365 jours à ne pas dialoguer

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“Le dialogue se distingue de la discussion et du débat : il réfère à un mode de conversation qui comporte nécessairement raison, discernement, exactitude et sagesse, ainsi qu’une interpénétration des arguments convergents et convaincants, au fur et à mesure de ce que le dialogue se déploie parmi les interlocuteurs.” *

Une identité reconnue par toutes nos composantes pour représenter la nation est aujourd’hui plus que jamais indispensable. Pourtant, on évite systématiquement d’en discuter ouvertement. Ce sujet essentiel nécessite l’engagement des libanais pour un faire face courageux en tous lieux.

Les “représentants” n’existent que pour raffermir des positions, des privilèges et des quotas. La course des vautours autour de la mort assistée des libanais pèse de gros sous mais avec des pouvoirs représentatifs de plus en plus maigres.

Le libanais a dévoilé ce qui reste des élans éphémères et des initiatives trompeuses. Les “dispositions” annoncées des uns pour échanger avec d’autres “partenaires” déclenchent chez le grand public la méprise constante des statures aux sourires figés et sa résolue conviction que rien ne vaut mieux que de changer un décor vide de substance nationale.

Bienvenu pour remplacer des personnages historiques par des gens simples, honnêtes, efficaces, sans histoires de corruptions et sans scandales mais avec le dévouement nécessaire pour accomplir des tâches jusqu’au bout. Au libanais de sortir des accusations stériles afin de rejoindre enfin un ordinaire acceptable. Il ne peut peut-être rien faire de mieux aujourd’hui pour résoudre un désarroi profond mais peut arrêter de faire pire, stopper le laisser faire, se concentrer sur la différence positive, partager des convictions cohérentes et des actions utiles. Ainsi, on peut choisir autrement sa destinée; vivre et mourir en citoyen.

La recherche des solutions au Liban ne peut se reconstruire avec des corrompus. En continuant à miser sur l’expectative d’une redéfinition des zones d’influences dans la région, le Liban se fragilise encore plus dans ses structures constitutionnelles. La précaire stabilité sécuritaire du pays souffre des conflits extérieurs au nom du plus “fort” dans l’Islam.

Dans ce gravissime contexte, l’axe de tout dialogue constructif au Liban ne peut être initié ni développé par des mentalités “politiques” stériles . Il ne peut se définir tacitement par des allégeances collées à des tendances divergentes. Il s’avère donc inutile de prétendre se faire face entre “partenaires” de la nation sans le devoir d’affronter sincèrement les peurs tassées et les méfiances réciproques des chefs face au public libanais.

Les manoeuvres politiques actuelles se savent non valides aux normes des pensées conciliatrices. Elles fonctionnent à distance des besoins élémentaires du citoyen.
On ne peut plus faire croire aux gens que les “conjonctures favorables” se chargent en temps voulu de trouver les meilleures solutions.
Néanmoins, en dépit du bon sens pratique, on veut en vain nous convaincre que la coexistence s’autosuffit des sous-entendus et se passe d’un chantier de dialogue franc à tous les niveaux!

Il faut rappeler à nos concitoyens que leurs liens fondent leurs appartenances. Ils concernent des valeurs communes que tant parmi nous assassinent insensiblement en s’abstenant du droit légitime de défendre la paix, de la volonté assidue des actes positifs et de l’action citoyenne tous azimuts.

Le chemin le plus court n’est pas encore la solution. Cependant, la feuille de route de nombreux libanais se résume encore par le paradoxe suivant: Partager une paix bien fragile et 365 jours à ne pas dialoguer.

  • Wikipedia.

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