Il était un temps où le libanais était …

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A mes compatriotes restés au pays…

Voici, mon nouvel appel du cœur que je vous dédie

* * * *

Il était un temps où le libanais n’avait pas besoin d’un visa pour aller se promener. C’est ce qu’on racontait… Aujourd’hui, ce n’est pas la peine d’en parler…

 Libanais du monde entier, partout où vous êtes éparpillés, on ne va pas le nier, le pays est anémié. Gibran de sa terre d’exilé, nous a déjà parlé. Ses écris, comme héritage, nous a légué.

Nos ancêtres au pays du cèdre se sont bien débrouillés pour nous donner terre et identité. Allons-nous oublier cette réalité ?

Au nom du sang, du patrimoine et notre fraternité, faîtes de nos passeports autre chose qu’un passager de douane, sans visa à payer.

Je m’adresse à vous peuple d’exilés. Simple citoyenne d’un pays en danger, moi aussi, comme vous exilée.

Il  y a parmi nous des hommes et des femmes qui ont quitté le pays blessés. Il  y a parmi nous des hommes et des femmes, qui se sont bien installés faisant de leur pays adoptifs une nouvelle nationalité.

Réussir à l’étranger, c’est la devise de l’immigré. Retourner au pays, gloire et succès rêvés. 12 millions, nous sommes plusieurs à être appréciés dans nos pays adoptifs et respectés. Nous serons toujours ces étrangers bien intégrés laissant leur terre natale proie aux insurgés. Allons-nous vraiment l’abandonner ?

Sous mes yeux défilent nos années. Entre nostalgie et guerres déraisonnées. Sous mes yeux défilent aussi les larmes de la joie assassinée au pays de l’enfance et l’adolescence sacrifiées. Sous mes yeux défilent vos frustrations révoltées. Le temps d’un drame de la paix exterminée, deux, trois jours après vous vous calmez…Et la vie reprend sa marche condamnée.

Mes compatriotes, je ne vais pas vous blâmer, mais je suis, comme vous, étonnée… Pourquoi les choses ne bougent pas quand on est ainsi désespéré ? Quel déclic nous manque pour être, à nouveau, rassemblé ? Le drame nous unit quand on est accablé. Et puis après ?

Dans ses écris, malheur nous a prédit, Gibran l’émigré : « Malheur à la nation divisée »

Mes compatriotes, là où que vous soyez, je fais de vous mon messager… L’heure doit sonner pour qu’on soit bien ordonné. L’heure doit sonner pour qu’un projet commun soit structuré. Et porté par nous émigrés, libanais de la diaspora. Cessez vos débats, soyez concrets. Il est tempst, l’heure a sonné !

L’idée n’est pas nouvelle mais elle fait appel, à vous, expatriés. J’appelle à vos compétences professionnelles déjà approuvées. J’appelle à vos ambitions réelles et votre volonté de mener ensemble un projet commun sans adversité.

Peu importe vos différences, à chacun sa liberté. Mais sur le papier, réflexion apportez ! Et sur le terrain action exigez !

Faites de l’union commune une idée à réaliser. C’est votre défi, c’est le mien pour un pays sauvé. Nous ne valons rien éparpillés. Et les larmes que verse chaque éploré n’auront aucun effet si nous restons là , les bras croisés, à les regarder.

L’heure a sonné ! J’appelle à votre volonté. C’est à nous d’avancer et de s’imposer. Je ne réclame rien au pays que j’ai abandonné et par la suite il m’a oubliée. C’est à moi, à chacun de nous, d’offrir notre part du marché..

Jinane Chaker-Sultani Milelli

Jinane Chaker Sultani Milelli
Jinane Chaker-Sultani Milelli est une éditrice et auteur franco-libanaise. Née à Beyrouth, Jinane Chaker-Sultani Milelli a fait ses études supérieures en France. Sociologue de formation [pédagogie et sciences de l’éducation] et titulaire d’un doctorat PHD [janvier 1990], en Anthropologie, Ethnologie politique et Sciences des Religions, elle s’oriente vers le management stratégique des ressources humaines [diplôme d’ingénieur et doctorat 3e cycle en 1994] puis s’affirme dans la méthodologie de prise de décision en management par construction de projet [1998].

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