La pollution à Beyrouth. Crédit Photo: Libnanews.com
La pollution à Beyrouth. Crédit Photo: Libnanews.com

La décarbonation du secteur énergétique libanais est jugée essentielle pour la reprise économique du pays, selon un récent rapport de la Banque mondiale. Face aux défis posés par le changement climatique, le rapport souligne la nécessité d’adopter des politiques qui soutiennent les objectifs de développement et de récupération du Liban. Ces politiques devraient dévier du scénario habituel, qui suppose une inaction face aux réformes nécessaires, et s’orienter vers un scénario de reprise basé sur des réformes qui permettraient d’augmenter progressivement les contraintes de financement et d’accroître l’espace fiscal.

Le rapport indique que la poursuite du statu quo dans le secteur énergétique du pays entraînera des coûts plus élevés, une hausse des importations de carburant en USD, et une augmentation de la part de la dette publique dans le PIB. La Banque mondiale conseille de ne pas construire de nouvelles centrales électriques alimentées au diesel, mais plutôt de s’appuyer sur des installations de production d’électricité mixtes existantes qui fonctionnent depuis 2013, ainsi que sur la capacité de réserve qui augmenterait la dépendance des ménages et des entreprises à des générateurs diesel hautement polluants.

Le rapport note que le secteur de l’énergie est responsable de 50% des émissions de gaz à effet de serre du Liban, le pointant ainsi comme le principal contributeur aux émissions et à la pollution atmosphérique du pays. La décarbonation de ce secteur pourrait donc réduire les émissions de dioxyde de carbone, diminuer les coûts économiques et améliorer les résultats macro-fiscaux.

Investir dans la production d’électricité à faible coût et à faible émission de carbone est crucial pour la croissance économique. Cela pourrait réduire la demande d’électricité de 16% et les coûts de carburant représenteraient plus de 78% des coûts du système d’ici 2023, selon le rapport. Une réduction de l’offre d’électricité générée par des générateurs diesel pourrait diminuer les émissions de dioxyde de carbone de 43% et les coûts de carburant de moins de 34% des coûts globaux d’ici 2040.

Le rapport projette que le Liban pourrait atteindre une capacité de production d’énergie renouvelable de 30% d’ici 2030, ce qui est jugé réalisable compte tenu de l’augmentation des installations solaires domestiques, passant de 100 mégawatts (MW) en 2020 à environ 1 100 MW d’ici fin 2023.

Concernant l’évolution du secteur de l’énergie entre 2023 et 2030, la Banque mondiale prévoit une réduction de l’intensité des émissions de gaz à effet de serre, passant de 0.63 tonnes de CO2 par mégawatt-heure (tCO2/MWh) à 0.23 tCO2/MWh en 2030. Les autorités libanaises devront adopter des mesures pour atteindre un objectif d’émissions nulles nettes d’ici 2040 sous le scénario de récupération des coûts les plus bas. La réalisation de cet objectif exige des investissements estimés à 9.3 milliards de dollars en infrastructures énergétiques.

Le succès de la reprise du secteur et le début du chemin vers un développement durable dépendront largement de la mise en œuvre de réformes structurelles capables de mobiliser le capital. La réforme du secteur énergétique devient ainsi un impératif économique et environnemental pour le Liban, dictant une action urgente pour une gestion plus verte et plus efficace de ses ressources énergétiques.

Newsdesk Libnanews
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