Des volontaires distribuant de la nourriture dans les quartiers de Mar Mikhael et de Gemmayzeh. Crédit Photo: François el Bacha pour Libnanews.com

Le cloisonnement du système politique libanais persiste alors que l’état des gens empire. Une transformation des corps et les ravages intimes transparaissent de plus en plus à travers des regards hagards. Que de personnes rongés par la désolation, amaigris considérablement et parfois suicidaires circulent parmi nous !

Ces ombres cohabitent avec l’angoisse permanente et hésitent même à sortir de l’abîme alors que des supposés répondants s’occupent à défendre la susceptibilité de l’égo et la préservation des ententes tacites.

Cependant, il suffit d’observer l’état des gens pour savoir que le pays qui pourrait aller en “enfer” n’a rien à voir avec des dirigeants vissés à leurs nœuds. Depuis la dévastation de Beyrouth et souvent bien avant, les individus se parlent sans s’écouter, des conducteurs passent à gauche rien que pour méditer, le sénior ne se soucie plus de s’adapter à un présent mort car ce qui existe est un souvenir du pays où planait la douce insouciance entre la mer et les montagnes. Cette mémoire du bon vieux temps, nous rappelle aussi que le pays des Cèdres est encore ultimement celui de La Bible car l’état démocratique cogite encore sur la correspondance citoyenne. 

Pour un temps presque magique le rêve de chacun devenait réalisable alors qu’aujourd’hui les gens vidés financièrement n’osent franchir la porte d’un supermarché pour entreprendre un achat indispensable. La priorité est celle de dormir entre deux murs et un toit qui demeurent suspendus au cortège médiatique de nombreuses ONG. Beaucoup de jeunes plient bagage pour d’autres cieux car ils ne supportent les accusations répétées sans une justice indépendante et un lendemain fictif.

Ce tableau  surréaliste a été normalisé au cours des générations successives. Il est encore composé d’ensembles semblables, des familles et des communautés qui persistent au nom des traditions à perpétuer l’auto-suffisance. Ces contextes ont en commun, la manipulation de l’autorité et la hantise d’une transparente citoyenneté !