Le dirigeant du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah, a directement accusé les Forces Libanaises de souhaiter plonger le Liban dans une nouvelle guerre civile suite aux incidents qui ont eu lieu à Tayyouneh ce jeudi. Pour rappel, le Hezbollah a déjà accusé le parti de Samir Geagea d’être à l’origine des tirs qui ont fait 7 morts et plus de 32 blessés.

Le discours du dirigeant du Hezbollah a été saluée par des salves tirées depuis la banlieue sud.

Sayyed Hassan Nasrallah a ainsi estimé que les évènements de Tayyouneh diffèrent des incidents similaires qui ont eu lieu ces dernières années. Il souligne que certains intérêts souhaitent amener la population chrétienne des quartiers d’Ein Remmeneh, Hadath ou encore de Furn el Chébaak ou encore chiite de la banlieue sud à avoir peur de leurs voisins.

Toute la population au Liban possède des armes, mais certains ne voient que les armes de la résistance qui défend le Pays

Sayyed Hassan Nasrallah, le lundi 18 octobre

Il s’agit, pour les Forces Libanaises, de se présenter comme le principal défenseur des chrétiens en inventant un ennemi au Liban. Il s’agit d’établir, pour les Forces Libanaises, un canton chrétien dominé par ce parti et où les autres minorités libanaises n’auraient aucune place. Samir Geagea aurait ainsi incité “d’anciens amis” à attaquer le mouvement chiite en leur indique que les Forces Libanaises d’aujourd’hui sont plus fortes que du temps de Bachir Gemayel.

Nous n’avons pas attaqué les Forces Libanaise depuis le début de notre entrée sur la scène politique interne en 2005. Ce qui s’est passé ce jeudi est un problème critique

Sayyed Hassan Nasrallah, le lundi 18 octobre

Il rappelle ainsi que si les victimes de la fusillade de jeudi appartiennent au Hezbollah et au mouvement Amal, Samir Geagea ne s’est concentré que sur le Hezbollah. Allant plus loin, il estime ainsi que les Forces Libanaises seraient à l’origine des morts de Tayyouneh, avant d’indiquer avoir reçu des assurances de l’armée libanaise à qui il a demandé de déployer ses unités sur place.

Nous avons tendu nos coups à l’armée libanaise et à l’état libanais à cause de la sensibilité de la région et par respect à nos voisins. Nous n’avons pas pris de mesures sécuritaires

Sayyed Hassan Nasrallah, le lundi 18 octobre

Sayyed Hassan Nasrallah a rappelé par ailleurs que le Hezbollah a défendu la population chrétienne en Syrie et notamment à Maloula, dans la Békaa et dans le Hermel face aux groupes terroristes salafistes alors que les FL les soutenait au contraire, jusqu’à fournir un soutien aux mouvements takfiristes jusqu’à s’allier avec les groupes terroristes de Daesh et d’Al Nusra.

La phrase prononcée par Samir Geagea d’un mini 7 mai chrétien condamne, selon le dirigeant du Hezbollah, les Forces Libanaises, puisqu’il indique un soutien à ce massacre. Sayyed Hassan Nsrallah avait précédemment reconnu que le mouvement chiite savait que des armes étaient présentes dans les voitures et les appartements.

Je dis aux chrétiens du Liban que la tentative de présenter le Hezbollah comme un ennemi est une illusion, une désillution, un affront et une injustice. Ni le Hezbollah, ni le mouvement Amal, ni les chiites, ni les musulmans ne sont les ennemis des chrétiens.

Sayyed Hassan Nasrallah, le lundi 18 octobre

Il avait précédemment noté qu’après le retrait israélien de 2000 du sud du Liban, le mouvement Amal et du Hezbollah avaient empêché toute vendetta.

La plus grande menace à la sécurité de la communauté chrétienne est le parti des forces libanaise dans toute les zones où ce pays est entré, une bataille ou une guerre a eu lieu, conclu sur ce point Sayyed Hassan Nasrallah.

Je conseille aux FL et à ses dirigeants d’oublier toute idée d’une nouvelle guerre civile, déclare Hassan Nasrallah, qui annonce que son mouvement disposerait de 100 000 combattants, indiquant que les calculs de Samir Geagea selon lequel, le Hezbollah serait plus faible que l’OLP lors de la guerre civile sont faux. ,

Nous souhaitons la paix civile, la sécurité et l’ouverture du Liban. Notre principal problème était de prévenir une division entre sunnites et chiites que les forces libanaises recherchaient.

Il a ainsi accusé le dirigeant des FL d’avoir accepté une alliance en vue d’obtenir l’élection du général Michel Aoun à la présidence de la république, lors d’un accord dit de Maarab, notant ne pas avoir été opposé à un tel accord.

Le dirigeant du Hezbollah a également estimé que les FL avaient tout fait pour annuler l’accord entre le mouvement chiite et le Courant Patriotique Libre, alors que son mouvement avait même accepté la loi électorale de 1960 au bénéfice des chrétiens. Il a également rappelé le soutien du mouvement Amal et du Hezbollah à la loi dite orthodoxe, qui a été rejetée à l’instigation des FL.

Concernant les circonstances de la fusillade elle-même, Sayyed Hassan Nasrallah demande une enquête rapide, que les personnes responsables soient désignées et indique qu’elle était pacifique, regroupant 2000 personnes. Il ne s’agissait pas d’une invasion ou d’une attaque. Il a également estimé que les slogans et les provocations étaient une erreur qui a eu lieu après la fusillade et alors que des martyrs tombaient.

Le Hezbollah aurait reçu des assurances des services sécuritaires qui indiquent que les personnes tuées l’ont été par les snipers des Forces Libanaises. Son dirigeant indique que le premier communiqué exacte est celui de l’Armée Libanaise et du ministère de l’intérieur. Il appelle aussi à ce que soit fait la lumière concernant le tir d’un soldat contre les manifestants. Il s’agit de voir s’il a agit individuellement ou par ordre.

Sur le dossier de l’enquête du port de Beyrouth, il accuse le juge Tarek Bitar contre qui la manifestation se déroulait d’avoir ajouté le faux témoigne d’une personne non identifiée au dossier pour viser le mouvement chiite. Il appelle cependant à connaitre la vérité sur l’origine de ce drame, accusant par ailleurs les FL d’avoir tenté en premier d’exploiter politiquement ce dossier. Le dirigeant du Hezbollah estime que la responsabilité première de l’explosion revient aux juges qui ont d’ailleurs autorisés l’entrée du nitrate d’ammonium au sein du port de Beyrouth.

Il conclu en indiquant qu’il s’agit désormais de préserver la paix au Liban, parce que les ennemis souhaitent la guerre civile.

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