La dernière polémique concernant le retour des réfugiés syriens présent au Liban rouvre de nombreuses plaies, les plus cruelles les unes que les autres.

Force est de constater qu’il y aurait au Liban, plus de 2 millions de réfugiés, pour une population de 4.5 millions de libanais dont beaucoup résident en réalité à l’étranger. Cette présence est d’autant plus pesante que la main d’oeuvre libanaise subit un taux de chômage de 43% selon la Présidence de la République. Ces quelques chiffres sont officieux, en l’absence de chiffres officiels qui pourraient s’avérer encore pire.

La crise économique que traverse le Liban est largement imputable aux conséquences d’une part d’une mauvaise gouvernance des fonds publics par les gouvernements qui se sont succédés depuis la guerre civile libanaise mais également par l’impact de la présence des réfugiés.

Ainsi au lieu de faire travailler des libanais, beaucoup d’entreprises préfèrent employer une main d’oeuvre plus bas-marché comme les travailleurs issus de la communauté des réfugiés, devenue une véritable 20ème communauté. Se faisant, 30 000 nouveaux diplômés chaque année, quittent le Liban pour pouvoir subvenir à leurs besoins ainsi qu’à ceux de leurs proches au lieu de contribuer à notre économie.

Pourtant le Liban aurait dû apprendre de son Histoire contemporaine avec les conséquences du conflit israélo-arabe et l’installation, la quasi-implantation des réfugiés palestiniens au Liban dont beaucoup sont venus en 1948 et dont les descendants sont toujours présents sur notre territoire, une des causes de la Guerre Civile en ayant contribué à déstabiliser les équilibres politico-religieux de notre pays au lieu d’en permettre une évolution plus pacifique. Leur présence était décrite comme étant tout aussi provisoire que celle des réfugiés syriens aujourd’hui, dans l’attente d’un règlement du conflit israélo-arabe qu’on attend encore aujourd’hui.

Nous ne pouvons nous permettre de faire une deuxième fois la même erreur qui a failli emporter le Liban dans les abîmes et le faire disparaitre. Le prix qu’on en a payé a été trop important. 100 000 morts, 17 000 personnes toujours disparues, 29 ans après la fin de la guerre civile, ce qui devrait pourtant nous faire tous parler d’une seule voix pour refuser que ce scénario ne puisse se répéter.

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