Le Conseil de l’Ordre des Médecins du Liban à Beyrouth a fermement condamné l’attentat qui a frappé de nombreux citoyens libanais, dont des médecins, à la suite de l’explosion de dispositifs de communication sans fil (pagers) le 17 septembre 2024. Cet acte, considéré comme un des pires attentats technologiques de l’histoire récente du Liban, a été qualifié de « violation flagrante des normes, lois et conventions internationales », dépassant « toutes les limites de l’horreur », selon le communiqué officiel du Conseil.
Un outil vital pour les médecins pris pour cible
Les pagers, couramment utilisés par les médecins comme moyen de communication sécurisé dans le cadre de leur travail, ont été gravement affectés par cette attaque. Le Conseil a rappelé que ces appareils sont essentiels pour assurer la coordination entre les professionnels de santé et les hôpitaux dans tout le pays. « Cette attaque ne se limite pas à une agression contre les membres du Hezbollah, elle touche directement les civils et les infrastructures médicales, constituant un assaut contre les droits fondamentaux de l’Homme, y compris le droit à la vie et à la sécurité », a affirmé le Conseil dans son communiqué.
Une atteinte grave aux droits humains et à la sécurité des civils
Le Conseil de l’Ordre a dénoncé cette attaque comme une violation des droits de l’Homme, notamment en raison de l’utilisation généralisée des pagers par des médecins et des travailleurs de la santé. « Cet attentat constitue une grave infraction aux conventions internationales qui protègent les civils et les personnels médicaux, même en temps de guerre », a ajouté le communiqué. Le Conseil a souligné que ces violations exacerbent la crise humanitaire au Liban, déjà fragilisé par une situation économique et sécuritaire désastreuse.
Fermeture symbolique et appel à la mobilisation
En signe de protestation et de deuil, le Conseil de l’Ordre des Médecins a déclaré une journée de deuil national ce mercredi, annonçant la fermeture de ses bureaux à l’exception des services nécessaires à l’approvisionnement en médicaments. « Nous nous engageons à maintenir la disponibilité des médicaments vitaux pour protéger la santé publique et assurer la continuité des soins », a précisé le Conseil.
En parallèle, les médecins ont été appelés à rejoindre leurs postes en respectant le plan d’urgence établi pour soigner les nombreux blessés. « Nous présentons nos plus sincères condoléances aux familles des victimes, et nous prions pour le prompt rétablissement des blessés. Nos capacités médicales et sanitaires sont pleinement mobilisées pour répondre à cette crise », a ajouté le Conseil.
Contexte et bilan
Cette attaque cybernétique, largement attribuée à Israël, a ciblé des dispositifs de communication utilisés par les membres du Hezbollah ainsi que par des civils, dont de nombreux médecins. Plus de 3 000 personnes ont été blessées et au moins 9 personnes, dont une enfant, ont perdu la vie. Les hôpitaux libanais, déjà en difficulté à cause de la crise économique, sont débordés par l’afflux de blessés. Le gouvernement libanais a convoqué une réunion d’urgence et s’efforce de coordonner une réponse internationale pour gérer cette situation.
Le Premier ministre Najib Mikati a promis de porter plainte auprès des Nations Unies pour dénoncer cette attaque en tant que violation de la souveraineté libanaise. En attendant, la situation reste extrêmement tendue dans tout le pays, et les hôpitaux continuent de recevoir des victimes dans un contexte de saturation des infrastructures de santé.