Tribune Libre: Tueries de Toulouse : à qui profite les crimes ? Par Fatma BENMOSBAH

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Mohamed Merah!!! Depuis plus d’une semaine, son cas aura fait couler bien plus d’encre que le meurtre sordide commis par le sergent américain en Afghanistan. Lectures, écritures, thèse et antithèses, analyses, décryptages…les lecteurs et les téléspectateurs sont gavés ad nauseaum d’Islam modéré, d’Islam radical, de Salafisme, de Djihadisme. Le volcan islamophobe ne contient plus ses larves. Chacun y va de son opinion, son savoir, son expérience, ses préjugés, son racisme….  Tous les jours, on en rajoute une couche.

En matière d’enquête on n’aurait,  parait-il,  écarté aucune piste. Et même si dans l’interview accordé par  Bernard Squarcini à Laurent Borredon et Jacques Follorouet du journal Le Monde, Merah ne ferait partie d’aucune filière radicale et que son acte relèverait bien plus d’une grande fragilité psychologique, les médias continuent de tenter de nous convaincre que toutes les pistes convergent vers une même piste : Al Qaeda! Plausible, et puis, si on nous le dit c’est que cela doit être “vrai”.

Pourtant, Gilad Atzmon (un juif donc forcément plus crédible que moi qui suis arabe….)  a tout de même réussi à sortir des sentiers battus qui débouchent toujours sur la même place du marché public “Al Qaeda”, sorte de coin fourre-tout où les idées les plus saugrenues nous sont vendues à coup de boniments toujours teintés d’une certaine forme de racisme anti arabe, anti noir, anti musulman, anti immigré, bref anti tout ce qui n’est pas de pure souche occidentale. Selon la presse française, repris par la presse israélienne, Mohamed Merah aurait séjourné en Israël.  Même si son séjour a été de courte durée, il est tout de même étonnant qu’un individu puisse entrer dans ce pays sous si haute surveillance quand les Américains l’ont inscrit sur leur liste noire des personnes interdites de vol aux Etats-Unis. Parmi les critères pour figurer sur cette liste: « Présenter des doutes raisonnables d’être impliqués dans une activité terroriste présumée ».

Le titre de l’article publié par  Gilad Atzmon sur son site est très simple mais mérite  peut-être le détour pour aller creuser un peu plus de ce côté.  Is it an Israeli False Flag Again?

Et si Mohamed Merah que l’on accuse de salafisme djihadiste travaillait sous une fausse bannière ?

Selon le lexique de guerre les opérations sous fausse bannière (ou « sous faux pavillon », parfois désignées sous l’anglicisme false flag) sont des actions menées avec utilisation des marques de reconnaissance de l’ennemi, dans le cadre d’opérations spéciales.

Loin de toute théorie de complot, et devant tant de précipitation à désigner un donneur d’ordre des actes ignobles de Mohamed Merah, quelques flash back s’imposent. Difficile de ne pas  se remémorer tant d’attentas ou d’actes isolés dont les pistes signalées dès le début des enquêtes ne convergeaient pas vers leur véritable auteur.  On se souvient de la profanation du cimetière juif de Carpentras, affaire manipulée par François Mitterrand contre le Front National On se souvient également de l’attentat de la Rue Copernic à propos duquel Raymond Barre avait déclaré en personne “Le lobby juif est capable de monter des opérations qui sont indignes”.

De Néron qui, après avoir bullé Rome,  a accusé les Chrétiens pour mieux les persécuter, à l’attentat de Karachi en 2002, attribué à Al Qaeda mais qui aujourd’hui semble se diriger vers la thèse d’une opération de représailles des services secrets pakistanais pour le non versement de commissions sur les livraisons de sous marins français au Pakistan, l’histoire du monde est jalonnée de fausses alertes et de faux attentats. Parfois une simple question permet de mieux comprendre les enjeux de certains actes qui au départ peuvent paraître isolés ou gratuits : à qui profite le crime ?

Le 22 mars 2012, pour la première fois, le Conseil des droits de l’homme des Nations unies a voté, à 36 voix contre 47,  une résolution prévoyant la mise en place d’une mission d’enquête internationale indépendante sur les conséquences des colonies israéliennes sur le “territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est”. Est-ce  l’amorce d’un  tournant dans l’histoire du conflit israélo-palestinien.

D’un autre côté,  dans son intervention du 19 mars au sujet de l’Ouverture à la jeunesse des réfugiés palestiniens,  Catherine Ashton, Haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité a déclaré devant l’UNIRA (Agence de l’ONU pour l’Aide et les Œuvres pour la Palestine) : « Nous avons reconnu le potentiel de la jeunesse de Palestine. Ces jeunes continuent d’étudier, de travailler, de rêver, et d’aspirer à un avenir meilleur. Et lorsque nous nous souvenons de tous ces jeunes tués dans des circonstances difficiles — les enfants belges morts dans une terrible tragédie, et lorsqu’on pense à ce qui s’est passé à Toulouse aujourd’hui, et lorsqu’on se souvient de ce qui s’est passé en Norvège il y a un an, et quand on sait ce qui se passe en Syrie, et quand on voit ce qui se passe à Gaza et à Sederot et dans diverses parties du monde — nous nous souvenons de jeunes gens ayant perdu la vie

Crime de lèse-majesté. Il suffit de lire les réactions de la presse israélienne à cette déclaration, pour comprendre que dans le registre de la victimisation, seul Israël  détient le monopole de la souffrance… Et c’est bien pour cela que la tragédie  de Toulouse doit lui apporter la compassion de la planète, seul moyen de faire oublier l’enfer qu’il fait vivre aux Palestiniens.

Fatma BENMOSBAH Taamul.net

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