Après l’audience qui a réuni le Pape François avec le cardinal Angelo Becciu, préfet de la Congrégation pour les causes des saints, le Saint Père a autorisé la promulgation de plusieurs décrets établissant, notamment, de futurs vénérables, reconnus pour leurs vertus héroïques de la France, des Philippines, de l’Espagne, de la Pologne et d’Italie. Un serviteur de Dieu du Liban faisait également partie de la liste : le Patriarche Elias Hoyek.

« -Élias Hoyek (1843-1931), Patriarche d’Antioche des maronites, fondateur de la Congrégation des sœurs maronites de la Sainte Famille. Président de la délégation libanaise à la conférence de la paix, à Versailles en 1919, cet ardent patriote milita inlassablement pour l’indépendance de son pays (Liban). »

C’est en ces termes que le Saint-Siège introduit le nouveau vénérable libanais. Celui qui présidait avec tant de dignité et d’autorité aux destinées de son Eglise, se voit reconnu vénérable par Rome, lui qui a su allier en sa personne l’expression la plus pure du patriotisme et de la religion.

Un hommage sera rendu au patriarche défunt ultérieurement, et puis s’enchaîneront les mesures nécessaires en vue de la béatification, au cas où un miracle serait attesté. Cette étape peut durer alors en moyenne cinq ans, à la suite du vote des cardinaux dans l’église.

Qu’est ce qu’un vénérable dans l’Eglise catholique ?

Lorsqu’un personnage est déclaré vénérable par le Vatican, ceci constitue la première étape du processus de canonisation. A ce stade-là, c’est uniquement la vie de ce personnage proclamé « vénérable » qui est proposée aux croyants afin d’être prise comme exemple, cependant sans qu’aucun culte ne lui soit rendu. Cette première étape qui souligne l’héroïcité de ses vertus, est décrétée par le pape, après une étude de son dossier complet par la Congrégation pour la cause des saints à Rome.

Ce dossier est constitué par un tribunal chargé d’enquêter sur la vie du candidat à la sainteté. Il est initialement saisi par un évêque du lieu où il a vécu, qui a été lui-même présenté par un postulateur. Ce tribunal étudie le travail d’une commission qui se charge de vérifier l’authenticité des écrits du saint personnage. Un délai de cinq ans est alors demandé avant l’enquête, afin de juger du sérieux du dossier et éviter tout enthousiasme ou excès de zèle. Une fois assemblé et confirmé, il est alors transféré à Rome, où la Congrégation pour la cause des saints réunit le rapporteur, le postulateur et l’avocat du Diable, ainsi que des historiens et théologiens, afin de le discuter. Arrive alors le tour des cardinaux et des évêques de la Congrégation qui donneront leur avis. Si ce dernier est favorable, le dossier est alors transmis au Pape pour déclarer le nouveau « vénérable ».

Pour que le « vénérable » deviennent ensuite « bienheureux », il faut qu’un miracle soit reconnu par une pléiade de théologiens et de médecins. Si toutefois le saint est mort en tant que martyr, il n’a pas besoin de miracle pour être proclamé bienheureux.

Parce qu’en plus de sa figure chauviniste, tous les témoignages de ses contemporains se retrouvaient pour brosser son portrait en tant qu’un homme robuste au visage inspirant la sincérité, la sagesse, la paix et l’abandon à la Providence. Même si souvent, on eût déformé ses paroles et ses intentions, il demeure apprécié pour sa finesse, sa force et simplicité.

Les apparences de luxe le rebutaient, et il œuvrait pour le bien de son peuple, comme le prouve – entre autres – la fondation d’un ordre de religieuses initialement destiné à instruire les filles pauvres dans les villages modestes, en réaction à la triste réalité permettant uniquement aux familles aisées d’instruire leurs enfants.

Ce qui attire l’attention dans toute cette histoire, ce n’est nullement le fait que le Liban ait gagné un nouvel élu sur le plan religieux. Mais le fait de militer ardemment pour l’indépendance de son pays, en plus d’avoir œuvré pour la paix et fondé un nouvel ordre, est une honorable raison qui élèverait une sommité de l’Eglise reconnue pour ses vertus tant sur le plan personnel que sur le plan patriotique et religieux.

La Redac
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