Contre l’usage du nom de Malek Bennabi à des fins islamo-affairistes

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Note de la rédaction www.madaniya.info : Malek Bennabi, penseur algérien, a étudié les problèmes de civilisation en général et ceux du Monde mususlman en particulier. Il était fortement imprégné de la culture arabo-musulmane et occidentale. On lui doit un concept sur la «colonisabilité» concept concernant les sociétés en décadence, c’est-à-dire celles qui ont perdu leur dynamique sociale et sont ainsi en état de faiblesse structurelle qui agit comme un appel à la colonisation étrangère, terme qu’il utilisera dans son livre “Les conditions de la renaissance”.

TRIBUNE LIBRE (1)

En partenariat avec Madaniya.info – Les réunions organisées ces derniers temps sur Malek Bennabi ont suscité beaucoup d’intérêt, en raison du prestige de ce grand penseur et du regain d’intérêt pour son oeuvre, notamment après les « printemps » arabes.

Mais ces rencontres posent de sérieux problèmes, en raison des doutes sur leur organisateur et des interrogations sur ses véritables intentions.

Tel ce jeune, (dont nous tairons le nom par charité) aidé dans ses velléités de recherches sur Bennabi parce qu’il était apparemment animé d’une assez bonne volonté culturelle. Et il se fait facilement charmeur quand il veut se faire aider.

Mais il a vite montré que son sens de l’intrigue et sa volonté de dresser les uns contre les autres l’emportaient chez lui sur la volonté d’amélioration intellectuelle et morale que recquiert une bonne recherche sur Bennabi.

Il avait commencé par détériorer sa propre image quand il était à l’IIIT de Saint-Ouen, où il joua à l’apprenti-syndicaliste réclamant un droit de regard sur la gestion (financière, surtout) de cet établissement à problèmes.

C’est l’ébruitement des montants des financements dont bénéficiait le directeur de cet « institut » qui semble avoir sensibilisé ce jeune étudiant aux possibilités de gagner de l’argent au nom de l’Islam.

« L’institut » a dû fermer à cause notamment d’une grande opacité financière, si propice aux enrichisements individuels. Jusqu’à la fermeture, l’actuel organisateur des réunions payantes sur Bennabi n’a pas cessé d’intriguer, sans doute pour avoir un strapontin avec la nouvelle direction. Il s’est totalement investi dans ces agissements aux dépens de ses études.

Ces calculs furent contrariés par la fermeture définitive de l’IIIT. Ne s’avouant pas vaincu, cet éternel étudiant fait parler de lui en prenant la tête d’une « Académie française » pour dispenser des cours payants sur Internet.

Il savait se faire tout sucre et miel pour convaincre des enseignants confirmés de se laisser filmer pour diffuser leurs cours auprès d’une jeunesse avide de connaissances sur l’Islam, mais ignorant tout de la virtuosité en matières d’intrigues du nouvel « académicien » qui prétend enseigner avant d’avoir terminé ses études.

Il dit lui-même s’être inscrit à l’université de Strasbourg pour les poursuivre. Il a choisi cette ville de province où l’on est moins renseigné sur ses antécédents islamo-affairistes et, surtout, sur les soupçons de plagiats auxquels il n’a pas hésité à se livrer dans ce qu’il a rédigé sur Bennabi.

Cette délocalisation semble obéir aussi à des calculs sur les possibilités de financements publics de ses douteuses activités, jugées plus grandes en zone concordataire.

Mais son agressivité avec tous ceux qui ne donnèrent pas suite à ses invitations à faire fonctionner son « académie » pose désormais un problème à ceux qui acceptèrent de diriger sa « recherche » (des crédits?). S’il s’est vraiment repenti pour se consacrer enfin à ses études, cela honorerait son directeur de recherche.

Mais si ce professeur ne lui signifie pas la nécessité de rompre avec la mentalité qui était à l’origine de ses agissements passés, cette incription équivaudrait à une caution apportée par une institution prestigieuse et un enseignant reconnu à des pratiques douteuses et très éloignées de l’élévation d’esprit qu’exige un travail de recherche et qui devrait aller de pair avec tout discours sur l’islam.

L’utilisation du nom de Bennabi pour collecter de l’argent montre hélas que cet apprenti-islamo-affairiste persiste dans son égarement qui lui vaut encore des frictions avec tous ceux qui découvrent ses manipulations.

Il montre qu’il maîtrise mal ses nerfs avec tous ceux qui commencent découvrir sa mégalomanie. Ils n’hésitent pas à brandir ses muscles avec quiconque subodore ses relents de charlatanisme. Ses nerfs et ses muscles semblent le dispenser de faire fonctionner ses méninges qui sont plus utiles à une recherche désintéressée.

«Zakatou al ilmi nachrouhou. Wa khayrou al ouloumi anfa’ouha. Wa anfa’ou al ouloumi allati tou’allamou fi sabili allahi» … (l’aumône du savoir, c’est sa diffusion ; le meilleur des savoirs, c’est le plus utile ; et le plus utile des savoirs, c’est celui qui mène à Dieu-et s’enseigne gratuitement)…

Quiconque voudrait se conformer à ce principe de l’éthique musulmane est amené à encourager toute initiative d’éducation populaire désintéressée pour endiguer la multiplication des «Instituts»-pompe-à-fric.

Dans la présentation qu’il fait de lui-même, le promoteur de la nouvelle “Académie” fait croire qu’il chercherait en premier de veiller à initier une pédagogie de l’Islam en France par la promotion d’une éducation populaire désintéressée. Mais ses agissements prouvent exactement le contraire.

Et son usage éhonté du nom de Bennabi fait partie des «charlatanismes de toutes les espèces, de l’espèce Zaïm notamment» que le grand penseur a passé toute sa vie à dénoncer.

Tribune libre co-signée des quatre organisations suivantes
  • L’Association des Amis de Malek Bennabi
  • Le groupe de travail sur la pensée de Bennabi
  • La société d’études et de recherches sur la politique de civilisation
  • Le Comité chargé de préparer le colloque international sur l’actualité de la pensée de Bennabi
ReneNaba
René Naba | Journaliste, Ecrivain, En partenariat avec https;//www.Madaniya.info Français d’origine libanaise, jouissant d’une double culture franco arabe, natif d’Afrique, juriste de formation et journaliste de profession ayant opéré pendant 40 ans au Moyen Orient, en Afrique du Nord et en Europe, l’auteur dont l’expérience internationale s’articule sur trois continents (Afrique Europe Asie) a été la première personne d’origine arabe à exercer, bien avant la diversité, des responsabilités journalistiques sur le Monde arabo-musulman au sein d’une grande entreprise de presse française de dimension mondiale.

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