Rebondissement dans l’affaire Mecattaf, nom de la société de courtier en devise, avec une plainte déposée par 2 associations “Cri des déposants” et “Unité” pour falsification de données numériques.

Les plaignants, à savoir Joseph Khoury, Victor Soma et Pierre Al-Dawalibi, ont ainsi déposé une nouvelle plainte devant le juge d’instruction de la Bekaa, Amani Salameh pour les crimes d’usurpation d’identité d’expert, violation du secret bancaire, atteinte à l’intégrité des données numériques, exposition aux institutions financières de l’État , extorsion, menaces et atteinte à l’autorité de l’État, dans le contexte du vol et de la manipulation des données qui auraient pu prouver la culpabilité, selon eux de la société et de ses dirigeants dans le cadre de la manipulation de la parité de la livre libanaise et de détournements de fonds obtenus par l’établissement de la Banque du Liban via la SGBL.

Selon les plaignants, cette nouvelle plainte vise à soutenir également la Procureur de la République du Mont-Liban, la juge Ghada Aoun et ses adjoints face au Conseil supérieur de la magistrature et de l’Inspection judiciaire dans le cadre d’une procédure lancée par le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, son frère et les banques et les sociétés impliquées visant à l’écarter de ce dossier.

Ils notent ainsi que l’ordre du procureur de la république, le juge Ghassan Oweidat de lever les scellées de l’établissement Mecataff début 2021 ont ainsi permis d’altérer les preuves.

Une enquête débutée en mai 2020 suite à des manipulations du cours de la livre libanaise

Pour rappel, le directeur des opérations monétaires de la Banque du Liban Mazen Hamdan avait été arrêté en mai 2020 par les autorités judiciaires en compagnie de responsables du syndicat des agents de change qui avaient alors accusés le gouverneur de la Banque du Liban de complicité. Mazen Hamdan était alors accusé d’avoir mené des opérations pour le compte de la BDL retirant des dollars du marché au lieu d’en injecter pour tenter de faire baisser la pression sur la Livre Libanaise. Egalement, la directrice de la commission de contrôle bancaire, Maya Dabbagh a été mise en examen pour des motifs similaires dans ce même dossier. 

Le PDG de la SGBL Antoine Sehnaoui serait également impliqué dans cette affaire. 

Pour rappel, Michel Mecattaf est décédé le 18 mars dernier officiellement d’une crise cardiaque. Il avait été accusé, dans le cadre des dossiers présents sur la table de la procureur du Mont Liban, d’avoir permis le transfert de sommes importantes à l’étranger au bénéfice d’hommes politiques alors qu’un contrôle informel des capitaux avait été mis en place par les banques libanaises.

Plusieurs perquisitions en avril 2021 avaient alors visé ses bureaux amenant à un bras-de-fer entre la juge Ghada Aoun et le procureur de la république, Ghassan Oweidat.

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