse des coûts de production et des prix à la consommation. Les entreprises agroalimentaires locales, déjà fragilisées par la hausse des coûts énergétiques, peinent à maintenir leur compétitivité face à cette nouvelle donne économique mondiale.
Nahar, dans son édition du 4 avril 2025, met en évidence l’effet de ces tensions commerciales sur la balance commerciale du Liban. Le déficit commercial du pays s’accroît dangereusement, creusé par la hausse des prix des importations et la faiblesse des exportations, limitées par des contraintes logistiques et des coûts de production prohibitifs.
La stagnation des réformes et les attentes des bailleurs de fonds
Face à ces défis, les réformes économiques structurelles attendues par les bailleurs de fonds internationaux peinent à voir le jour. Al Akhbar du 4 avril 2025 critique l’immobilisme du gouvernement de Nawaf Salam, soulignant que les promesses de rationalisation des dépenses publiques et de lutte contre la corruption tardent à se concrétiser. Le quotidien observe que les premières initiatives du gouvernement n’ont pas suffi à convaincre les donateurs, qui réclament des mesures plus audacieuses pour restaurer la confiance.
Nahar partage ce constat et ajoute que les partenaires financiers du Liban conditionnent désormais toute aide supplémentaire à des réformes profondes du secteur public, y compris la restructuration du secteur de l’électricité et la révision des politiques fiscales. Le quotidien rappelle que sans ces réformes, le Liban restera exclu des grandes enceintes de financement international.
Al Joumhouriyat souligne que le gouvernement de Nawaf Salam s’efforce de trouver un équilibre délicat entre les impératifs de réforme et la nécessité de préserver la paix sociale dans un pays déjà profondément fracturé par les crises successives. Le Premier ministre insiste sur le fait que des réformes trop brutales risqueraient de provoquer des troubles sociaux majeurs.
La montée de la précarité et l’érosion de la classe moyenne
La détérioration de la situation économique se traduit également par une montée rapide de la précarité. Nida’ Al Watan du 4 avril 2025 constate une augmentation alarmante du nombre de ménages vivant sous le seuil de pauvreté. Les ONG locales tirent la sonnette d’alarme face à l’explosion des besoins d’assistance alimentaire et médicale.
Al Quds confirme cette tendance et rapporte que la classe moyenne, longtemps considérée comme le pilier de la stabilité du pays, est désormais menacée d’effondrement. Le journal décrit des familles contraintes de réduire leurs dépenses de santé et d’éducation pour faire face à l’inflation galopante.
Al Akhbar met en avant le fait que cette érosion de la classe moyenne compromet les perspectives de relance économique à moyen terme. Une société où la majorité des citoyens lutte pour satisfaire ses besoins essentiels est peu propice à la consommation et à l’investissement, moteurs traditionnels de la croissance.
Justice : Enquêtes financières, affaires criminelles et attentes de réformes dans un climat de défiance
Enquête sur les avoirs de Riad Salameh et ses ramifications internationales
L’affaire Riad Salameh, ancien gouverneur de la Banque du Liban, continue d’alimenter la chronique judiciaire libanaise. Selon Al Akhbar du 4 avril 2025, les investigations sur ses avoirs personnels et ceux de ses proches se poursuivent avec la collaboration de plusieurs juridictions européennes. Le journal précise que les autorités judiciaires libanaises ont reçu de nouveaux éléments de la part de la Suisse et de la France concernant des comptes bancaires supposés liés à Salameh, alimentant les soupçons de détournements de fonds publics.
Al Joumhouriyat, également daté du 4 avril 2025, rapporte que le juge d’instruction chargé du dossier envisage d’émettre de nouveaux mandats d’amener contre des collaborateurs de Salameh, soupçonnés d’avoir facilité les transferts de capitaux vers l’étranger. Cette avancée judiciaire est perçue comme un test de la volonté des autorités libanaises de mener jusqu’au bout la lutte contre la corruption endémique qui gangrène les institutions publiques.
