Elias Bou Saab reconnait que d’importantes divergences entravent la conclusion d’un accord final avec le FMI

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Le vice-président de la chambre Elias Bou Saab a reconnu lors d’un entretien avec diverses organisations internationales en marge d’un congrès à Dubai que d’importantes divergences existent et empêchent la conclusion d’un accord final avec le FMI, reconnaissant de facto également, l’absence de perspectives actuellement pour sortir de la crise financière, une crise qualifiée d’une des pires depuis la moitié du XIXème siècle selon un rapport de la Banque Mondiale.

Aucune aide financière n’a encore été versée au Liban en dépit de la dégradation des conditions sociales et économiques, avec 87% de la population vivant désormais sous le seuil de pauvreté et un tiers même en insécurité alimentaire, la communauté internationale exigeant des réformes jugées nécessaires mais qui contreviennent aux intérêts d’une classe politique pourtant considérée comme corrompue et possédant des liens importants avec les banques. En effet, 46% des actions des banques appartiennent à des hommes politiques. Celles-ci disposent ainsi d’un important levier sur les institutions et ont empêchées de mettre en oeuvre les réformes pourtant discutées avec le FMI dont la restructuration du secteur bancaire.

En marge de notre participation à #القمة_العالمية_للحكومات à Dubaï, une réunion tripartite avec M. Jihad Azour du Fonds monétaire international et M.

@FeridBelhaj de la Banque mondiale pour compléter les discussions de Washington, il existe encore des divergences qui entravent la conclusion finale accord, mais malheureusement, aucune solution n’est discutée et personne ne travaille sérieusement pour eux au Liban

Pour rappel, celui-ci avait déjà tenté de court-circuiter le vice-président du gouvernement sortant en charge de négocier avec le FMI en se rendant directement auprès du siège de l’institution plus tôt au cours du mois. Elias Bou Saab avait ainsi proposé la vente et la mise à disposition des bien de l’état afin de couvrir les pertes du secteur financier et notamment des actionnaires de banques qui refusent de prendre leur part de responsabilité dans la crise financière que traverse depuis 4 ans déjà le pays des cèdres et marqué par l’insolvabilité des banques.

Pourtant, depuis 4 ans, celles-ci ont réussi à saboter tout plan de sortie de crise, notamment le plan Lazard présenté par le gouvernement Diab qui prévoyait un bail-in de nouveaux actionnaires et un bail-out des actionnaires actuels afin de couvrir des pertes estimées à 63 milliards de dollars en 2020, des chiffres proches de ceux du FMI. Ce chiffrage avait cependant été rejeté par la commission parlementaire des finances et du budget qui avait alors estimé à 22 milliards de dollars seulement ces pertes.

Par ailleurs, les autorités libanaises commencent tout juste à reconnaitre officiellement la gravité de la situation du secteur financier avec la menace de grève générale proclamée par l’ABL, association qui regroupe les dirigeants des banques libanaises. Cependant, les experts estiment que cette grève a été motivée par l’absence désormais de liquidité et non par les procédures judiciaires visant les établissements financiers.

Newsdesk Libnanews
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