Depuis le 1er mai 2025, les relations entre Donald Trump et Benyamin Netanyahu se sont considérablement tendues. Des sources sécuritaires israéliennes indiquent que le président américain a mis un terme aux échanges directs avec le Premier ministre israélien, estimant que ce dernier tentait de manipuler l’administration américaine sans fournir de feuille de route claire sur Gaza, l’Iran ou les milices pro-iraniennes dans la région. Cette rupture marque un point de bascule entre deux alliés historiques, de plus en plus désalignés sur les priorités stratégiques au Proche-Orient.
Dans ce climat déjà explosif, une source diplomatique non identifiée du Golfe a affirmé que Donald Trump s’apprêterait à reconnaître un État palestinien lors du sommet États-Unis–Conseil de Coopération du Golfe, prévu à Riyad à la mi-mai. Selon cette source, la reconnaissance exclurait toute participation du Hamas. À ce stade, aucun élément officiel ne permet de confirmer cette déclaration, et la prudence s’impose. La Maison Blanche n’a formulé aucun commentaire. Il s’agit donc, pour l’heure, d’une rumeur, relayée par la presse et non confirmée par les autorités américaines.
Cette perspective soulève toutefois de nombreuses interrogations. En particulier, la position passée de Donald Trump sur Gaza continue de faire polémique. Il avait laissé entendre à plusieurs reprises qu’un transfert massif de population hors de Gaza pourrait constituer une « solution durable » au conflit. Dès lors, une possible reconnaissance d’un État palestinien par l’administration Trump, sans Gaza ou sans ses habitants actuels, poserait une question majeure de droit international et de légitimité territoriale.
En parallèle, la France a quant à elle clairement officialisé son intention. Emmanuel Macron a déclaré publiquement que la France est prête à reconnaître l’État de Palestine dans les prochaines semaines, probablement dès juin 2025, dans le cadre d’une initiative internationale plus large. Cette reconnaissance française, assumée par le président en personne, vise à relancer le processus de paix sur la base d’une solution à deux États et à créer un levier diplomatique vis-à-vis d’Israël et des pays arabes.
À Jérusalem, cette orientation provoque une levée de boucliers. Netanyahu a exprimé à plusieurs reprises son refus catégorique d’une reconnaissance unilatérale. Début mai, une source gouvernementale israélienne a averti que si Paris allait de l’avant, Israël pourrait annexer des pans entiers de la Cisjordanie, notamment les colonies les plus importantes. Cette menace, déjà brandie dans le passé, prend cette fois une tournure plus concrète dans un contexte d’impasse diplomatique totale.
Ainsi, alors que la position de la France est officielle, directe et publique, celle des États-Unis reste floue, incertaine et sujette à caution. Les rumeurs sur une reconnaissance conditionnelle de la Palestine par Trump s’ajoutent à des déclarations ambigües passées sur Gaza, laissant planer un doute sur la cohérence de la stratégie américaine dans la région. Pour les Palestiniens comme pour les États de la région, c’est moins l’annonce qui importe que les contours réels — géographiques, politiques et humains — de ce que Washington entendrait reconnaître.