” Dans ces conditions, devenir humain, pour l’individu, les groupes humains et l’humanité entière, c’est apprendre à maîtriser peu à peu cette animalité foisonnante et violente, c’est apprivoiser ces potentialités et canaliser ces énergies de manière à construire, avec elles plutôt que contre elles, un être humain unique et singulier, et un monde humain pacifique. C’est là un lent processus d’émergence, sans cesse à reprendre, une longue aventure pour celles et ceux qui s’y risquent, que de faire advenir l’humanité à partir de la matière brute qu’est l’animalité.

“Mais la suite du récit est également claire sur un autre point : si l’humanité se soumet à l’animal plutôt que de lui commander, loin de s’accomplir à l’image du Dieu de vie et de paix, elle se conforme plutôt à l’image de l’animal qu’elle écoute et finit par imiter. ” Extrait de L’humain face à l’animal [*]« Maîtrisez les animaux… » (Gn 1,28)André Wénin,.. Études 2002/5. 

L’année 2020 se termine ainsi que s’achève l’insouciance des retrouvailles. La vitesse décompose déjà un terreau de bonnes distances ! Celles qui nous ont servi pour  observer sans hâte, analyser sans négligence et enfin décider au sujet de ce qui se passe en soi et autour de nous. Cet état des choses a correspondu à une histoire d’expériences vécues au-delà des risques de contagions, des dangers d’une nature malmenée qui se déchaîne, de l’immobilisme vis à vis des chefs épris des mots et des avancées futuristes programmées pour le bien être des individus ! Heureusement, seule la richesse intuitive proprement humaine demeure  encore imprévisible. Ceux qui privilégient un spectacle d’intelligences vides de ressentir, la touche digitale passe en premier pour ouvrir l’écran au lieu de la fenêtre. Des acteurs narcissiques représentent des assemblées viscées aux promesses de la remise en question. Les gens sont plus que jamais immobilisés par les risques de gagner moins ou pas, par les moyens de travailler autre chose ou autrement, et par la panique de louper un élément de la prévention sanitaire, de rencontrer des visages à découvert, de trébucher sur un éveil responsabilisant, de modifier des alternatives et des suivismes prévus car sinon, on se sent inutile de ne pouvoir être entendu après une longue trajectoire consacrée à la préservation des comportements droits, simples et sensibles.

“Lorsque le processus homéostatique échoue dans une certaine mesure, lorsque l’organisme reste trop longtemps en état de déséquilibre … et est incapable de satisfaire ses besoins, il est malade.  Lorsque le processus homéostatique échoue, l’organisme meurt.  “
Fritz Perls, L’approche Gestalt,Témoin oculaire de la thérapie, 1973.

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