À Montpellier le maire se fout du sort des assassinés de Palestine, Par Jacques-Marie BOURGET

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Un citoyen de Montpellier, se croyant dans un pays libre et démocratique, veut, dans les rues, faire entendre la sauvagerie réservée aux Palestiniens. Pas de chance il froisse des tympans et trouble le macadam. Alors le maire et ses flics en font un gibier.

,A Montpellier la Septimanie est morte avec George Frêche, le mégalo qui l’avait promue, ne reste plus que la Septi-sale manie. Celle par exemple de pourchasser José-Louis Moraguès, un militant qui ne supporte pas la torture faite au peuple palestinien. Et qui l’affiche en réclamant le boycott de l’État d’Israël. Ce Moraguès, vous allez voir, va bientôt sortir avec sur le dos le poids de l’infamie, pour aimer la justice et le droit, mais ni Netanyahou et ses clones, il sera vite déclaré « antisémite ».

Cet entêté persiste à convaincre les habitants de Montpellier de la nécessité de ce boycott. Une démarche légale pour qui n’exige pas de claironner le refus des produits sortis de l’État d’Israël. En effet l’innocent qui hurle devant un « Super U » « n’achetez pas les oranges de Jaffa », il est mort. Sa supplique entre dans un dispositif « d’atteinte à la liberté du commerce ». Ce qui est bien plus grave qu’une bombe qui pleut sur des gosses de Gaza. Vous aurez noté que la sublime Taubira, qui a naguère fait du vélo au ministère de la Justice, femme aussi de droite que de gauche façon clignotant, n’a pas abrogé la circulaire qui permet à nos procureurs de conduire en correctionnelle tout boycotteur ! Donc Moraguès est seul avec son bon droit (moral) et quelques potes à dire le bien, qui passe mal.

Pourtant Montpellier est une ville jeune, moderne, ouverte à la mode, la preuve la femme de Robert Ménard y enseigne le journalisme. Mieux, en cette époque où Régis Debray associe Stendhal à Macron et sa troupe, la ville s’est donnée un maire qui se nomme Saurel. Peut-pas mieux faire pour plaire à Jupiter. Car ce Saurel, après un passage au PS incubateur de traders et banquiers, est aujourd’hui « En Marche ». Pas pour être élu mais « pour faire barrage » – non contre le Pacifique, mais « contre le FN ». Sans se rendre compte que Macron n’est plus au pas, mais galope vers Marine, et s’il le faut, qu’il marche sur l’eau. Et c’est ce Saurel, arracheur de dents et dehors, qui martyrise José-Louis. Il lui reproche, par ses tracs, de salir la rue, avec son mégaphone de troubler la surface des tasses de thé des dames de la Comédie. Ce qui est, pour des gens à thé, une offense à la laïci-thé. Donc José-Louis et son gang « occupent l’espace public », « polluent de façon sonore, et portent atteint à la santé de l’homme » (sic), « revêtent des tee-shirts » qui ne plaisent pas à Netanyahou… Que des choses intolérables pour une grande ville démocratique. Huit fois que le Ben Laden de Montpellier a été convoqué chez les flics qui n’ont pas que ça à faire.

Pendant ce temps,qui tire les LBD dans les doux yeux des Gilets Jaunes ? Cela est honteux, ridicule, haineux, grotesque. Pour faire plaisir au CRIF, mouvement passé de la Résistance au soutien des Libermann, Bibi et de leurs aimables tireurs sur civils. Souhaitons que Saurel n’a pas été invité au troisième mariage de son ancien frère de PS, Manuel Valls. Car là-bas, à Majorque sous la toile de cirque, ça en faisait de « l’atteinte à la santé de l’homme ».

Laissons ces malheureux qui, un jour, auront honte d’eux-mêmes. Allons en Allemagne où le vendredi 13 septembre 2019, le tribunal administratif de Cologne (le Verwaltungsgericht Köln) a enjoint la ville de Bonn de permettre à l’Association des femmes germano-palestiniennes d’avoir accès au Festival annuel de la culture et de la rencontre de Bonn (« Vielfalt ! – Bonner Kultur – und Begegnungsfest »). La ville en avait exclu l’association car celle-ci soutient le mouvement BDS pour les droits des Palestiniens. Selon le tribunal, la ville de Bonn n’a, « en aucun cas », démontré la moindre justification à cette exclusion.

Pourtant,le 14 mai 2019, le conseil municipal de Bonn a adopté une motion intitulée « Pas de place pour le mouvement BDS antisémite à Bonn ». La motion demandait à toutes les institutions municipales de Bonn de refuser leurs installations aux groupes BDS et de s’abstenir de soutenir les initiatives de la campagne BDS, ou des groupes poursuivant les objectifs du BDS.

Dans sa décision, le tribunal de Cologne clarifie le statut de cette motion, et des autres motions anti-BDS : « Les motions du conseil municipal de Bonn, comme celles du parlement de la Rhénanie-du-Nord-Wesphalie (du 20 septembre 2018) et du Bundestag allemand (du 17 mai 2019), ne constituent pas des actes législatifs mais des résolutions politiques ou des expressions d’une volonté politique. Ces motions ne peuvent à elles seules justifier, d’un point de vue juridique, la restriction d’un droit légal existant ». Paf ! Saurez, en tant qu’expert, prends-ça dans ton protège-dents. Le tribunal déclare que l’exclusion de l’Association des femmes du festival sur la base de son soutien au mouvement BDS constitue un « traitementinégal »(« Ungleichbehandlung »), qui n’est « en aucun cas justifié ». Le tribunal conclut par conséquent que la conduite de la ville de Bonn enfreint le principe d’égalité énoncé à l’article 3 de la Loi fondamentale allemande, et qu’elle viole également le droit de l’association à la liberté d’opinion et d’expression garantie par l’article 5 de la Loi fondamentale.

Un ami – un peu approximatif et dérangé – m’affirme que l’Allemagne et la France se trouvent dans l’Union Européenne. En tout cas c’est ce qui se passe, me dit-il, quand il s’agit d’unifier la taille des radis mis sur le marché. Mais là, pour le respect des Droits de l’Homme et contre les crimes de guerre ? Y’a pas de taille.

Jacques-Marie BOURGET

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