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Sans gouvernement, l’économie libanaise plonge dans l’incertitude

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L’échec des négociations du 6 février 2025 pour la formation du gouvernement libanais a eu des conséquences immédiates sur l’économie du pays. Entre la dévaluation rapide de la livre libanaise, l’incertitude des investisseurs et l’aggravation de la crise sociale, cet épisode politique a encore fragilisé une économie déjà exsangue.

Une nouvelle dévaluation de la livre libanaise

Dès l’annonce de l’impasse politique, la réaction des marchés a été immédiate. Selon Ad Diyar (7 février 2025), le taux de change sur le marché noir a connu une chute brutale. Cette dévaluation rapide est perçue comme une réaction de panique des marchés face à l’incapacité du pays à se doter d’un gouvernement stable.

Al Joumhouriyat (7 février 2025) rapporte que la volatilité du taux de change a immédiatement eu des répercussions sur le pouvoir d’achat des Libanais. Les prix des biens de consommation courante, notamment les produits alimentaires et le carburant, ont subi une hausse soudaine en raison de l’effondrement de la monnaie nationale​.

Selon Al Liwa’ (7 février 2025), les bureaux de change ont suspendu leurs transactions pendant plusieurs heures face à l’afflux de demandes de dollars. De nombreux Libanais, inquiets d’une nouvelle spirale inflationniste, ont tenté d’échanger leurs livres libanaises contre des devises étrangères, accentuant ainsi la pression sur le marché​.

Une réaction mitigée du secteur bancaire

Le secteur bancaire, déjà en crise depuis 2019, a réagi avec prudence à cette nouvelle impasse politique. Selon Al Bina’(7 février 2025), plusieurs banques ont restreint les retraits en devises étrangères et renforcé les contrôles sur les transferts à l’étranger​.

D’après Alquds (7 février 2025), la Banque du Liban n’a pas encore annoncé de mesures d’urgence pour stabiliser la monnaie. Cependant, des sources bancaires indiquent que des discussions internes seraient en cours pour éviter une nouvelle crise de liquidité​.

Al Sharq Al Awsat (7 février 2025) précise que la communauté internationale surveille de près l’évolution de la situation financière du Liban. Le FMI, qui conditionne son aide à la mise en place de réformes structurelles, pourrait durcir sa position si le blocage politique persiste​.

L’impact sur les importations et la consommation

L’instabilité du taux de change a un effet direct sur les importations, essentielles pour l’économie libanaise. Selon Al Nahar (7 février 2025), les entreprises importatrices ont exprimé leur inquiétude face à l’incertitude des prix. Certains fournisseurs étrangers exigeraient désormais des paiements en devises fortes à l’avance, ce qui complique l’approvisionnement du marché local​.

Nida’ Al Watan (7 février 2025) rapporte que plusieurs chaînes de supermarchés ont revu leurs tarifs à la hausse dans les heures suivant l’effondrement de la monnaie. Les produits de première nécessité, tels que le pain, l’huile et le lait, ont connu une augmentation de 15 à 20 % en une seule journée, accentuant la pression sur les ménages libanais​.

Des perspectives économiques inquiétantes

Les experts économiques s’accordent à dire que sans un gouvernement stable, la situation économique du Liban risque de se détériorer encore davantage. Selon Al Akhbar (7 février 2025), l’absence de réformes bloque l’accès aux aides internationales, notamment celles du FMI et de la Banque mondiale​.

D’après Al Liwa’ (7 février 2025), les prévisions économiques pour 2025 sont alarmantes. Si la crise politique se prolonge, l’inflation pourrait dépasser 300 %, aggravant encore la pauvreté et l’insécurité alimentaire dans le pays​.

Selon Al Sharq Al Awsat (7 février 2025), les entreprises étrangères hésitent à investir au Liban en raison du manque de visibilité politique. Plusieurs contrats d’infrastructures, notamment dans le secteur énergétique, sont actuellement en suspens dans l’attente d’un gouvernement capable de prendre des décisions stratégiques​.

Les réactions politiques et économiques

Face à cette situation, plusieurs acteurs économiques et politiques ont réagi. Joseph Aoun, Président de la République, a appelé à la reprise rapide des discussions pour éviter une détérioration supplémentaire de la situation financière. Selon Al Bina’, il aurait rencontré des représentants du secteur bancaire pour évaluer les mesures à prendre​.

Nawaf Salam, le Premier ministre désigné, n’a pas encore fait de déclaration officielle sur l’impact économique de l’échec des négociations. Selon Alquds, son entourage indique qu’il reste déterminé à former un gouvernement malgré les obstacles actuels​.

De son côté, Naim Kassem, secrétaire général du Hezbollah, devrait s’exprimer prochainement sur la situation. Al Nahar précise que le parti chiite considère l’aggravation de la crise économique comme un levier politique dans les négociations en cours​.

Quelles solutions pour sortir de l’impasse ?

Selon Nida’ Al Watan, plusieurs options sont envisagées pour stabiliser la situation financière. Certains experts plaident pour une intervention de la Banque du Liban afin de freiner la dévaluation. D’autres estiment qu’un consensus politique est indispensable pour restaurer la confiance des investisseurs​.

Al Akhbar souligne que des discussions pourraient être relancées avec le FMI pour obtenir un programme d’aide conditionné à des réformes strictes. Toutefois, sans un gouvernement en place, ces négociations restent au point mort​.

En attendant, les Libanais doivent faire face à une nouvelle période d’incertitude, avec une monnaie en chute libre et un pouvoir d’achat en berne. L’issue de la crise politique sera déterminante pour l’avenir économique du pays.

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Newsdesk Libnanews
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