A chaque attentat, chaque camp politique libanais va de son explication.
Ainsi pour le camp de l’ancienne majorité, l’attentat survenu au Sud Liban contre des membres du contingent italien de la FINUL serait lié à la situation insurrectionnelle en Syrie, alors que pour leurs adversaires, cela ne peut qu’un message israélien.
Pourtant, les précédents attentats contre la FINUL, souvenons-nous de celui ayant visé le contingent espagnol en 2007 alors que l’Armée Libanaise combattait le groupuscule terroriste du Fatah al Islam, ou encore celui qui a visé en janvier 2008, étaient le fait de groupes terroristes sunnites, islamiques et proches d’Al Qaida. Il ne s’agissait donc ni de la Syrie à priori pour des raisons d’ordre idéologique, ni d’Israël pour des raisons évidentes que nous n’élaborerons même pas. Il ne s’agit donc ni d’une première fois, ni d’une dernière fois, mais les précédents nous éloignent forcément de cette interprétation quelque peu enfantine conduite notamment par certains députés dont Machnouk.
La publication d’un article du journal Al Liwaa nous en apprend un peu plus aujourd’hui, puisqu’on y apprend l’arrestation de 3 libanais et de 2 palestiniens, ainsi qu’un information à soulignée mais peu développée, celle d’une tentative de tir de Katioucha sur le Nord d’Israël, bien entendu à partir du Sud Liban. Cela n’est pas sans rappeler que des précédentes tentatives d’ignifuger un conflit entre l’état hébreu et le mouvement chiite, avaient été conduits par des groupuscules sunnites hébergés dans les nombreux camp palestiniens, zones de non-droit ou les forces de sécurité libanaise n’osent entrer – on peut citer Ein Helwé en particulier avec l’Ansar Islam, Jund el Cham, etc… – , il s’agit de faire d’une pierre, 2 coups, avec une tentative de se débarrasser du Hezbollah, faire place net et profiter donc du chaos qui s’en suivrait, dans l’intérêt de ces extrémistes. Il s’agit également de combattre d’une manière indirecte l’état hébreu. Cette stratégie est dans la droite ligne des discours de Ben Laden, la FINUL étant décrite comme des croisés, tout comme d’ailleurs Israël et les chiites et le Hezbollah comme des infidèles.
L’ironie de l’Histoire est que parfois des intérêts bien convergents se font donc entre les ennemis historiques, qui ont tout intérêt à ne pas laisser ses groupuscules terroristes prendre à leur compte, ce jeu mortel.