On a appris que les banques libanaises, qui rappelons-le, avaient refusé le SWAP proposé par la Banque du Liban pour les obligations arrivant à maturité en mars prochain, les auraient revendu sur les marchés internationaux à des créanciers étrangers en dépit d’une chute du cours de ces obligations.

Il y a une logique à cela et cela n’a rien à voir avec le patriotisme mais avec un raisonnement rationnel.

La BDL, en décidant d’augmenter les réserves en capital des banques pour les prémunir contre un possible défaut, a conduit les banques libanaises à chercher de l’argent où ils le peuvent, ce qui a aussi contribué à assécher plus encore les liquidités sur le marché local. Les banques libanaises sont donc poussées à vendre leurs filiales à l’étranger comme la Audi pour l’Egypte ou la BLOM pour Paris, ou à vendre les obligations libanaises qu’elles détiennent mais aussi elles décideront probablement, comme prochaine étape, à vendre en masse des biens au Liban en les bradant et notamment cela contribuera à l’effondrement du marché de l’immobilier en dépit de l’amélioration actuelle motivée par la décision d’imposer un contrôle des capitaux.

Pour les créanciers internationaux, ces achats pourraient sembler illogiques notamment parce que les agences de notations internationales ont dégradé le Liban depuis déjà un certain temps et considèrent de nombreuses banques déjà en défaut sélectif suite à l’instauration du contrôle des capitaux, une décision qui revêtait plus de désavantages pour elles que d’avantages.

Cependant, le renforcement des positions de ces créanciers est nécessaire dans les négociations à venir quand le défaut sera effectif. En effet, pour que les négociations aboutissent, il faut que 75% du volume des créances puisse approuver l’accord qui sera négocié. Certains créanciers, en gonflant leur volume, auront plus de poids par rapport à d’autres.

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