Les réfugiés palestiniens continuent à manifester contre les mesures du Ministère du Travail visant à mettre fin aux emplois illégaux d’étrangers au Liban. Ils ont notamment coupé les routes d’accès au camp d’En Helwé durant la nuit et ont tenté de faire de même dans les rues de la ville de Saïda située à proximité, provoquant l’intervention des forces de sécurité intérieure et de l’Armée Libanaise.

Le Président de l’Autorité Palestinienne, Mahmoud Abbas appelle au calme.

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Plusieurs dizaines de véhicules en provenance du camp palestinien ont ainsi paradé à l’intérieur de la ville de Saïda, alors que d’autres individus tentaient de bloquer les axes principaux de la localité en mettant le feu à des pneus.

Pour rappel, le Ministère du Travail avait accordé un délai d’un mois afin de permettre aux employeurs d’obtenir un permis de travail en cas d’embauche d’étrangers. Plus de 550 violations du code du travail concernant ce sujet ont été sanctionnées, a indiqué hier le Ministre du Travail, membre des Forces Libanaises, Richard Abousleiman. Seulement 2 d’entre elles concerneraient des réfugiés syriens. Il a ainsi estimé que la réaction des palestiniens était incompréhensible.

Ces mesures concernent plus particulièrement les réfugiés syriens présents au Liban depuis 2011, le début de la guerre civile qui touche leur pays.

Par ailleurs, l’ambassadeur de Palestine au Liban Ashraf Dabbour a appelé ses concitoyens à respecter les lois et réglementations locales et mis en garde contre le fait d’être entrainé dans un problème différent de celui du retour en Palestine. Par conséquent, il a appelé à la fin des manifestations.

Au Liban, les réfugiés palestiniens sont exemptés de payer des permis de travail

Souvent présents depuis 1948, soit depuis le début du conflit israélo-arabe, les réfugiés palestiniens présents au Liban sont exemptés de payer un permis de travail.

De même, les propriétaires palestiniens de boutiques ou d’entreprises doivent s’enregistrer auprès des autorités libanaises et bénéficient d’une réduction à hauteur d’un quart des frais normaux.

Cependant, plusieurs catégories d’emplois sont interdits aux palestiniens présents au Liban, notamment ceux dans le secteur médical, légal ou encore évidemment ceux liés aux Forces de Sécurité ou à l’Armée Libanaise.

Le nombre de réfugiés palestiniens présents au Liban varie. Il s’agirait de plus de 500 000 personnes selon les chiffres officiels de l’UNRWA ou de certaines institutions publiques alors qu’un recensement controversé a dénombré 174 000 palestiniens présents dans 12 camps en 2017.

Ce chiffre avait fait cependant l’objet de nombreuses polémiques, les recenseurs n’ayant pas pu accéder à certaines parties des 12 camps palestiniens officiellement présents au Liban. D’autres réfugiés sont désormais domiciliés à l’extérieur de ces camps palestiniens et son toujours présents au Liban.

Le nombre de réfugiés présents au Liban atteindrait 2.2 millions de personnes selon des sources sécuritaires. Aux réfugiés palestiniens, s’ajoutent 1.5 millions de réfugiés syriens, faisant ressurgir le spectre de la guerre civile libanaise de 1975 à 1990 et dont beaucoup de libanais accusent les réfugiés palestiniens d’en être à l’origine.

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