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La FENASOL Réclame un Salaire Minimum de 700 $ pour Vivre dans la Dignité au Liban, alors que le gouvernement étude la hausse du salaire minimum dans le secteur public

Dans un contexte de crise économique profonde, la Fédération nationale des syndicats et des employés au Liban (FENASOL) a émis une déclaration pressante, renouvelant son appel à une revalorisation substantielle du salaire minimum dans le pays. La FENASOL exige que le gouvernement et le comité d’index prennent des mesures immédiates pour ajuster le salaire minimum à 700 $ ou son équivalent en livres libanaises, une somme jugée essentielle pour permettre aux travailleurs du secteur privé de vivre avec dignité.

Cette demande intervient dans un climat d’extrême difficulté économique et sociale, exacerbée par une inflation galopante et une dévaluation monétaire sans précédent. La FENASOL met en lumière une situation paradoxale où, malgré la dollarisation de nombreuses transactions, services et matériaux – y compris dans les domaines commercial, industriel et médical – les salaires et les cotisations de sécurité sociale restent libellés en monnaie locale dévaluée, accentuant la précarité des travailleurs et enrichissant davantage les employeurs.

La fédération souligne l’inacceptabilité de l’argument avancé par certaines institutions concernant leur incapacité à ajuster les salaires, d’autant plus que la tarification en dollars américains a été autorisée par le gouvernement libanais et les ministères concernés pour presque tous les secteurs, à l’exception des rémunérations et des contributions sociales. Ce déséquilibre contribue non seulement à l’appauvrissement des employés du secteur privé mais renforce également la disparité de richesse entre les travailleurs et les employeurs.

L’estimation du salaire minimum vital à 700 $ s’appuie sur une étude du Centre international de recherche pour l’information détaillée (International Research Center for Detailed Information), confirmant le montant nécessaire pour assurer une existence digne dans le pays. La FENASOL insiste sur la nécessité de réviser à la hausse les salaires et de s’assurer que les cotisations pour la sécurité sociale soient ajustées en conséquence, permettant ainsi à la garantie sociale de revoir ses tarifs pour mieux servir les travailleurs et garantir un niveau de vie décent.

Cette démarche de la FENASOL s’inscrit dans un appel plus large à la justice sociale et économique dans un Liban en crise, où la lutte pour la dignité et une répartition équitable des ressources devient de plus en plus prégnante. La réponse du gouvernement et des institutions concernées à cette demande cruciale reste très attendue par les travailleurs et la société civile, espérant des actions concrètes pour redresser la situation économique du pays et améliorer le sort de ses citoyens les plus vulnérables.

Cependant, cet appel rencontre un obstacle majeur : l’économie libanaise en berne. Avec un PIB ayant chuté de 55 milliards de dollars avant la crise à 20 milliards en 2023, l’augmentation des salaires sans un gain correspondant de productivité risque de provoquer une inflation galopante. Cette situation pourrait aggraver encore la crise économique, en mettant sous pression les entreprises déjà en difficulté et en diminuant le pouvoir d’achat à travers une dévaluation accrue de la livre libanaise et donc augmenter le taux de chômage, la pauvreté et les inégalités au lieu de les résorber.

La proposition de FENASOL soulève donc un débat crucial sur la manière de concilier la nécessité de garantir un niveau de vie décent pour les travailleurs et la réalité d’une économie fragilisée. Le défi pour le Liban sera de trouver des solutions durables qui stimulent la productivité et la croissance économique tout en assurant la protection sociale de sa population.

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