Du nouveau concernant un des volets de l’Affaire Riad Salamé, avec cette fois-ci l’implication de la Bank of Beirut, également connue sous le nom de BOB, et la société Optimum Invest, avec des hauts responsables libanais qui seraient concernés. Des informations allèguent l’existence d’opérations suspectes entre la banque et la société, basées sur un document qui en serait une preuve, sur base d’un audit incomplet et d’une procédure inachevée sur fond de pressions à haut niveau.

Selon le contenu de l’image qui circule actuellement, l’Unité de Contrôle Financier (FCU) a mené un audit ciblé des transactions de la Bank of Beirut SAL relatives aux Eurobonds du gouvernement libanais entre 2010 et 2015. La valeur critique par transaction est rapportée à 500,000 USD, avec un nombre total de transactions dépassant 8 milliards de dollars, rien que pour la Bank of Beirut.

Le document indique que l’audit partiel a porté sur 1,589 opérations, suscitant des inquiétudes autour d’éventuelles irrégularités financières. L’analyse s’est concentrée sur les transactions de swap et la vente de titres classifiés au coût amorti, exécutées en dehors du contexte du marché.

Des enregistrements de bandes magnétiques, des procès-verbaux du comité ALCO, et les prospectus des fonds concernés font partie des documents examinés. Le rapport précise que la Bank of Beirut a coopéré pleinement avec les auditeurs, en fournissant toutes les informations demandées de manière opportune.

Le FCU a également relevé des activités de trading propriétaire menées par BOB et Optimum Invest sur les Eurobonds gouvernementaux libanais, mettant en lumière des conduites potentiellement répréhensibles de hauts responsables. Bien que l’audit semble avoir été réalisé dans un cadre restreint, les répercussions pourraient être significatives, affectant encore si besoin est, la confiance dans le système financier libanais et la réputation de la banque concernée.

La société Optimum Invest, dont le PDG est Antoine Salame, un cousin éloigné de Riad Salamé, ferait partie des sociétés agréées par la BdL pour ses opérations financières, tout comme Forry Associates. Selon certaines sources, les enquêteurs ont découvert que l’intermédiaire prélevait une commission de 0,38 pour cent chaque fois qu’une banque commerciale achetait des instruments financiers à la banque centrale, sans fournir de véritables services en échange. Optimum aurait contribué à « manipuler » les états financiers des banques commerciales libanaises pour dissimuler leurs pertes, tout en se générant des commissions généreuses.

Côté Optimum Invest, ses dirigeants s’étaient précédemment défendus de toute malversation par un communiqué publié le 14 septembre 2023. Suite à des suspicions soulevées par un rapport d’audit préliminaire concernant des transactions spécifiques entre Optimum Invest SAL (“OI”) et la Banque du Liban (“BDL”), OI a indiqué avoir mandaté Kroll Associates pour un audit indépendant.

Ce dernier, couvrant la période de 2014 à 2022, visait à clarifier la relation entre OI et BDL, en se focalisant sur des transactions spécifiques. Les conclusions de Kroll confirment que OI a agi sous la directive de son régulateur, la BDL, sans identifier de fautes dans la gestion des transactions en question. OI, désormais propriété de LIBANK SAL, souligne son engagement envers les plus hauts standards de conformité et d’intégrité.

Cependant, la révélation de ce nouvel échange avec les autorités financières pourraient relancer le dossier sur un volet couvrant les années 2010 à 2015 et non plus seulement les années 2015 à 2022.

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