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​Liban : le Hezbollah conditionne le dialogue sur son désarmement au retrait israélien​

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Un refus catégorique de dialoguer avec les soutiens d’Israël

Le Hezbollah a, par la voix de son député Hassan Fadlallah, fermement rejeté l’idée d’un dialogue sur ses armes avec ceux qui ne considèrent pas Israël comme un ennemi. Ce positionnement est sans ambiguïté. Selon Fadlallah, engager une discussion avec des parties qui, selon ses mots, « promeuvent et justifient les agressions israéliennes », serait contraire à la logique, à l’intégrité et au patriotisme libanais.

Accusant les États-Unis de mener une campagne orchestrée contre la résistance, le député du Hezbollah a ainsi souligné que le mouvement n’acceptera aucun compromis avec ceux qui soutiennent ou légitiment les attaques israéliennes sur le Liban. Cette déclaration reflète la méfiance profonde du Hezbollah envers une partie de la communauté internationale, perçue comme hostile à sa cause.

Cette position tranche radicalement avec les attentes de certains acteurs internationaux, mais elle s’inscrit dans la continuité des prises de position historiques du Hezbollah, qui considère Israël comme son principal adversaire stratégique dans la région.

Le dialogue avec le président Joseph Aoun envisagé sous conditions

Cependant, le Hezbollah ne ferme pas totalement la porte au dialogue sur la question de son désarmement. D’après les informations disponibles, le mouvement chiite se montre prêt à engager des discussions avec le président Joseph Aoun. Cette ouverture est envisagée dans le cadre précis d’une stratégie nationale de défense.

Toutefois, cette volonté de dialogue est assortie de conditions strictes. Le Hezbollah exige, en effet, qu’Israël retire ses forces du sud du Liban et cesse immédiatement ses frappes et violations du territoire libanais. Cette exigence, qui constitue un préalable non négociable pour le Hezbollah, s’inscrit dans la dynamique régionale tendue entre les deux parties.

Le président Aoun, de son côté, a réaffirmé que le désarmement du Hezbollah ne pourra être obtenu que par le dialogue et non par la force. Il a également reconnu que le mouvement avait montré, jusque-là, « beaucoup de souplesse, de flexibilité et de coopération sur la question des armes. »

Ces propos traduisent la volonté du président libanais d’ouvrir une voie pacifique et inclusive pour traiter le dossier sensible du Hezbollah, qui constitue un enjeu de souveraineté nationale autant qu’un facteur d’équilibre politique intérieur.

Un mécanisme de dialogue inédit avec la participation de Berri et Salam

Le dialogue envisagé entre le président Aoun et le Hezbollah ne prendra pas la forme des conférences nationales qui avaient été organisées par le passé. Selon des informations rapportées par la presse, une nouvelle approche est en cours d’élaboration pour permettre des échanges plus efficaces et pragmatiques.

Il s’agira d’un mécanisme spécifique de dialogue, impliquant non seulement le président Aoun, mais aussi le président du Parlement Nabih Berri et le Premier ministre Nawaf Salam. Cette formule, conçue pour éviter les écueils des conférences élargies, devrait permettre de faciliter les discussions et d’aboutir à des résultats concrets.

Les sources proches du dossier indiquent que ce mécanisme bénéficie du soutien tant du Hezbollah que de ses adversaires politiques. Ce consensus relatif est perçu comme un signe encourageant en faveur d’une solution pacifique à la question des armes du Hezbollah.

Le processus devrait être activé après les vacances, ouvrant la voie à une démarche pragmatique fondée sur la compréhension mutuelle et la prise en compte des défis que traverse actuellement le Liban. L’objectif affiché est de parvenir à une résolution réaliste de la question du désarmement, dans un contexte marqué par des tensions régionales accrues.

