Une personne – identifié comme Mohammed Charif – a été blessée dans des heurts avec les forces de sécurité intérieure à proximité du siège de la Banque Audi dans le quartier de Bab Idriss au centre-ville de Beryouth dans une marche à l’appel des groupes “Muttahidoun” et “Sarkhat Al-Moudi’een”.
Cette marche visait à dénoncer à la fois le gel des dépôts privés et le plan du gouvernement visant à faire absorber l’essentiel des pertes du secteur bancaire aux déposants et non aux actionnaires des banques.
Pour rappel, l’association des banques libanaises a instauré de manière unilatérale un contrôle informel des capitaux dès novembre 2019. Cependant, des transferts à l’étranger de fonds détenus par des personnalités de premier plan se sont poursuivis depuis alors que la majorité des déposants continue à ne pas pouvoir accéder à leurs dépôts.
Depuis différents scandales ont touché le secteur bancaire et notamment même le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé, dont le rôle est normalement de réguler le système. Il lui serait reproché d’avoir bénéficié de la possibilité de transférer des fonds à l’étranger voire même, selon la justice suisse, française, luxembourgeoise et allemande, d’avoir détourné des montants importants de la Banque du Liban, avec la complicité de 6 établissements bancaires locaux.
Outre les déposants, le FMI lui-même a fortement critiqué le plan du gouvernement Mikati décrit par certains comme le gouvernement du parti des banques, le premier ministre lui-même détenant une part importante au sein d’un établissement bancaire.
Le plan Mikati prévoit un processus liratification et de faire supporter aux déposants le poids des pertes du secteur bancaire. Des 104 milliards de dépôts en dollars, le plan Mikati ne prévoit de restituer en dollars que 25 milliards de dollars sur une période de quinze ans pour les comptes de moins de 150 000 USD, soit une somme équivalente actuellement à un peu plus de 6 000 USD par an, qui seront en plus impacté par une dévaluation de 93% au cours de ces mêmes années.
