Le Liban a officiellement dévalué sa monnaie de 90%. La parité officielle de la livre libanaise face au dollar passe ainsi de 1507 LL/USD, un taux qui était inchangé depuis 1997 suite à l’instauration d’une politique de maintien de parité, à 15 000 LL/USD. Cette nouvelle parité concerne en premier lieu les administrations publiques et les institutions financières privées mais reste en-deça de la parité au marché noir qui se situe autour des 57 000 LL/USD à 60 000 LL/USD, 3 ans après que les tensions paritaires aient abouti à une différentiation entre taux officiels et marché noir.

Si cette nouvelle parité induit d’importantes pertes financières pour les banques libanaises suite au placement par elles des dollars des dépôts privés auprès de la banque centrale en contrepartie de livres libanaises et d’un rendement à l’origine plus élevé avant la crise économique, cette nouvelle parité devrait amener la presque totalité des établissements bancaire à reconnaitre ces importants déficits. Cependant, la BdL a accordé une période de 5 ans aux établissements concernés pour “sortir du rouge”.

Cependant, les observateurs notent que la différence entre parité réelle et nominale ou officielle persistent et se sont au contraire aggravées, induisant des estimations de pertes financières pour les banques de plus de 100 milliards de dollars, équivalent en réalité aux dépôts.

Ainsi, ils doutent des capacités réelles des banques à sortir de la crise financière qu’elles traversent et notent que la BdL n’a prise une mesure que pour encore une fois gagner du temps au détriment des déposants qui, eux, ont fait face à l’impossibilité de préempter ces pertes en raison du gel des sommes déposées auprès des établissements financiers locaux.

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