lundi, juin 16, 2025

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Les négociations nucléaires entre les États-Unis et l’Iran et la menace israélienne

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Depuis le 12 avril 2025, des pourparlers indirects, médiés par Oman, opposent les États-Unis et l’Iran pour encadrer le programme nucléaire de Téhéran. L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) estime que l’Iran enrichit aujourd’hui son uranium à 60 %, un niveau proche du seuil militaire de 90 %. En mars 2025, l’AIEA faisait état de près de 275 kg d’uranium à 60 %, quantité qui, en théorie, suffirait à produire plusieurs armes si un enrichissement supplémentaire avait lieu. Washington, représenté par l’émissaire Steve Witkoff, propose une levée progressive des sanctions en échange d’un contrôle strict du cycle d’enrichissement. Téhéran, lui, revendique un usage exclusivement civil de sa filière et refuse tout démantèlement intégral.

La posture d’Israël

Benjamin Netanyahu considère le programme iranien comme une menace existentielle. Il exige non seulement l’évacuation de l’intégralité du stock d’uranium enrichi, mais aussi la destruction des sites de Natanz, Fordo et Ispahan. D’après des sources américaines et israéliennes, l’État hébreu prépare des plans d’intervention militaire en cas d’échec des négociations. Cette « fenêtre d’opportunité » reposerait sur les récents succès militaires d’Israël, selon une déclaration de l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant le 10 mai 2025. Le Figaro rapportait le 21 mai que des frappes punitives étaient envisagées si l’accord final n’était pas jugé satisfaisant.

Relations tripartites Washington–Téhéran–Tel-Aviv

La politique américaine, sous la présidence de Donald Trump, conjugue pression maximale et ouverture diplomatique. Lors de la visite de Netanyahu à la Maison-Blanche le 7 avril 2025, Trump a temporairement écarté une action militaire israélienne, préférant laisser une chance aux négociations. Néanmoins, des désaccords subsistent quant à la nature de l’accord : les États-Unis accepteraient un programme limité et surveillé, qu’Israël refuse catégoriquement. Par ailleurs, les frictions se sont accentuées autour de la gestion des otages israélo-américains détenus par le Hamas, crispant davantage la relation Trump–Netanyahu.

La riposte iranienne

Téhéran accuse Israël de vouloir saboter le processus diplomatique. Le 21 avril 2025, le porte-parole Esmaeil Baghaei a dénoncé une « coalition » ourdie par Tel-Aviv pour faire échouer les discussions. L’Iran maintient que l’arrêt total de ses activités d’enrichissement constitue une « ligne rouge » qu’il ne franchira pas, affirmant le caractère civil de son programme nucléaire.

Les défis opérationnels d’une attaque

Les sites de Natanz et Fordo sont protégés : Natanz dispose de vastes halls souterrains, Fordo est encastré dans une montagne. Une frappe exigerait des munitions à pénétration profonde — telles que les GBU-57 américaines — et probablement un appui logistique que Washington n’est pas certain de fournir.

Conséquences potentielles

Une attaque israélienne pourrait déclencher des représailles via le Hezbollah au Liban ou les Houthis au Yémen, et inciter l’Iran à accélérer clandestinement son enrichissement. À plus grande échelle, Moscou pourrait intervenir diplomatiquement ou militairement aux côtés de Téhéran. En outre, une telle action risquerait de perturber les exportations pétrolières iraniennes et de faire monter les prix du baril sur les marchés internationaux.

Le rôle du renseignement

La CIA et le Mossad surveillent de près les capacités nucléaires iraniennes et les préparatifs de Tel-Aviv. Des interceptions suggèrent que l’Iran cache une partie de son stock d’uranium. Par le passé, l’opération cybernétique Stuxnet a démontré la capacité conjointe de ces services à frapper les centrifugeuses iraniennes sans recourir à l’usage de la force aérienne.

Dynamiques régionales et enjeux d’otages

La question des otages israélo-américains détenus par le Hamas complique le tableau. Netanyahu lie leur libération à sa stratégie militaire, tandis que Trump reste sceptique sur l’efficacité d’une intervention armée pour obtenir des concessions. Les négociations indirectes menées par le Qatar avec le Hamas n’ont jusqu’à présent abouti à aucun progrès substantiel.

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Newsdesk Libnanews
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