Le point de passage de Masnaa à la frontière entre le Liban et Israël. Crédit Photo: Libnanews.com
Majdal Aanjar

Le gouvernement syrien a envoyé une lettre officielle de protestation auprès du gouvernement libanais concernant les tours qui se trouvent le long de la frontière, indique le journal al-Akhbar ce vendredi.

La lettre, qui a été remise par le ministère des Affaires étrangères syrien à son homologue libanais, a décrit les tours construites par les Britanniques comme étant une menace pour la sécurité nationale syrienne, selon ce qu’a indiqué le quotidien.

Il a été souligné par l’ambassade britannique au Liban que le projet frontalier conjoint avait renforcé l’autorité de l’État libanais le long de sa frontière terrestre avec la Syrie, où des déploiements de quatre régiments de la frontière terrestre de l’Armée libanaise ont eu lieu, allant du nord à Arida au sud à Jebel Al Sheikh.

La lettre syrienne a déploré que des équipements de surveillance et d’espionnage sensibles, capables de couvrir des zones profondément à l’intérieur du territoire syrien et de collecter des informations sur l’intérieur de la Syrie, soient contenus dans les tours frontalières.

Les informations recueillies par ces équipements étaient ainsi parvenues aux mains des Britanniques. Les forces israéliennes auraient ainsi bénéficié de ces informations pour bombarder le territoire syrien et mener des frappes.

Une frontière difficile à contrôler

Le Liban et la Syrie partagent une longue frontière terrestre poreuse, ce qui en fait un terrain fertile pour le trafic de personnes et de marchandises. Ce trafic a des conséquences économiques, sécuritaires et sociales importantes pour les deux pays.

On estime que 3 000 à 5 000 personnes transitent illégalement entre le Liban et la Syrie chaque mois. La majorité des migrants sont des Syriens, mais on trouve également des Libanais, des Palestiniens, des Irakiens et des Afghans. Les raisons de la migration incluent la fuite de la guerre en Syrie, la recherche de meilleures opportunités économiques et le ralliement à des groupes armés. Les passeurs exploitent souvent les migrants, les exposant à des risques de violence, d’exploitation et de violation des droits humains.

Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a enregistré environ 839 000 réfugiés syriens au Liban. Cependant, le gouvernement libanais estime qu’il pourrait y avoir jusqu’à 1,5 million de réfugiés syriens présents sur le territoire.

La valeur du trafic de marchandises entre le Liban et la Syrie est estimée à des milliards de dollars par an. Les produits les plus couramment trafiqués incluent le carburant, la nourriture, les médicaments, les armes et les antiquités. Le trafic de carburant et de nourriture est aggravé par la pénurie de ces produits en Syrie. Le trafic d’armes alimente le conflit syrien et menace la sécurité du Liban. Le pillage de sites archéologiques en Syrie est une source majeure d’antiquités trafiquées.

Le trafic a un impact négatif sur l’économie libanaise en provoquant une pénurie de produits de base et en privant l’État de recettes fiscales. Le trafic d’armes et l’infiltration de groupes armés menacent la sécurité du Liban. Les migrants victimes de trafic sont exposés à l’exploitation et à des violations de leurs droits humains.

Newsdesk Libnanews
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