Al Sharq du 4 avril 2025 souligne que l’affaire prend désormais une dimension hautement politique. Les soutiens de Salameh au sein de l’establishment politique libanais tentent de freiner l’enquête, craignant qu’elle ne débouche sur des révélations compromettantes pour plusieurs figures influentes du pays. Cependant, la pression internationale, notamment européenne, pousse la justice libanaise à agir avec plus de célérité.
Affaires de corruption dans les nominations publiques
Au-delà du cas emblématique de Salameh, la corruption continue de gangrener les processus de nomination dans les administrations publiques. D’après Al Akhbar du 4 avril 2025, les premières décisions du gouvernement de Nawaf Salam en matière de nominations ont suscité de vives critiques. Plusieurs postes clés auraient été attribués sur des bases clientélistes, alimentant le sentiment de défiance envers l’exécutif.
Nahar du même jour mentionne que des plaintes ont été déposées auprès des instances judiciaires compétentes concernant des irrégularités dans les appels à candidatures pour certains postes administratifs. Le quotidien précise que des soupçons pèsent sur la manipulation des critères de sélection pour favoriser des candidats proches de personnalités politiques influentes.
Ad Diyar, dans son édition du 4 avril 2025, rapporte que le président Joseph Aoun a exhorté les autorités judiciaires à enquêter avec rigueur sur ces affaires. Il a déclaré que « la transparence et la redevabilité doivent prévaloir dans toutes les décisions administratives », réaffirmant son engagement en faveur de la bonne gouvernance.
Pressions sur l’appareil judiciaire et attentes de réforme
La lenteur des procédures judiciaires est une autre source de frustration pour la population. Selon Al Joumhouriyat, le gouvernement de Nawaf Salam fait face à des appels croissants pour réformer le système judiciaire, souvent critiqué pour sa politisation et son inefficacité. Le Premier ministre a réaffirmé son intention de « renforcer l’indépendance de la justice » afin de rétablir la confiance des citoyens dans l’état de droit.
Al Sharq du 4 avril 2025 décrit un climat de défiance généralisée envers les tribunaux, exacerbée par la perception que la justice demeure à deux vitesses : rapide pour les citoyens ordinaires, mais excessivement lente dès lors que des personnalités influentes sont mises en cause. Ce sentiment est amplifié par les retards accumulés dans les procès pour corruption qui, selon Al Sharq Al Awsat, traînent depuis plusieurs années sans verdict clair.
Al Quds du même jour fait état d’une mobilisation croissante de la société civile pour exiger des réformes profondes du système judiciaire. Des organisations non gouvernementales appellent à la mise en place d’un mécanisme indépendant de surveillance des juges, afin de garantir l’impartialité des décisions de justice et de lutter contre les pressions politiques exercées sur la magistrature.
Affaires criminelles récentes : meurtres dans la Bekaa et à Beyrouth
Le système judiciaire libanais est également mis à rude épreuve par la recrudescence de crimes violents sur le territoire national. Al Liwa’ du 4 avril 2025 relate un double homicide survenu dans la région de la Bekaa, où deux membres d’une même famille ont été abattus dans des circonstances encore floues. L’affaire est actuellement entre les mains des enquêteurs, qui privilégient la piste d’un règlement de comptes lié à des conflits fonciers.
Nida’ Al Watan du même jour évoque pour sa part une série de meurtres survenus dans les quartiers sud de Beyrouth, alimentant l’inquiétude des habitants. Selon le quotidien, ces crimes s’inscrivent dans un contexte de tensions locales exacerbées par la précarité économique et les rivalités entre bandes armées.
Les autorités judiciaires ont promis des investigations approfondies pour élucider ces affaires. Al Sharq rapporte que le président Joseph Aoun a ordonné aux forces de sécurité de renforcer leur présence dans les zones sensibles et d’appuyer pleinement les magistrats dans la conduite des enquêtes.
