La Ministre de la Justice, Marie Claude Najm a accusé le gouverneur de la Banque du Liban d’être à l’origine de la détérioration de la parité de la Livre Libanaise. Elle aurait ainsi tenu ces propos durant le conseil des Ministres qui s’est tenu ce matin au Grand Sérail, en présence du gouverneur de la Banque du Liban, du directeur de la Sûreté Générale et d’une délégation des agents de change.

Marie-Claude Najm a rappelé qu’un plan de sauvetage a été élaboré par le gouvernement libanais qui a part ailleurs suspendu le paiement des obligations libanaises. Cependant, “nous n’avons pas effectué l’audit comptable que nous avions promis”, regrette la ministre qui a également dénoncé le manque de volonté de la Chambre des représentants d’adopter des lois d’une manière qui permette réellement de lutter contre la corruption.

La ministre de la justice a également appelé à ce que l’audit financier – qui devrait démarrer le plus rapidement possible – puisse s’étendre “au gouverneur, à ses adjoints, au conseil central et à tous ceux qui ont assumé la responsabilité générale dans le domaine financier des ministres, des directeurs généraux et des commissaires du gouvernement” qui se sont succédés.

Les évènements du 17 octobre ne sont pas à l’origine de la crise, souligne Marie Claude Najm mais une conséquence de la crise induite par des politiques financières erronées. Tout comme la dilapidation des fonds publics ou la corruption, la ministre estime qu’une des cause de la crise est liée à l’ingénierie financière qui a eu lieu pour couvrir les pertes des banques qui ont fait des investissements infructueux en dehors du Liban, allusion au rachat par des banques libanaises de succursales à l’étranger ces dernières années.

S’adressant directement au gouverneur de la Banque du Liban, elle l’estime responsable de la sécurité monétaire nationale et il s’agit de trouver une solution. Marie Claude Najm souligne qu’en dépit des déclarations et des rapports du gouverneur de la BDL rassurant sur l’état de la livre libanaise, la valeur du dollar face à la livre continue à augmenter “sans surveillance ni dissuasion”.

“Vous étiez capable de Son Excellence le Gouverneur de juguler la situation et ce que vous proposez maintenant fixer la parité du dollar à moins de 4000 livres. Pourquoi n’avez-vous pas fait cela avant?
Vous avez tenu 100 réunions et donné 100 promesses sur la façon dont vous voulez que nous croyions. Comment vous voulez que les gens vous fassent confiance. Quelle est la garantie?
Contrôlez-vous la situation ou non?
Si oui, dites nous comment.
Et sinon, dites-le. Nous n’accepterons plus de promesses vides.
Ce que vous faites entraîne une responsabilité pénale.”

La ministre a donc implicitement menacé de poursuites pénale le gouverneur de la Banque du Liban.

1 COMMENTAIRE

  1. riad salameh a toujours été l’homme des américains. D’ailleurs, toutes les récompenses reçues par cette personne comme ”meilleur banquier central” viennent confirmer ce soupçon. Toujours la même méthode utilisée: la flatterie…pour amener ces marionnettes à agir contre le Liban.

    Aucun doute sur la culpabilité de cet infâme personnage qui a vendu son âme à l’ennemi. Il suffit pour rendre sa culpabilité indiscutable de faire la lumière sur ce que ce personnage lors de ses communications qualifié avec fierté d’opérations ”d’ingénierie financière”. La ministre Najm l’a bien compris.

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