Un comité a été formé pour définir le sort des ruines des silos à blé du port de Beyrouth, indique le ministre de l’information Abbas Halabi, alors que plusieurs experts dont des étrangers ont déjà recommandé leur destruction après avoir constaté que ces derniers sont instables et risques de s’effondrer à tout moment.

Ce nouveau comité devrait remettre son rapport d’ici la fin du mois, précise le ministre de l’information en sa qualité de porte-parole du gouvernement Mikati III.

Pour rappel, le 5 novembre 2020, le Conseil de Développement et de Reconstruction, ne disposant pas d’experts à ce sujet, des experts étrangers ont été mandatés pour intervenir avec l’aide de l’AUB et de l’USJ et la société locale Khatib et Alami. Ces experts ont été ensuite rejoints par le cabinet suisse, Amann Engineering GmbH dont les experts ont recommandé la destruction controlée des silos à blés du port de Beyrouth, largement endommagés par l’explosion du 4 août 2020. Ils indiquent que ces derniers s’inclineraient actuellement de 2 mm par jour, un chiffre obtenu suite à un scann des structures par des lasers.

Il n’y aurait aucune manière de conserver la structure, notent-ils, en dépit du caractère symboliques qu’ils représentent aujourd’hui.

Par ailleurs, les experts de cette même société estiment que la reconstruction des silos devrait être entreprise à un endroit différent en raison de fondations également très endommagées par l’explosion.

Les silos à blé du port de Beyrouth avaient été construits entre 1968 et 1970 par l’entreprise tchécoslovaque Průmstav et un financement partiel par le fonds de développement koweïtien avec un prêt à hauteur de près d’un million de livres sterling à 4% de taux d’intérêt. Le gouvernement libanais contribuera par ailleurs avec la somme de 2.2 millions de livres sterling. 

Les travaux de construction des silos seront inaugurés par le Président Charles Hélou et l’Emir du Koweït d’alors, Sabah al Salim Sabah., le 16 septembre 1968. 

Ils pouvaient contenir jusqu’à 120 000 tonnes de céréales dont 50 000 tonnes de blé. Au moment de l’explosion, les stocks étaient réduits à 17 000 tonnes de blé. Youssef Beidas, palestinien et fondateur de la Banque Intra était à l’origine de cette initiative. L’établissement financier fera faillite quelques temps après. 

Il s’agissait alors de mettre en place un centre de distribution régional de céréales au Liban qui servirait également à desservir les pays alentours. Le blé était alors principalement importé d’Australie ou encore des Etats-Unis. 

Largement endommagés par l’explosion de plus de 2730 tonnes de nitrate d’ammonium le 4 août 2020, seules quelques cellules restaient debout jusqu’au 31 juillet 2022, date à laquelle ces dernières ont commencé par s’effondrer.

Les silos à blé ont été largement endommagés par l’explosion de 2750 tonnes de nitrate d’ammonium, le 4 août 2020. Ils ont ainsi réussi à quelque peu contenir le souffle de l’explosion vers le centre-ville, un souffle qui a malheureusement fait plus de 238 morts et plus de 6500 blessés dans les quartiers environnants.

Cette explosion avait causé un cratère de 110 mètres de long sur 43 mètres de profondeur, indique, le dimanche 9 août, une source sécuritaire citant les propos d’experts français présents sur place.

Les silos à blé pourraient cependant être reconstruits dans un autre espace que celui qui était le leur initialement. En effet, les experts suisses ont indiqué que l’espace initial était désormais rendu trop instable pour la construction de nouvelles infrastructures. Par ailleurs, dès le 2 août, l’ambassadeur du Koweït au Liban, Abdel-Al-Qenaei, avait annoncé que son pays financera la reconstruction de ces infrastuctures.

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