La détention provisoire et les délais judiciaires dénoncés par les ONG
Enfin, la question des détentions provisoires prolongées reste au cœur des critiques adressées au système judiciaire libanais. Selon Al Quds du 4 avril 2025, plusieurs ONG dénoncent la situation de centaines de détenus maintenus en prison sans jugement depuis des mois, voire des années, en violation des normes internationales relatives aux droits de l’homme.
Le journal précise que ces organisations humanitaires appellent à une réforme urgente du code de procédure pénale pour limiter la durée des détentions provisoires et garantir un traitement équitable des personnes privées de liberté. Elles insistent également sur la nécessité de renforcer les capacités des tribunaux pour résorber les retards accumulés dans le traitement des dossiers.
Al Akhbar souligne que la détention prolongée sans procès équitable alimente le ressentiment populaire et porte atteinte à la crédibilité des institutions judiciaires. Pour restaurer la confiance, des experts plaident pour la création de chambres spécialisées dans le traitement des affaires en souffrance, afin d’accélérer le rythme des jugements et de désengorger les prisons.
Société : La population libanaise sous tension entre précarité croissante et solidarité communautaire
La montée inexorable de la pauvreté dans le pays
Le Liban continue de s’enfoncer dans une spirale de précarité qui affecte l’ensemble de la population. Selon Al Akhbar du 4 avril 2025, la crise économique prolongée a drastiquement réduit le pouvoir d’achat des Libanais, entraînant une paupérisation généralisée. De nombreuses familles auparavant considérées comme appartenant à la classe moyenne basculent désormais sous le seuil de pauvreté, incapables de faire face à la flambée des prix des biens de première nécessité.
Nida’ Al Watan du même jour confirme cette tendance en signalant que les associations caritatives enregistrent une augmentation significative des demandes d’aide alimentaire et médicale. Les files d’attente devant les centres de distribution de vivres s’allongent, reflétant l’ampleur de la détresse sociale. Al Quds met en lumière l’impact de cette crise sur les enfants, précisant que de plus en plus de foyers sont contraints de retirer leurs enfants de l’école pour des raisons économiques.
La dégradation des conditions de vie est également accentuée par les coupures d’électricité récurrentes. Al Akhbar précise que l’accès à l’énergie est devenu une préoccupation majeure pour les ménages, contraints de recourir à des générateurs privés dont le coût ne cesse d’augmenter. Ce phénomène aggrave encore la précarité des familles les plus modestes, déjà éprouvées par la hausse des loyers et des prix des denrées alimentaires.
Difficultés d’accès aux soins et aggravation des inégalités sanitaires
La situation du secteur de la santé est tout aussi préoccupante. D’après Nahar du 4 avril 2025, de nombreux hôpitaux peinent à maintenir leurs activités en raison du coût prohibitif des fournitures médicales importées et du manque criant de financement public. Les patients sont de plus en plus souvent contraints de reporter des interventions chirurgicales ou de renoncer à des traitements essentiels faute de moyens financiers.
Al Liwa’ corrobore ce constat en rapportant que les pharmacies connaissent des ruptures fréquentes de stock, notamment pour les médicaments vitaux. Cette pénurie, aggravée par les restrictions sur les transferts internationaux de devises, met en danger les personnes souffrant de maladies chroniques qui dépendent d’un approvisionnement régulier en médicaments.
Dans ce contexte, les inégalités d’accès aux soins se creusent dangereusement. Les citoyens les plus aisés peuvent encore se tourner vers des établissements privés coûteux, tandis que la majorité de la population doit se contenter de structures publiques sous-financées, ou de l’aide d’organisations humanitaires qui peinent elles-mêmes à répondre à la demande croissante.
