S’exprimant hier lors d’une interview diffusée par la chaine de télévision Al Jadeed, l’ex PDG de l’alliance Renault Nissan, Carlos Ghosn, au Liban depuis sa fuite de sa résidence surveillée au Japon, le 30 décembre dernier, a évoqué la crise économique que traverse le Liban.

Ainsi, à la question de savoir s’il comptait transférer ses fonds au Pays des Cèdres, actuellement touché par une grave crise économique, l’ex patron de Renault Nissan s’est interrogé sur cette question.

Vous savez que si nous transférons de l’argent au Liban, nous ne pouvons plus l’utiliser. J’ai des investissements au Liban et j’ai de l’argent dans les banques libanaises et – comme tous les citoyens libanais – je ne peux retirer que 250 $ ou 300 $ par semaine.

Il a ainsi indiqué que sa situation financière actuelle est similaire à celle de la population libanaise.

Pour rappel, le Liban traverse actuellement une grave crise économique, avec un taux d’endettement public atteignant 154% du PIB, un taux de change non officiel où la livre libanaise est désormais échangée à 2 400 LL/USD contre 1 511 LL/USD au taux de change officiel, avec 30% à 40% de la population active au chômage, et 50% de la population totale risquant de se retrouver vivant sous le seuil de pauvreté en 2020, selon une étude de la Banque Mondiale.

Face à l’absence de liquidité, des risques de pénurie ne sont pas écartés, les banques libanaises, via l’association des banques du Liban (BDL) ayant par ailleurs instauré un contrôle des capitaux, limitant les retraits à 1 000 USD par semaine au maximum, contre 200 USD/Semaine en général, et interdisant les transferts financiers à l’étranger, sauf en cas d’urgence.

Ces facteurs ont amené à d’importantes manifestations depuis la nuit du 17 au 18 octobre 2019, les manifestants dénonçant une classe politique qu’ils considèrent comme corrompue et ayant mené le pays des cèdres à la quasi-faillite économique.

Répondant à la boutade de Walid Joumblatt qui l’avait suggéré comme Ministre de l’Energie, Carlos Ghosn a indiqué être prêt à accorder son expertise pour aider le Liban mais ne pas avoir d’intérêt quelconque à la politique libanaise.

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