Le Hezbollah revendique des avancées significatives dans la reconstruction

Parallèlement aux débats sur le désarmement, le Hezbollah poursuit ses efforts de reconstruction dans les zones touchées par le conflit avec Israël. Hassan Fadlallah a affirmé que le mouvement avait déjà achevé 80 % des projets d’abris et de restauration des zones dévastées.

Malgré ce qu’il qualifie de « tentatives d’obstruction », le Hezbollah affirme maintenir le cap et appelle l’État libanais à assumer ses responsabilités dans la reconstruction des infrastructures civiles détruites. Cette déclaration souligne la volonté du mouvement de jouer un rôle central dans la réhabilitation du pays, tout en plaçant la responsabilité finale sur les autorités étatiques.

La restauration des bâtiments et des infrastructures civiles constitue en effet un enjeu crucial pour la stabilité sociale et économique du Liban, qui a été gravement affecté par plus d’une année de guerre avec Israël.

Les pressions internationales sur la reconstruction conditionnée au désarmement

Sur le plan international, la reconstruction du Liban fait également l’objet de fortes pressions. Le ministre des Affaires étrangères du Liban, Youssef Rajji, a révélé que le pays a été clairement informé par l’envoyée spéciale américaine pour le Moyen-Orient, Morgan Ortagus, que la reconstruction des zones détruites ne serait possible que si le Hezbollah était désarmé.

Cette position exprimée par les États-Unis ajoute une dimension politique majeure au dossier de la reconstruction, reliant directement le futur du redressement libanais à la question sensible du désarmement du Hezbollah.

Cependant, Hassan Fadlallah a fermement rejeté cette conditionnalité. « Nous refusons de lier la reconstruction à toute autre chose », a-t-il déclaré, affirmant la position du Hezbollah selon laquelle l’aide à la reconstruction ne doit pas dépendre de considérations politiques ou militaires.

Cette divergence de vues entre le Hezbollah et les États-Unis souligne la complexité du dossier libanais, où les enjeux sécuritaires, politiques et humanitaires sont étroitement imbriqués.

Un équilibre précaire entre souveraineté et réalités géopolitiques

La situation actuelle illustre la fragilité des équilibres internes au Liban. D’un côté, le président Aoun cherche à privilégier la voie du dialogue pour résoudre la question des armes du Hezbollah, tout en reconnaissant la complexité de la tâche. De l’autre, le Hezbollah pose des conditions claires et refuse toute pression internationale qui l’obligerait à désarmer sans garanties de sécurité.

Le mécanisme de dialogue impliquant le président du Parlement et le Premier ministre pourrait constituer une avancée significative, à condition que toutes les parties s’engagent dans un esprit constructif. Ce format resserré est perçu comme plus efficace qu’une conférence nationale élargie, souvent critiquée pour son manque de résultats tangibles.

Par ailleurs, la question de la reconstruction reste un levier de pression majeur entre les acteurs internes et externes. Les déclarations de Morgan Ortagus reflètent la stratégie américaine visant à conditionner l’aide à des avancées politiques et sécuritaires, stratégie que le Hezbollah rejette catégoriquement.

Les prochaines étapes du dialogue après les vacances

Les informations disponibles indiquent que le mécanisme de dialogue sera activé après les vacances. Cette échéance laisse entrevoir une période de tractations intensives entre les différentes parties prenantes.

Le contexte régional et les récents développements sur le terrain pèseront lourdement sur les discussions à venir. Le Hezbollah, affaibli par plus d’un an de guerre avec Israël, semble toutefois disposé à envisager des compromis, sous réserve que ses lignes rouges soient respectées.

Pour le Liban, cette séquence sera déterminante. Elle pourrait marquer soit le début d’un apaisement durable, soit une nouvelle période d’incertitude si les négociations venaient à échouer.

La communauté internationale, et notamment les États-Unis, restera particulièrement attentive à l’évolution de ce dialogue, qui conditionne en grande partie l’aide à la reconstruction et la stabilisation du pays.

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Newsdesk Libnanews
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