Jusqu’où irait notre allégeance identitaire ?

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“Si vous ne vous intéressez pas à l’histoire, vous ne savez rien : Vous êtes comme une feuille qui ignore qu’elle fait partie d’un arbre.” Michael Crichton Écrivain américain (1942 – 2008)


Cette phrase de l’écrivain Michael Crichton, m’a rappelé l’ouvrage d’Amin Maalouf « Les identités meurtrières » qui, si l’on prend le temps de le relire ou le découvrir, nous parle de ces situations identitaires qui ne parlent pas exclusivement des origines de Maalouf, mais de toutes les populations du monde.

Si pour Crichton nous sommes chacun cette feuille d’un même arbre et si plusieurs arbres font partie de cette même forêt, mais alors où est le problème ?

Je n’ai pas la prétention de me comparer à Maalouf de par mes origines identitaires (ethniques, nationales, de religions et raciales), mais finalement je ne peux nier me sentir autant Égyptien, Libanais, Grec ou Italien, sans oublier un soupçon d’Irlandais lorsqu’il s’agit de mes origines. Suis-je plus égyptien que libanais, plus arabe que chrétien maronite, mais alors l’orthodoxie de mes parents maternels ou le catholicisme latin de mes grands-parents italiens ? Ma langue maternelle ? Je ne la sais pas puisque je parle couramment plusieurs langues, mais c’est l’arabe lorsque je suis au Liban, le français lorsque je vis au Québec par choix et non par alternative.

Je vibre avec chacune des populations parmi lesquelles j’ai vécu, parmi lesquelles j’ai été témoin de joie de vivre, de bouleversements, de guerres, de malheurs et de bons moments.

Je trouve vraiment désolante l’interprétation que l’on fait de cet identitarisme que l’on nous sert sur les chroniques des tabloïds et les reportages des chaines d’informations. L’on nous isole dans un contexte tellement obtus, telle la feuille qui perd sa connexion avec l’ensemble qui est son arbre, sa propre source de vie essentielle : l’humanité entière.

Les excuses et les justificatifs sont tellement nombreux pour renforcer et soutenir une vision étroite d’une fin qui ne justifie en rien cette recrudescence de pseudo-identités que j’appellerai populisme bon marché, alors que la promotion des valeurs humaines manque cruellement dans le langage et la culture du monde.

Nous sommes chacun sans aucune exception (du moins pour moi) reliés, connectés au genre humain selon l’angle ou si vous préférez l’objectif par lequel nous regardons nos conditions d’individus planétaires.

Il est temps que cessent ces visions étriquées et négatives du tri ethnique, de la pseudo-pureté raciale (notre histoire en sait grandement quelle source de malheurs cette folie nous aura coûté).

Faudra-t-il un danger commun à tous le genre humain pour que la solidarité de l’unique identitarisme possible nous unisse pour montrer que la planète, notre planète est habitée rien que par des personnes toutes égales ?

Rassurez-vous je ne tomberai pas dans l’illusoire de parler d’extra-terrestres verts, gris ou mauves, mais d’une infime particule venant de l’espace qui serait la source d’inquiétude pour tout le genre humain !

Dites ? Elle irait où votre allégeance si un tel cas se présentait ?

Nous devons cesser sincèrement de passer des années de notre vie à nous isoler de nos semblables avec pour excuses des principes qui de nos jours ont de la difficulté à survivre sainement. Cessons d’être ces feuilles d’arbre tombées sur le sol qui regrettent leur appartenance à un plus grand bien, maintenant perdu !

À la prochaine,

Michel J.B. – 2015 ©

Michel J. Boustani
Michel J Boustani, spécialiste en gestion du savoir et des connaissances. Animateur de communautés et réseaux du savoir, blogueur et promoteur de la culture citoyenne. Michel a travaillé durant 25 ans dans le domaine de l'éducation traditionnelle, la formation professionnelle et le développement de programmes d'éducation virtuelle. Vit depuis 25 ans au Canada (Montréal) - Originaire du Liban (Chouf)

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