De la finance et du trading de pétrole brut, Philip Moufarrige, quadragénaire, passe avec joie à la terre et à la production de noix de macadamia. Il grandit à Londres et travaille à la City pendant dix sept ans chez ICAP, une société de courtage de pétrole. «L’informatisation du métier, depuis six, sept ans ne laissait plus beaucoup de challenges» explique-t-il ; «cela devenait un peu ennuyeux ».
Un de ses clients, Emvest, un fond d’investissements agricoles lui évoque un jour son souhait de se désengager d’un investissement que la société avait effectué en Afrique du Sud, dont elle souhaite se désengager pour des raisons de risque politique principalement. Il s’agit d’une usine de production de noix de macadamia. Philippe Moufarrige est tenté par l’acquisition. Il se rend plusieurs fois à Mpumalanga, dans la région de la Rivière Blanche, durant cinq mois, pour explorer le terrain : parler avec les agriculteurs, investiguer l’usine, les équipements. «Je n’en ai même pas parlé avec ma femme» révèle-t-il, pour ne pas être influencé, l’aventure entrepreneuriale étant plus risquée que les métiers hautement rémunérateurs de la finance.
Il s’entretient aussi avec des clients potentiels, notamment américains, sachant que les Etats Unis constituent le premier marché pour les noix de macadamia. Le trader y a de nombreux contacts de même qu’en Europe. Il s’aperçoit ainsi qu’il peut jouer le rôle d’intermédiaire ici aussi, entre agriculteurs et clients, et prend la décision de se porter acheteur auprès du fonds, lequel lui accordera des facilités de paiement. Philip Moufarrige avance seulement 25% du prix au départ et se met d’accord avec le vendeur sur un échéancier.
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