Mobilisation des ONG face à la crise humanitaire
Face à cette détresse sociale généralisée, la société civile tente de pallier les défaillances de l’État. Selon Al Quds, les ONG locales multiplient les campagnes de solidarité pour venir en aide aux plus vulnérables. Les distributions de repas chauds et de colis alimentaires se sont intensifiées, notamment dans les quartiers défavorisés de Beyrouth et dans les régions rurales du nord du pays.
Ad Diyar du 4 avril 2025 met en avant le rôle crucial des réseaux communautaires qui s’organisent pour mutualiser les ressources et apporter un soutien matériel aux familles en détresse. Ces initiatives citoyennes permettent de maintenir un minimum de cohésion sociale dans un contexte de fragmentation croissante de la société libanaise.
Al Joumhouriyat signale toutefois que les capacités d’intervention des ONG sont limitées par le manque de financements internationaux et la complexité des procédures administratives imposées par les autorités. Les organisations humanitaires appellent à une simplification des formalités et à un soutien accru de la part des donateurs pour faire face à l’urgence sociale.
Impact des pénuries d’électricité sur la vie quotidienne
Les pénuries d’électricité affectent tous les aspects de la vie des Libanais. Al Akhbar décrit un quotidien marqué par des coupures prolongées qui paralysent les activités économiques et dégradent la qualité de vie des ménages. Les générateurs privés, devenus indispensables, sont désormais inaccessibles pour de nombreuses familles en raison du coût élevé du carburant.
Al Joumhouriyat précise que les coupures d’électricité perturbent également le fonctionnement des écoles, obligeant parfois les établissements à réduire leurs horaires ou à fermer temporairement. Cette situation compromet gravement la continuité de l’éducation, déjà fragilisée par la crise sanitaire mondiale et les difficultés économiques.
Les artisans et commerçants, quant à eux, voient leurs activités plombées par ces interruptions d’énergie. Al Sharq rapporte que de nombreux ateliers de production artisanale ont dû suspendre leurs opérations, entraînant des pertes financières considérables pour les petites entreprises locales qui constituent pourtant l’épine dorsale de l’économie informelle libanaise.
La scolarisation menacée par la crise prolongée
La scolarisation des enfants libanais est l’une des principales victimes collatérales de la crise. Al Sharq du 4 avril 2025 indique que de nombreuses familles ne parviennent plus à payer les frais de scolarité, même dans les établissements publics qui, faute de budget suffisant, peinent à offrir des services de qualité.
Al Akhbar souligne que les enseignants sont eux aussi frappés de plein fouet par la crise. Les retards de paiement des salaires se multiplient, démotivant le personnel éducatif et fragilisant davantage le système scolaire. Les syndicats d’enseignants menacent d’intensifier les mouvements de grève si des solutions concrètes ne sont pas rapidement trouvées.
Nida’ Al Watan rapporte que la déscolarisation massive risque de créer une génération perdue, privée des compétences nécessaires pour participer à la reconstruction du pays. Les experts cités par le quotidien appellent à un plan d’urgence national pour sauver l’année scolaire et garantir le droit à l’éducation pour tous les enfants libanais.
Tensions sociales accrues dans les quartiers sensibles
La détérioration des conditions de vie alimente également les tensions sociales dans certaines zones sensibles. Nida’ Al Watan du 4 avril 2025 signale une recrudescence des violences urbaines dans les quartiers sud de Beyrouth, où les affrontements entre groupes rivaux se multiplient sur fond de crise économique et de compétition pour les ressources.
Al Liwa’ décrit une situation similaire dans les camps de réfugiés palestiniens, où le manque d’opportunités économiques et l’exaspération des jeunes alimentent les tensions communautaires. Les forces de sécurité tentent de contenir les débordements, mais la précarité ambiante rend la tâche particulièrement ardue.
Selon Al Quds, des initiatives locales émergent pour désamorcer ces tensions, avec des médiateurs communautaires qui interviennent pour prévenir les conflits et promouvoir le dialogue entre les différentes factions. Ces efforts restent cependant insuffisants pour enrayer une dynamique de violence alimentée par la désespérance sociale.