Source: https://www.indexmundi.com/agriculture/?country=lb&commodity=wheat&graph=imports

Il circule des chiffres concernant l’importation du blé au Liban avec une explosion de ces importations à partir de 2019… Ces mêmes chiffres, dont certains figurent parmi ceux publiés par la Banque du Liban, sont utilisés pour accuser les syriens de contrebande vers la Syrie notamment en regard de la présence de nombreux réfugiés devant les boulangeries, des réfugiés souvent plus nombreux que les libanais eux-même.

Pour mettre les choses au clair, ne n’est pas le blé qui arrive dans les boulangeries qui fait l’objet de contrebande, il sert à la consommation locale pour les personnes résidantes au Liban qu’elles soient de nationalité libanaise, syrienne, palestinienne et autres.

Par ailleurs, cette augmentation intervient d’ailleurs à partir de 2015 comme on peut le constater par rapport aux chiffres alors qu’une importante communauté de réfugiés syriens s’est installée au Liban. Il s’agit donc d’une consommation locale par cette communauté de réfugiés dont le nombre de personnes est estimée à 1.5 millions de personnes et non d’une exportation comme tel comme nous pouvons l’entendre sur certains réseaux sociaux.

Aussi, le blé qui est exporté vers la Syrie est principalement d’origine libanaise et il est réexporté par les céréaliers libanais parce que la Banque du Liban ne subventionne que le blé importé et non le blé local. Les céréaliers libanais préfèrent ainsi à leur tour exporter vers la Syrie pour obtenir des devises étrangères et non des livres libanaises. Encore une fois la Banque du Liban est à mettre en cause, puisqu’elle ne semble pas mettre en place une politique de préférence nationale et préfère donc dépenser ses dollars à l’étranger au lieu qu’ils bénéficient localement.

L’autre point essentiel, si la consommation locale a augmenté, il y a évidemment la part des réfugiés syriens au Liban qui sont essentiellement des réfugiés non pas politiques mais économiques mais aussi le fait que le paquet de pain était encore l’une des rares denrée encore financièrement accessible à l’essentiel de la population libanaise qui se prive de viande et d’autres types de nutriments à cause de l’inflation liée à l’augmentation de la masse monétaire. De facto, cela augmente évidemment la demande pour le pain alors qu’en parallèle la demande pour d’autres types de nourriture a diminué.

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