Alors que l’école favorise l’initiation et la pratique de l’autonomie, l’autorité bienveillante et le chantage affectif prévalent encore au sein de nos familles. Un père de mon pays annonce à son fils une règle de vie courante : “fais ce que je demande et puis tu pourras faire ce que tu veux”.

Des générations durant, le libanais a considéré le fait accompli comme un mode de communication correspondant à l’ordre des choses. Pour rester tranquille et ne pas recevoir des remarques désobligeantes, il va cultiver la frustration par le silence tacite, le langage formel et les apparences obligées.

La transparence, le faire face et la poursuite d’un vrai dialogue sont souvent considérés comme de la provocation alors qu’une ferme résolution ne souligne qu’une prise de décision avec des attitudes et des comportements conséquents. La méconnaissance de ses souffrances et de ses intolérances va conduire le libanais à se révolter.

Cependant, va t-il enfin se décider à ne plus cumuler des dépendances néfastes au gré du suivisme toxique et chercher des solutions intrapersonnelles et inter-communautaires, afin de sauvegarder la cohérence qui nous reste ? Ou bien va t-on se suffire de réagir si justement aux résolutions gravement tardives, aux justificatifs incessants, aux dénis systématiques et à aux accusations stériles de nos élus ?

Pour écrire autrement une nouvelle page au pays des Cèdres, il s’agira de vouloir sérieusement composer un changement de mentalité et passer de l’impensable au possible ! Sinon, pris dans cet engrenage infernal, il nous reste l’exemple des personnes fidèles aux rapports proprement humains et responsables. Elles ne vont attendre la permission de quiconque pour persévérer dans leurs légitimes parcours !