Parmi les importants griefs, sont les faiblesses de l’Etat Libanais concernant ses revenus comme la collecte des taxes mais également au niveau économique, la taille de l’économie informelle qui sort donc de tout cadre légal. Durant des années, on estimait à presque un tiers la part de l’économie informelle ou illégale dans l’économie nationale comme par exemple la culture de drogue, comme le cannabis que le parlement cherche aujourd’hui à légaliser.

Le PIB réel prenant en compte justement cette portion informelle, ce facteur est l’un des facteurs ayant contribué à l’importante dette publique et il concerne de nombreux secteurs d’activité comme tout d’abord le secteur agricole, le secteur du BTP en dépit du fait de l’injection de fonds publics voire même ceux de certains foyers employant une main-d’oeuvre entrée illégalement ou restant illégalement au Liban.

58% des travailleurs libanais, 99% des travailleurs syriens et 90% des travailleurs étrangers travailleraient ainsi de manière informelle, indique un rapport de la Banque Mondiale, confirmant ainsi les chiffres annoncés par l’ancien ministre du travail, Camille Abousleiman en 2019, évoquant le cas de seulement 3000 ressortissants syriens disposant d’un permis de travail sur un nombre total de 300 000 travailleurs.

La main d’oeuvre étrangère peut ainsi entrer en concurrence avec la main d’oeuvre locale.

Cela a permis d’une part de contenir jusqu’à présent les prix d’une certaine manière, notamment dans le secteur agricole ou de la distribution ou encore à augmenter les marges des promoteurs immobiliers mais également cet emploi informel a été l’un des facteurs amenant à une augmentation du chômage au sein de la population active locale dégradant ainsi les conditions de vie de la population locale. L’absence de cotisation sociale a également aggravé les déficits publics et ceux de la sécurité sociale par exemple.