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Le 1er mai est un jour férié au Liban, connu sous le nom de “Fête du Travail” mais également début du mois marial.

C’est une journée où les travailleurs et les syndicats se rassemblent pour célébrer les droits des travailleurs et revendiquer de meilleures conditions de travail.

Cependant, ces dernières années, la situation économique et politique difficile du Liban a rendu cette fête plus amère pour de nombreux travailleurs. La crise économique qui a commencé en 2019 a entraîné une inflation galopante, une perte de pouvoir d’achat et une augmentation du chômage:

  1. Perte de pouvoir d’achat : L’inflation a considérablement augmenté, ce qui a entraîné une perte de pouvoir d’achat pour de nombreux Libanais. Les prix des denrées alimentaires, des médicaments et des carburants ont également augmenté de manière significative. Selon les dernières données disponibles de la Banque centrale du Liban, le taux d’inflation annuel pour le mois de mars 2023 était de 201,8 %. Cela signifie que le coût de la vie a augmenté de manière significative pour les Libanais, car les prix des biens et des services ont considérablement augmenté. Côté office des statistiques dépendant du conseil des ministres, le taux d’inflation a augmenté de plus de 260%.
    Depuis, la dollarisation décidée des prix d’un certain nombre de secteur est néfaste est à abouti à une nouvelle dépréciation du pouvoir d’achat. En effet, la dollarisation est un désavantage dans un pays comme le Liban, car cela signifie que les prix sont fixés en dollars américains plutôt qu’en monnaie locale. Cela peut entraîner plusieurs problèmes, notamment :
    Perte de souveraineté monétaire : Dans un pays où les prix sont dollarisés, la politique monétaire est souvent contrôlée par une autre nation, à savoir les États-Unis, qui émettent la monnaie en question. Cela peut réduire la capacité des autorités du pays à agir en matière de politique monétaire et à ajuster les taux d’intérêt ou la quantité de monnaie en circulation.
    Impact sur l’emploi et les revenus : Si les prix sont en dollars, les salaires locaux seront également en dollars. Cela peut avoir un impact négatif sur les travailleurs qui reçoivent des salaires en monnaie locale, car cela peut réduire leur pouvoir d’achat, notamment s’ils doivent convertir leur monnaie en dollars pour acheter des produits importés.
    Risque de change : La dollarisation des prix peut également augmenter le risque de change pour les entreprises locales qui doivent acheter des produits importés. Si la monnaie locale se déprécie par rapport au dollar, cela peut augmenter le coût des importations et réduire la rentabilité des entreprises.
    Dépendance aux importations : Si les prix sont dollarisés, cela peut encourager les entreprises à importer davantage de produits plutôt que de produire localement. Cela peut entraîner une dépendance accrue aux importations, ce qui peut affecter la sécurité alimentaire et énergétique du pays.
  2. Chômage : La crise économique a entraîné une augmentation du chômage. De nombreuses entreprises ont dû fermer leurs portes, ce qui a entraîné la perte d’emplois pour de nombreux travailleurs. Selon une étude publiée par la Banque mondiale en novembre 2021, près de 55 000 entreprises ont fermé leurs portes au Liban entre 2019 et 2020. Depuis, on ignore combien d’autres entreprises ont été touchées par une crise qui perdure. Cette étude a également révélé que la crise économique avait entraîné une baisse de 60 % de la productivité et de 50 % des profits des entreprises restantes.
  3. Pauvreté : Le taux de pauvreté a considérablement augmenté au Liban. Aujourd’hui 85% de la population vit sous le seuil de pauvreté et plus de 40% sous le seuil de pauvreté extrême. De nombreuses familles ont du mal à subvenir à leurs besoins de base, comme la nourriture, le logement et les soins de santé, comme le soulignent de nombreux rapports.
    Par ailleurs, les dernières augmentations des salaires au sein de la fonction publique et du secteur privé sont des mesures démagogiques et non des mesures apportant une solution à la problématique de la pauvreté:
    Si les salaires augmentent plus rapidement que la production de biens et de services, cela peut entraîner une augmentation des coûts de production, qui peut être répercutée sur les prix des produits finis.
    En effet, selon les données du Fonds monétaire international (FMI), le PIB du Liban a connu une forte contraction en 2020, avec une baisse estimée de 25% par rapport à l’année précédente. Cette baisse est principalement due à la crise financière qui a entraîné une dévaluation importante de la monnaie nationale, une inflation élevée, une réduction des dépenses de consommation et une baisse de la production industrielle. Depuis la situation s’est encore dégradée et aucune perspective de relance économique existe aujourd’hui faute de réforme du système financier.
    Cela peut entraîner une hausse des prix des biens et services, ce qui peut entraîner une augmentation de l’inflation. Dans certains cas, cela peut entraîner une spirale inflationniste où les travailleurs demandent des hausses de salaire pour compenser la hausse des prix, ce qui entraîne à nouveau une hausse des coûts de production et des prix
  4. Difficultés d’accès aux soins de santé : La crise économique a eu un impact sur le système de santé libanais. De nombreux hôpitaux manquent de médicaments, de matériel médical et de personnel. Les Libanais ont donc du mal à accéder aux soins de santé, notamment suite à l’arrêt des subventions accordées à un certain nombre de médicaments jugés non essentiels ou encore le fait que les hôpitaux éprouvent de nombreuses difficultés en raison de la régulation de leurs tarifs alors que les importateurs de médicaments et d’équipements ont dollarisé les prix de leurs marchandises.
  5. Migration : De nombreux Libanais ont été contraints de quitter leur pays en raison de la crise économique. Ils cherchent du travail et des opportunités ailleurs, ce qui entraîne une fuite des cerveaux et une perte de talents pour le Liban, comme régulièrement dénoncés par les organisations internationales. Par ailleurs, cette émigration fait parti des facteurs ayant également amené à la crise économique.

De plus, les conditions de travail au Liban ont souvent été critiquées pour leur manque de sécurité et de protection pour les travailleurs, en particulier pour les travailleurs migrants.

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