mercredi, avril 30, 2025

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Sud Liban: Le point de la situation au lendemain d’un weekend tendu

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Le 24 mars 2025, après un week-end marqué par une escalade militaire au Liban-Sud, les dirigeants libanais ont intensifié leurs contacts diplomatiques avec Washington, Paris et les Nations unies pour éviter une frappe israélienne sur Beyrouth, selon un haut responsable libanais s’exprimant sous couvert d’anonymat. Samedi 22 mars, Israël a lancé des raids aériens sur le sud du Liban, tuant huit personnes, en réponse à des tirs de roquettes visant son territoire – les premiers depuis le cessez-le-feu du 27 novembre 2024. Alors que la situation reste volatile, les efforts diplomatiques s’accélèrent pour contenir une nouvelle spirale de violence dans un Liban déjà fragilisé.

Une escalade après des tirs de roquettes

Les tirs de roquettes, visant la colonie israélienne de Metula dans le nord d’Israël, ont été lancés depuis une zone au nord de la rivière Litani, entre les villages de Kfar Tebnit et Arnoun, à environ 30 kilomètres de la frontière. Aucun groupe n’a revendiqué l’attaque, mais le Hezbollah, affaibli par deux mois de guerre intense contre Israël (3 000 combattants tués), a nié toute implication. L’armée libanaise a démantelé trois batteries de roquettes artisanales dans la zone et arrêté deux Syriens, employés comme gardiens dans une ferme à proximité. Ces derniers ont rapporté avoir vu une voiture avec plusieurs hommes installer les lanceurs et tirer avant de fuir.

L’attaque a été qualifiée de suspecte, certains estimant qu’elle a servi les intérêts israéliens. Les auteurs auraient laissé un drapeau du Hezbollah et une photo de l’ancien chef du mouvement, Sayyed Hassan Nasrallah, près des lanceurs, suggérant une mise en scène. Israël a immédiatement intensifié ses frappes au nord de la Litani, dans le Sud et la Bekaa, ciblant des objectifs pré-identifiés, ce qui renforce l’idée qu’il a exploité l’incident à son avantage.

Une réponse israélienne menaçante

En réaction, le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a déclaré que « le sort de Metula sera le même que celui de Beyrouth », une menace explicite de frappes sur la capitale libanaise. Pendant les deux mois de guerre précédant le cessez-le-feu, Israël avait pilonné les bastions du Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth, mais aussi parfois des zones à l’intérieur de la ville, causant des centaines de morts et des destructions massives – 80 000 logements endommagés dans le Sud en 2024. Face à cette menace, le président Joseph Aoun et le Premier ministre Nawaf Salam ont multiplié les contacts diplomatiques avec la France, les États-Unis et l’ONU pour désamorcer la situation. Ces trois acteurs font partie du mécanisme de surveillance du cessez-le-feu.

Salam a insisté sur « la nécessité de contrôler la situation sécuritaire et d’empêcher de nouveaux tirs de roquettes » contre Israël, tout en appelant à une désescalade. Le cessez-le-feu stipule que seules l’armée libanaise et les Casques bleus de l’ONU peuvent être déployés au sud de la rivière Litani, le Hezbollah devant se retirer au nord et démanteler ses infrastructures militaires dans la région.

Violations israéliennes et tensions internes

Israël, qui devait retirer toutes ses forces au-delà de la Ligne bleue, frontière de facto définie par l’ONU, a manqué deux échéances fixées par l’accord et maintient cinq positions qu’il juge « stratégiques » au Liban-Sud, en violation du cessez-le-feu. Ces collines, occupées indéfiniment selon l’armée israélienne, exacerbent les tensions. Le député du Hezbollah, Ali Fayad, a dénoncé cette situation lors des funérailles d’un membre du mouvement, accusant Israël de chercher à « consolider son occupation, empêcher les habitants de retourner dans leurs villages frontaliers et cibler les civils sous des prétextes fabriqués ».

Fayad a averti que cette politique vise à « vider le Sud de ses habitants, ouvrant la voie à des changements politiques et sociaux dangereux au Liban ». Il a ajouté que « le problème n’est plus lié aux armes de la résistance, mais menace l’ensemble du pays, ses frontières, son État et sa structure », pointant une « collusion américaine et une négligence internationale ». Il a aussi critiqué certains partis libanais qui « justifient les attaques israéliennes et ignorent la souffrance des habitants du Sud, dont les maisons ont été détruites et les proches tués ».

Efforts diplomatiques pour éviter une nouvelle guerre

Dans ce contexte, la diplomatie s’active. Morgan Ortagus, envoyée spéciale adjointe des États-Unis pour le Moyen-Orient, doit arriver prochainement à Tel-Aviv pour rencontrer des responsables israéliens, dans le but de résoudre plusieurs points de friction entre le Liban et Israël. Elle préparera un cadre pour trois dossiers clés : la libération des prisonniers libanais, les points disputés le long de la Ligne bleue, et le retrait israélien des cinq positions encore occupées. Si un accord est trouvé avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, Ortagus pourrait se rendre à Beyrouth pour poursuivre les discussions. Plus tôt ce mois-ci, elle avait annoncé que les États-Unis réuniraient le Liban et Israël pour des pourparlers visant à résoudre diplomatiquement ces différends.

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Newsdesk Libnanews
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