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Un gouvernement sous haute pression : Nawaf Salam promet des réformes pour sauver le Liban

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Une nouvelle équipe gouvernementale sous la présidence de Joseph Aoun

Le Secrétaire général du Cabinet, le juge Mahmoud Makkieh, a officiellement annoncé la formation du nouveau gouvernement libanais dirigé par Nawaf Salam, le premier sous la présidence de Joseph Aoun. Ce dénouement marque l’aboutissement d’intenses négociations entre les différentes forces politiques, notamment sur la question du cinquième ministre chiite, un point de blocage majeur entre le Premier ministre désigné et le tandem Hezbollah-Amal.

Après plus de deux ans sans gouvernement fonctionnel, cette annonce ouvre une nouvelle phase politique pour le Liban, mais les défis restent considérables. Dans sa première déclaration, Nawaf Salam a insisté sur la nécessité d’un gouvernement de réformes et de sauvetage, affirmant que seules des réformes profondes permettront de garantir la sécurité et la stabilité du pays.

Voir la composition du nouveau gouvernement

Un compromis politique après de longues tractations

Les discussions ayant mené à la formation de ce gouvernement ont été marquées par de fortes tensions entre les différentes factions politiques. L’un des derniers obstacles concernait la désignation du cinquième ministre chiite, une revendication clé du Hezbollah et du mouvement Amal. Cet enjeu a nécessité deux jours de consultations intensives avant qu’un accord final ne soit trouvé, permettant enfin l’annonce officielle du cabinet.

Malgré cette résolution, la composition du gouvernement repose sur un fragile équilibre entre technocrates et figures politiques traditionnelles. Nawaf Salam, qui incarne une ligne plus indépendante et réformatrice, devra composer avec des ministres issus des partis établis, ce qui pourrait limiter sa marge de manœuvre dans la mise en œuvre des changements nécessaires.

Des priorités économiques et sociales urgentes

Ce gouvernement prend ses fonctions alors que le Liban fait face à une crise économique sans précédent, marquée par l’effondrement de la livre libanaise, une inflation incontrôlée et l’effondrement des services publics. L’enjeu majeur pour Nawaf Salam sera de relancer les négociations avec le Fonds monétaire international (FMI), condition essentielle pour obtenir un soutien financier international.

Parmi les réformes attendues, plusieurs dossiers restent sensibles :

  • La restructuration du secteur bancaire, toujours paralysé depuis l’effondrement de 2019.
  • La lutte contre la corruption, un engagement de Salam qui risque de se heurter aux résistances des élites politiques.
  • La stabilisation monétaire, alors que la monnaie nationale continue de perdre de sa valeur.
  • L’amélioration des services de base, notamment l’électricité et l’eau, aujourd’hui en état de délabrement.

Le Premier ministre a réaffirmé que sans réformes profondes, il n’y aura ni sécurité ni stabilité pour le Liban, soulignant l’urgence d’agir.

Un climat politique toujours instable

Malgré l’accord sur la formation du gouvernement, la situation politique libanaise reste fragile et imprévisible. Plusieurs dossiers risquent de provoquer de nouvelles tensions entre les différentes factions, notamment les relations avec les puissances régionales et la gestion de la politique de défense.

Les observateurs s’interrogent sur la durée de vie de ce gouvernement, car si les réformes promises ne sont pas mises en œuvre rapidement, la pression populaire et les désaccords internes pourraient entraîner une nouvelle crise gouvernementale.

Un test pour Nawaf Salam

Le Liban est à un tournant décisif. Nawaf Salam, qui arrive au pouvoir avec un discours réformateur, devra prouver qu’il est capable de résister aux pressions politiques et d’imposer une nouvelle dynamique. Sa légitimité dépendra de sa capacité à obtenir des résultats concrets rapidement, notamment sur les questions économiques et sociales.

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Newsdesk Libnanews
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