Défendre la façade ou le pouvoir de la conciliation?

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“Sur les six milles versets que compte le Coran,  à peine sept cents comportent des prescriptions légales (..). Si on se limite à ses dernières, on n’en trouve que deux cents, soit un trentième du Coran, et si on écarte de ces deux cents versets ceux qui sont abrogés par des révélations ultérieures, il n’en reste plus que quatre-vingts qui soient toujours en vigueur. …Dieu voulait que l’islam fût une religion, mais les hommes ont voulu en faire une politique.” (1 ).

La large influence américaine sur une large partie du Moyen Orient va imprégner un modèle de pragmatisme standardisé adapté aux formes et aux stéréotypies de la modernité occidentale. La thématique du progrès sera souvent associée aux variantes du confort matériel, des technologies de pointes et de l’académisme. Elle s’est faite au détriment de la précieuse maturation de la Sagesse arabe. L’accélération des rythmes “avant gardistes” pour certains a défavorisé le besoin naturel des autres pour une  nécessaire lenteur.

Elle aurait contribué à assimiler ou à refuser la “bienveillance” extérieure. Néanmoins, des chefs useront et abuseront du flux des influences étrangères pour faire perdurer des règnes instables mais dépendants de privilèges et de besoins sécuritaires. Le renforcement et la préservation de L’Islam vont perdurer dans un cadre d’interprétations perplexes et de lectures parfois, fougueuses et menaçantes. Ses gardiens vont tarder à dénoncer ouvertement les nouveaux ennemis et à alimenter un climat de ferme modération. “Voilà en effet une société avec ses structures archaïques qui a été plongée au XXe siècle, comme le monde entier, dans l’univers de la modernité. Mais alors que les pays et les peuples les plus traditionnels, comme les Japonais et les Indiens, voire les Inuits, mais aussi les Chinois et même beaucoup d’Africains, ont accepté cette modernité tout en exerçant un droit d’inventaire, le monde arabe n’a pas réglé la question. Il est resté dans l’ambiguïté.” (2)

Aujourd’hui il est menacé et gravement secoué au gré des vues, des stratégies et des mouvements djihadistes. L’objectif d’accomplir de nouvelles emprises menace radicalement la pluralité des identités vers une géopolitique nouvelle au Moyen Orient. Il a jusqu’à ce jour été perçu, exploité et prédisposé pour ses liens essentiels avec l’occident, selon la priorité de ses ressources énergétiques. Pourrait-il être considéré autrement, comme ce lieu à prémunir contre l’intolérance et à préserver urgemment, pour la réhabilitation de la coexistence dans la région? La crédibilité des Nations va t-elle se définir pour défendre la façade ou le réel pouvoir de la conciliation dans le monde?!

Joe Acoury. 

Ref:
1-Muhammad Saïd al-Ashmawy,, -L’Islamisme contre l’islam”-
2 -Boualem Sansal.

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