Le premier ministre désigné Najib Mikati aurait informé le Président de la république, le Général Michel Aoun, qu’il retirera sa candicature d’ici 3 semaines en cas d’échec à former d’ici là un nouveau gouvernement, indique le quotidien Al Joumhouria.

Aucun progrès n’est également annoncé sur ce plan, les 2 hommes se heurtant toujours sur le dossier de l’attribution des ministères de l’intérieur et de la justice, ministères clés réclamé par la communauté sunnite et revendiquées également pour la communauté chrétienne par la présidence de la république dans un contexte de prochaines élections législatives en mai 2022 et de dossiers judiciaires impliquant des proches des anciens premiers ministres voire même de Najib Mikati, lui-même.

Najib Mikati refuserait ainsi à ce qu’une alternance entre les différents portefeuilles régaliens puisse avoir lieu, soulignant par ailleurs que la communauté chiite devrait obtenir celui des finances.

Un pays sans gouvernement alors que la crise économique le touche de plein fouet

Ce dernier accuse de son côté le chef de l’état de souhaiter obtenir un tiers de blocage au sein de son nouveau cabinet, ce que réfute la présidence de la république.

Le Liban est sans gouvernement depuis la démission, le 10 août dernier, du premier ministre sortant Hassan Diab, 6 jours après l’explosion du Port de Beyrouth, sur fond d’une course pour la dissolution, soit du parlement, soit du gouvernement. Au final, le président de la chambre Nabih Berri aura raison du premier ministre Hassan Diab.

La formation d’un nouveau gouvernement est considérée comme une des conditions préalable à la relance des négociations avec le Fonds Monétaire International afin d’obtenir un déblocage de l’aide financière de la communauté internationale face à la crise économique que traverse le Liban. 

Suite à l’échec de Moustafa Adib à former un cabinet, l’ancien premier ministre Saad Hariri, qui avait pourtant démissionné suite à d’importantes manifestations en octobre 2019, s’est vu être chargé de former un nouveau gouvernement le 22 octobre 2020.

Pour tenter de débloquer la situation, l’ancien premier ministre a promis au mouvement Amal d’attribuer le portefeuille du ministère des finances à un membre de la communauté chiite. Il avait également réitéré que le Liban pouvait se passer d’un état de défaut de paiement, déniant ainsi la gravité de la crise économique cependant vécue par la population, avec 55% de celle-ci vivant désormais sous le seuil de pauvreté alors que la récession économique a atteint 29% selon certains rapports pour l’année 2020.

Cependant, les propositions de Saad Hariri d’un cabinet de 18 membres se heurtent à la présidence de la République, qui souligne que si les communautés chiites et sunnites choisissent leurs représentants, les représentants chrétiens au sein du nouveau cabinet seraient également choisis par le premier ministre désigné. Le Général Aoun estime de fait que les propositions actuelles du premier ministre contreviennent à la fois à la constitution libanaise et au pacte national.

Le 9 juillet 2021, c’est au tour de Saad Hariri d’annoncer le retrait de sa candidature 9 mois après sa nomination sur un constat d’échec des négociations avec le général Michel Aoun.

Le 26 juillet 2021, Najib Mikati est nommé par le Président de la République à l’issue des consultations parlementaires obligatoires.

août 10, 2020

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