La Galerie Alice Mogabgab – Beyrouth a lancé l’année Houda Kassatly sous le thème « De la fin de la Guerre Civile au Hirak, l’héritage malmené : architecture, environnement, réfugiés ».

L’événement a démarré hier avec une table ronde sur l’héritage malmené avec la participation de Dr. Nadine Panayot Haroun (Le patrimoine matériel et immatériel dans ses composantes naturelles et culturelles), M. Levon Nordiguian (Beyrouth et ses demeures), Dr. Yasmine Makaroun Bou Assaf (Le travail de Houda Kassatly dans le contexte tripolitain) et Dr. Jad Chaaban (Destruction de l’environnement, construction de la faillite).

Houda Kassatly a aussi présenté à cette occasion son dernier livre « De terre et de mains d’homme, la construction d’une maison à coupoles syrienne », publié aux Editions Al Ayn, (2019, 240 pages, disponible en version française et en version arabe).

Honorer l’artiste libanaise Houda Kassatly qui, depuis ses débuts en photographie (1978), ne cesse de magnifier l’héritage culturel et écologique libanais malmené, est un acte de foi dans la renaissance du Liban. 

Dès 1995, la Galerie Alice Mogabgab – Beyrouth accompagne le travail de l’artiste dans ses nombreux combats contre l’amnésie organisée, contre la corruption dévastatrice, contre les destructions massives du patrimoine qui ont dominé le Liban durant les trois dernières décennies. Si chaque exposition de photographies de Houda Kassatly interroge, dérange, provoque un public longtemps préoccupé par l’euphorie de la reconstruction, son œuvre constitue aujourd’hui un témoignage incontournable, tant sur le plan scientifique que sur le plan artistique.

De la fin de la Guerre Civile au Hirak, l’héritage malmené : architecture, environnement, réfugiés. En 365 photographies réparties sur 5 expositions tout au long de cette année, Houda Kassatly revient sur les splendeurs architecturales et artisanales de Beyrouth et de Tripoli; sur les richesses écologiques des régions libanaises les plus éloignées jusqu’au littoral et Dalieh; sur le drame vécu par les réfugiés palestiniens et syriens dans les camps du Liban.

Les photographies de Houda Kassatly, à l’extérieur comme à l’intérieur, sont dépouillées de tout artifice. L’éclairage naturel préserve la dimension humaine du sujet, que celui-ci soit un paysage, une nature morte ou un portrait. Le cadrage est précis dont il rend évident la beauté. Dans chaque œuvre le moment est suspendu dans le temps, préservant la mémoire du pays, de ses habitants, de ses traditions.

Dates des Expositions :

  • 30 Janvier – 21 Mars : Dalieh, le rivage menacé 
  • 7 Avril – 23 Mai : Les camps de réfugiés, l’insoutenable précarité
  • 9 Juin – 25 Juillet : Tripoli l’Orientale, ville plurielle
  • 15 Septembre – 31 Octobre : Arbres sacrés, arbres sacrifiés
  • 10 Novembre – 26 Décembre : Beyrouth, iconographie d’une absence

À propos de Houda Kassatly

Houda Kassatly, née à Beyrouth en 1960, obtient un DEA en philosophie de l’Université Paris I Panthéon – Sorbonne en 1984. En 1987, elle soutient une thèse de doctorat en Ethnologie et Sociologie comparative à l’Université Paris X – Nanterre. En 1986, de retour dans sa ville natale, sa vie professionnelle est consacrée à la recherche et à la photographie ; elle est alors experte internationale pour le projet européen MEDINA, chercheuse rattachée à l’Université de Balamand et à l’unité Interdisciplinaire de recherche Mémoire de l’Université Saint-Joseph en même temps que chercheuse associée au CERMOC (Centre d’Etudes sur le Moyen-Orient Contemporain). Dix ans durant, elle est responsable de la section Information-Communication, capitalisation et aujourd’hui du programme culture d’Arcenciel, association œuvrant pour le développement durable. 

Sa formation d’ethnologue aiguise son regard sur le patrimoine architectural, les traditions sociales, l’environnement, la vie au quotidien ; cette formation va de pair avec la photographie qu’elle pratique et peaufine depuis l’adolescence, faisant d’elle la première femme artiste-photographe au Liban. Dès 1987, la photothèque du Centre Georges Pompidou – Paris acquiert une centaine de ses clichés. En 1992, l’Institut du Monde Arabe accueille sa première exposition personnelle ; en 1993, ses photographies sont montrées au Musée d’Art Moderne de Paris (Palais de Tokyo). Depuis, les œuvres photographiques de Houda Kassatly sont régulièrement exposées, tant dans les galeries que dans les centres d’art de Beyrouth et en Europe.

Alice Mogabgab à propos de la Programmation de l’Année 2020 à la Galerie

“A l’approche du centenaire de sa fondation, le Liban, grand blessé par la guerre mais aussi par l’après-guerre, est un vaste champ de ruines. En 2020, le pays ne se reconnait plus dans le projet rêvé de ses pères fondateurs. Il est aussi à l’opposé de ces « vingt glorieuses » de paix, de croissance et de prospérité vécues de 1952 à 1972 ; un bref âge d’or tel que décrit aux jeunes par leurs grands-parents et leurs parents. Aujourd’hui, ce contraste déchirant entre la réalité affligeante et le riche passé alimente le refus et la révolte de la jeunesse qui s’insurge et croise le fer avec la toute puissante coalition des anciennes milices, au pouvoir depuis 1990.

Les échecs successifs des révoltes à partir de 2015 ont amplifié l’amertume et approfondi la soif de changement, mais aussi révélé le sentiment d’impunité des pouvoirs établis, préférant la cécité aux « lumières » des solutions éclairées, dépravant la gouvernance en racket officiel et déclaré jusqu’au soulèvement du 17 octobre 2019.

C’est dans ce sens que la Galerie perçoit son engagement et le partage avec ses amis et son public tel un acte de foi ; la foi dans le pouvoir de l’art et de l’artiste de changer notre regard sur le monde ; la foi dans le courage des femmes et des hommes face à l’injustice ; la foi de Shu Ziao Mei et sa passion pour Jean-Sébastien Bach face à l’oppression de Mao ; la foi de Sitt Marie-Rose d’Etel Adnan face aux atrocités de la guerre… 

Pour tout cela, la Galerie s’unira durant l’année 2020, celle du centenaire du Grand Liban, à tous les Libanais qui se battent au quotidien pour leur présent, leur avenir et celui de leurs enfants. Un avenir qui n’est possible que dans la renaissance du Grand-Liban, notre patrie, pour un nouveau siècle fait de liberté, de justice et de dignité, et parce que la puissance créatrice de l’artiste triomphe toujours des forces destructrices du mal.”

Horaires d’ouverture: du Mardi au Samedi de 10h à 18h

www.alicemogabgab.com

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