Je parle d’un altruisme, un faux altruisme, où le don – un geste apparemment libre et gratuit- oblige celui qui le reçoit de donner en retour ou tout simplement de perdre une part de sa dignité.
Je parle d’un altruisme qui vise à construire le pouvoir, le patronage, la réciprocité mais surtout l’interdépendance exercés dans des domaines divers, notamment la politique, la société et la religion.
Je parle d’un monde de dons – des pots-de-vin – où se créent des obligations de reconnaissance et des formes d’amitiés élaborant une terre fertile aux pratiques corruptives.
Je parle d’un égoïsme sous-jacent où la tendance à aider les démunis est motivée par des désirs et des bénéfices sociaux.
Je parle de ces nombreuses personnes ‘stars’ qui, via leurs réseaux sociaux, nous montrent leurs actes altruistes, leurs collaborations avec diverses ONG et leurs engagements auprès de diverses causes sociales dans le seul but de nous vendre une image, de nous convaincre de leur bonté.
C’est ce que font la plupart des politiciens et des stars de mon pays : ils essaient de nous faire comprendre que l’épidémie du coronavirus et la crise économique et humanitaire dans laquelle plonge le Liban ne s’anéantissent que par leur amabilité, et que la vie des Libanais affligés est impossible sans eux.
GMM